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10/02/2018

l'oeil & la plume... on apportait bien des bières à Bukowski

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texte de vincent                                                                                                                    ill. charles bukowski
 

 

Je traîne dans les bars et les discothèques

        parce-que c’est là que se trouvent

le vert des regards, je traîne dans les verres

                là où la vodka brûle

tu sais ici, tu te demandes bien quoi vivre

        quand l’amour n’existe pas

tu te demandes comment te tuer, mais

        la mort m’effraie, je ne devrais pas l’oublier

je traîne dehors et je draine ma misère, parfois

la nuit, je suis sur que mon sommeil m’entend hurler,

        il y a quelques heures, je tenais la main

                de cette fille intouchable

                et j’étais comme un voleur face

aux lingots d’or dans

                le coffre de la banque    

        parfois Dieu s’amuse à te montrer

un peu du paradis, juste après tu replonges

dans l’enfer,

        aujourd’hui débarquent deux amies

                avec du chocolat à la barbe à papa et leurs sourires

et je me dis on apportait bien des bières à Bukowski,

        j’ai droit à ma part de chocolat à la barbe à papa et aux sourires

                        des jolies filles

et j’ai encore de la vodka dans le corps, trois nuits

de cuite, la première, j’ai fait pleurer une fille et à l’arrivée elle me trouve drôle

        plus je suis dingue, plus elles m’aiment, je ne trouve

pas la paix avec celles-là, il faut toujours laisser flamber la folie

et le soleil est pâle derrière les nuages ce matin

 je voudrais un corps

                                où battrait un cœur,

un corps

        qui me réchauffe et me pousse à oublier les blessures et le sang

noir, mon âme broyée, hier on a déposé

les cendres d’une amie dans une tombe et je ne savais

comment lui dire

au revoir, j’aimerais

affirmer que j’ai bu pour ça, mais ce serait mentir

        je n’ai besoin d’aucune excuse pour me crucifier

                le nécessaire besoin de me déchirer la peau suffit

                si un soleil couchant caresse ton cœur

                crois-tu que tu pourrais m’aimer, moi le fou furieux ?

                        ils te diront tous de me fuir

                        ils te diront tous de me haïr

                        et tu finiras par les écouter

(vous finissez toujours par les écouter,

plus ou moins vite)

                        mais d’ici là,

tu connaîtras le goût de la passion et cela te manquera

                        dans d’autres bras et cela te tuera doucement

        toutes les nuits où tu ne m’appartiendras plus

mes caresses, c’est du feu bébé, du feu entre tes mains

crois moi quand je prétends n’aimer que la lumière

                si ma vie est un non-sens

                Il y a sûrement une déraison à ma folie

On ne capture pas une flamme, on l’éteint ou on en fait un incendie

 

Commentaires

beau et déchirant, parce que noir et flamboyant

Écrit par : Cathy | 10/02/2018

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