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12/02/2018

l'oeil & la plume... illumi-né

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texte de cathy garcia                                                                                                          collage  jlim  2013
 

 

Et je vous dis encore

Attendez un peu

Attendez qu'on soit mort

Écoutez un peu

Nous n’avons pas dit notre dernier mot

N’avons pas tiré notre chapeau

La vie c'est plus que ça

Beaucoup, beaucoup plus que ça

Ça commence bien avant

Et ça ne finit jamais

Nous ne sommes jamais plus vivants

Que lorsque nous ne sommes pas nés

Alors attendez

Attendez encore un peu

Il y a des choses qu'il faut savoir

Approchez, approchez

C'est encore mieux

Pour comprendre l’histoire

Derrière le message

Il y a la signification

Et après le message

Il y a l’interprétation

Le verbe est une spirale

L'ADN est une spirale

Ce qu'on avale nous avale

Tout ça me parait normal

Il y a un point

Où tout s'annule

Après ce point

Tout s'accumule

Attendez ne partez pas !

Attendez ! Écoutez-moi !

S'il vous plaît

Attendez, encore un peu

Vous n’êtes pas encore nés.

 

cg in Trans(e)fusée paru chez Gros textes en 2014

 

 

10/02/2018

l'oeil & la plume... on apportait bien des bières à Bukowski

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texte de vincent                                                                                                                    ill. charles bukowski
 

 

Je traîne dans les bars et les discothèques

        parce-que c’est là que se trouvent

le vert des regards, je traîne dans les verres

                là où la vodka brûle

tu sais ici, tu te demandes bien quoi vivre

        quand l’amour n’existe pas

tu te demandes comment te tuer, mais

        la mort m’effraie, je ne devrais pas l’oublier

je traîne dehors et je draine ma misère, parfois

la nuit, je suis sur que mon sommeil m’entend hurler,

        il y a quelques heures, je tenais la main

                de cette fille intouchable

                et j’étais comme un voleur face

aux lingots d’or dans

                le coffre de la banque    

        parfois Dieu s’amuse à te montrer

un peu du paradis, juste après tu replonges

dans l’enfer,

        aujourd’hui débarquent deux amies

                avec du chocolat à la barbe à papa et leurs sourires

et je me dis on apportait bien des bières à Bukowski,

        j’ai droit à ma part de chocolat à la barbe à papa et aux sourires

                        des jolies filles

et j’ai encore de la vodka dans le corps, trois nuits

de cuite, la première, j’ai fait pleurer une fille et à l’arrivée elle me trouve drôle

        plus je suis dingue, plus elles m’aiment, je ne trouve

pas la paix avec celles-là, il faut toujours laisser flamber la folie

et le soleil est pâle derrière les nuages ce matin

 je voudrais un corps

                                où battrait un cœur,

un corps

        qui me réchauffe et me pousse à oublier les blessures et le sang

noir, mon âme broyée, hier on a déposé

les cendres d’une amie dans une tombe et je ne savais

comment lui dire

au revoir, j’aimerais

affirmer que j’ai bu pour ça, mais ce serait mentir

        je n’ai besoin d’aucune excuse pour me crucifier

                le nécessaire besoin de me déchirer la peau suffit

                si un soleil couchant caresse ton cœur

                crois-tu que tu pourrais m’aimer, moi le fou furieux ?

                        ils te diront tous de me fuir

                        ils te diront tous de me haïr

                        et tu finiras par les écouter

(vous finissez toujours par les écouter,

plus ou moins vite)

                        mais d’ici là,

tu connaîtras le goût de la passion et cela te manquera

                        dans d’autres bras et cela te tuera doucement

        toutes les nuits où tu ne m’appartiendras plus

mes caresses, c’est du feu bébé, du feu entre tes mains

crois moi quand je prétends n’aimer que la lumière

                si ma vie est un non-sens

                Il y a sûrement une déraison à ma folie

On ne capture pas une flamme, on l’éteint ou on en fait un incendie

 

09/02/2018

l'oeil & la plume... confession d’un manuscrit

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texte de josé dolores quiñones                                                                                                     collage jlmi  2013
 

 

 

 

Un ROMAN sans importance,

Après un voyage de 47 jours rentre chez son maître

Tout disposé à s’exprimer intimement avec son auteur…

 

Alors Patron je suis de retour,

A nouveau entre vos mains.

 

Je soupire de joie,

Car j’avais beaucoup languis de votre présence,

Vous me manquez énormément.

 

Je vais vous raconter l’expérience

Que je viens de vivre.

 

Installé dans les armoires d’une des notables

Editoriales Parisiennes là où j’avais fait la

Connaissance de quelques collègues

Qui comme moi vont tenter leur chance,

De pouvoir être édités

Pour être lus par le public.

 

Le camarade le plus proche

me raconte qu’il venait de l’autre extrémité de la France

et que depuis quelques semaines il demeure

sans que personne s’occupe de lui,

comme s’il n’existait pas.

Quelle pagaille mon ami.

 

Led jour de mon arrivée des inconnus m’appelaient

Apr mon nom comme s’ils me connaissaient

De longue date, ils tutoient tout le monde.

 

Quand je suis rentré dans ce bâtiment,

Je remplis les formalités qui s’imposent à tous.

 

Ils m’ont collé une fiche d’identification

 Et m’ont placé dans un énorme tiroir avec les autres candidats.

 

Une drôle d’ambiance,

Une atmosphère un peu troublante.

 

La nuit, ils m’ont amené au salon de lecture,

J’avais froid, la pluie tombe abondamment

Et par malchance,

La dame qui devait s’occuper de moi était d’une mauvaise humeur et comme par hasard,

Je devais payer le prix de sa frustration.

 

Son regard malicieux se pose sur moi

Avec une telle indifférence et elle commençe à me feuilleter avec mépris - Rien à faire –

 

Ma chance était décidée auparavant

Car cette vieille dame, conseillère du directeur

Celui qui dit le dernier mot,

Au sujet des nouveaux candidats.

 

J’avais compris que j’étais déjà éliminé,

Je suis battu avant même d’entrer en combat, impuissant

Mais résigné à mon destin comme vous-même.

 

Maintenant reste

Qu’ils vous écrivent pour vous annoncer

Qu’ils ne me gardent pas.

 

Quelques raisons peuvent être utiles pour justifier

Ce refus bien sûr.

Sans  finir de me lire,

Elle me place dans une grande corbeille et

Deux jeunes gens m’emmènent dans un couloir

Où attendent ceux qui comme moi sont rejetés.

 

Si vous ne répondez pas,

Ils me jetteront au feu.

Je devrai mourir avant de naître.

 

Merci d’avoir réglé leurs frais de mon retour,

Et plutôt merci à DIEU qui vous a inspiré de me réclamer en son temps.