07/04/2014
l'oeil & la plume : corrida
manuscrit de andré laude
J’adhère à ma mort comme l’astre au ciel.
La vie cruelle
a tué en moi beaucoup d’or
et d’enfants qui ont pleuré au bord des lèvres.
Le temps est venu
de remettre les pendules à l’heure.
Adieu heure d’été, Adieu heure d’hiver
c’est maintenant l’heure de l’exil blanc et des remords.
Déjà je m’enfonce en terre
chandelle éteinte.
En bon et fougueux matador
j’esquisse une feinte.
A quoi sert de défier cape rouge et cape noire.
La poésie est simple comme bonsoir
au milieu d’une arène de sable et de sang. Décapité.
Source http://www.larevuedesressources.org/des-poemes-d-andre-laude,062.html
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30/03/2014
l'oeil & la plume : en traversant le pays des morts
manuscrit de andré laude
En traversant le pays des morts
En traversant le pays des morts
en route vers Aden les terres d’Arthur Rimbaud.
Je suce mes doigts à cause de la soif
de la malaria, du cancer des os.
Je songe à la Bretagne,
aux femmes aux hautes coiffes.
Je songe aux piroguiers du fleuve Zaïre.
Je songe aux oiseaux bariolés d’Amazonie.
Je songe au sexe chaud de l’indienne
à la tombée de la nuit.
Je songe à une espèce de poème
déclamé par un fou de génie
qui ferait taire les perroquets verts.
Source http://www.larevuedesressources.org/des-poemes-d-andre-laude,062.html
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24/03/2014
l'oeil & la plume : pétrir le souvenir
texte de Hédi Bouraoui collage jlmi 2014
À la mémoire de Sony Labou Tansi
A ta rencontre une complicité de Baobab
Et d’Olivier fuse de nos yeux en furie
Alluvions feutrées de désert de lune et d’étoiles
Teneur fusionnelle qui vide l’angoisse du vivre
Timidité aspire modestie face aux rues légendaires
Ce Paris des arrogances jeté par-dessus bord
Le courant fraternel s’instaure sans haute lutte
A l’envers de toute autorité mielleuse
Offerte ta carte bleue de Technicien culturel
J’y vois tes drames à Brazza et à Limoges
Et plonge dans tes romans pour purifier mon sang
Idéal recherché que je propage au Nouveau Monde
Aux générations casquées de certitude sans voir
La mocherie qui sévit au Village global
L’Afrique invitée par le Salon des prestances
Un Ministre nous sacre Citoyens Francophones
Et nous nous exclamons en chœur :
Quand passerons-nous vos frontières sans visa
Comme une lettre à la poste du simple Chimpanzé ?
Au repas officiel nous te prions de louer
L’accueil royal qui torture les tripes
Le plus beau fleuron de notre continent
Tu te lèves et coupes le souffle
Aux accoutumances :
En Afrique je lis Balzac je lis Flaubert
Je lis Stendhal je lis Zola je lis Sartre…
Je rencontre des Hommes
Je suis venu en France
Et je n’ai point rencontré d’hommes
Silence de marbre porté en Soleil de plénitude
Dans nos cœurs en friche
Tu viens de sauver le Jour
Le désespoir de l’Ouragan et des caryatides
Tu disparais en plein voyage de langues
Ton souvenir m’accueille de sa pluie de jasmin
Laurier coupé s’impose dans le jardin familial
Et l’opprobre perd son sang de rosiers languides
in Livr'Errance Ed. D'Ici et d'Ailleurs 2005
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