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16/03/2018

l'oeil & la plume... insomnie

Alfred Kubin The Hour of Death 1901-1902.jpg
texte de  jlmi                   ill. "the Hour of Death"  Alfred Kubin 1901-1902
 

Avant de plonger

dans les corridors étroits de l’avenir

la chambre se tait.

Dehors

l’éclat moisi d’un réverbère enlace la nuit

dans l’indifférence sceptique des murs.

De longues ombres à l’odeur violette

traînent sur le trottoir

suivant la pluie,

interminablement,

sans raison apparente pour personne.

D’ailleurs, personne n’est plus là pour personne ;

la vie est le tombeau du rêve.

Cauchemar de détails dans le cauchemar plus vaste

de ce quotidien où plus rien ne fait sens

hors les formules complaisantes, minables, pitoyables

qui se métastasent à grande vitesse

dans les viscères chatoyantes des horloges.

Et toi qui te crois bien à l’abri derrière ton cœur insoumis

tu colles les morceaux c’est tout

rien que ce que l’émotion vole à la mémoire.

Une fois encore au bord du matin

la nuit au sourire corrodé s’est fatiguée la première.

Sous les arbres, la statue de marbre te sourit

‘’avant que la mort te mortaise à la terre’’.

Une idée affreuse, hein ?

 

En général ce sont les meilleurs.

 

15/03/2018

l'oeil & la plume... aujourd'hui je descends dans la rue !

aujourdb&w.jpg
texte de murièle modély                                                                                                                   photo jlmi  2012
 

Aujourd'hui je descends dans la rue  

 

Il faut bien travailler

Le trottoir est mouillé

Et devant mes yeux pris

Il pleut

Le ciel écrit en morse

Le jour faux qui s'amorce

point tiret point tiret

Il faut bien travailler

 

/

 

Je marche à deux à l'heure

Je suis la fille lente

à la langue pointue

Un claquement aigu

qui décrypte l'averse

point tiret

point tiret

Le mot FEINDRE, et après ?

 

/

 

Eh ! Je ne suis pas seule

Mais oui ! Regarde

la foule qui déboule

Cette morve qui coule du haut

des escaliers aux portes du métro

point

tiret

point

Le mouvement qui baise

dans sa chute sans fin

 

/

 

Dans la rue, sous la pluie

Il y a ces parapluies

où chacun crée son monde

où chacun fait semblant

Dans la rue, sous la pluie

Il y a les mots qui tombent

L'encre noire du ciel

au sol illisible

tiret

tiret

Il n'y a que le poing

pour déchirer la nuit

 

14/03/2018

l'oeil & la plume... brûler, tout brûler

 bruler tout bruler.PNG

texte de cathy garcia                                     sur une photo de Charles Job - Burning Leaves, Kensington Garden - 1924
 

Brûler tout brûler

les souvenirs comme les feuilles

 les amants et les fêtes

 

brûler tout brûler

à l'automne qui exige

sagesse et humilité

 

et danser avec le vent

autour des petits volcans

souffler souffler

 

se faire fantôme

et partir en fumée

brûler tout brûler

 

qu'il ne reste que charbon d'âme

assez pour se grimer la face

et s'en retourner jouer

dans les limbes de l'enfance.

 

Publier initialement sur http://cathygarcia.hautetfort.com/