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21/09/2017

l'oeil & la plume... la théorie de l'amour.....

la théorie de l amour les idoles 03.jpg
texte de vincent                                                                                                                  photocollage  jlmi  2013
 

La théorie de l’amour du lever du soleil après que l’intervention chirurgicale se soit déroulée comme un plan sans accroc

 

les Divinités décident-elles à pile ou face ou arrive-t-il que nous ayons

        droit à un traitement de faveur ?

j’ai toujours aimé les levers de soleil et vendredi,

la doctoresse me confie qu’elle se préparait

        à remplir un dossier de prise

en charge à 100%

comme pour tout bon cancer, la pneumologue aussi

        pensait que j’étais piqué au poumon, mais

j’ai de la chance dans mon malheur, à l’arrivée

                tout est bénin à

                        100%, (cela arrive parfois pour les plus heureux)

        n’empêche que je trouve les médecins

                spécialistes et généralistes

                bien effrayant tout d’un coup

et ce soir la fille que j’aurai pu tant aimer

        avait les cheveux rouges mais ce n’était

pas pour moi et ce qui reste du monde est dans un

        sale état, le sang… entre les feux,

le sang coule carmin et

 

ici, sous le soleil et l’eau, il s’agit de sa

                                        décision,

celle qui me surnomme génie pervers

        ne viendra pas suffisamment

près, alors je cesse d’attendre quelque chose

        je connais la chanson sur le bout des lèvres

        Je mords tel un loup affamé

mais mes mâchoires claquent dans le vide, inutile de

courir

                je m’essouffle trop vite, ils ont

percé mon poumon, elles m’ont déchiré jusqu’à

l’âme,

pourtant

derrière je sens la rage et le désir, ce cœur veut

battre jusqu’à emballer la mesure, je n’ai jamais

        laissé ma part aux chiens

       

prends ton temps me dit l’ange sur mon épaule

        t’inquiète pas m’assure la folie

à chaque coup

        dur, tu t’es relevé, un peu plus fort

                un peu plus fou,

tu as toujours fait comme ça

 

        il y a eu une fois, tout l’amour

du monde s’était enfui loin de moi et je voulais

croire que celui qui a tout perdu a tout à gagner,

        mais moi (laissons l’honnêteté envahir

ce poème le temps

d’un court instant)

je me contente de tout perdre, ma stupide habitude

de tout faire à moitié,

        je devrais haïr mon amour d’avoir

laisser vaincre ses ombres, mais la vérité

c’est que j’ai du corrompre

mon âme pour l’oublier et de toute ma folie, je

n’arrive pas à me salir assez pour me punir,

en Mars, ma sœur de coeur

        m’a dit, je ne peux pas te voir ce soir,

je suis fatiguée,  j’ai adoré ton livre et je t’appelle

dans deux mois quand je reviens

         et nous sommes en Juillet et mon téléphone

est muet

la vie a eu le temps de découvrir et m’ôter une tumeur

        mais si je laisse mon obscurité voiler mon regard

comment oser demander à celle qui croyait à ma lumière

                de voir clair dans mon jeu ?

 

        Juste avant d’entrer à l’hôpital j’ai travaillé soul

        habillé en infirmière, c’était mon idée,

il faut accepter de ressembler

        à son personnage

il y a des jours où je me demande comment je fais

pour vouloir, encore, toujours, autant

                                        vivre,

et d’autres

        où cela semble aller de soi

 

        lundi dernier je suis allé boire un verre

        dans un bar aux lumières colorées

et par défi, une jolie fille brûlante comme la fièvre

a ôté son haut blanc et son soutien gorge

avant de cacher ses seins avec ses mains et j’ai

pensé que c’était comme gagner la course

et se voir refuser de monter sur le podium,

mais mon sourire était éclatant, rien ne pouvait

gâcher mon sourire, il y avait là

comme une évidence,

                la vie et moi, on était encore en affaires

 

20/09/2017

l'oeil & la plume... j'oublie de la regarder

la regarder.jpg
texte de gabeba baderoon courtesy biennale internationale des poètes du val-de-marne           photocollage jlmi 2013
 

La photo de ma mère à son bureau des années 50

est dans ma bourse depuis vingt ans,

le papier brunâtre se décolore,

le bord festonné s’est recourbé puis redressé.

 

Le col de sa robe est discrètement croisé.

On pourrait croire qu’on l’appelle au loin,

par l’angle que fait son cou.

 

Elle était la première de la famille à prendre

le bus de Claremont

qui monte la colline pour se rendre à l’université.

 

A un moment pendant les cours à l’école de médecine,

les étudiants noirs devaient ranger leurs affaires, se lever 

et quitter l’amphithéâtre en longeant les rangées de pupitres.

 

Derrière la porte close, lors d’une autopsie,

les étudiants noirs n’étaient pas censés voir

la peau blanche mise à nue et découpée.

 

Sous le couteau, sous la peau,

mystère de la ressemblance

 

dans un monde qui définissait comment noir et blanc

pouvaient se regarder l’un l’autre, se toucher,

ma mère regarde en arrière avec un aplomb intact.

 

Chaque fois que j’ouvre ma bourse,

elle est là, si familière que j’en oublie

de la regarder.

 

18/09/2017

l'oeil & la plume... aspiration

appetence by Amin Roshan Afshar  source 1x.com.jpg
arezu/appetence © Amin Roshan Afshar (Iran)  source http://1x.com/artist/roshanafshar
photo proposée par bruno toméra

 

Quatre versions de la même image

 

Cathy Garcia

Le pouvoir de l'imagination... Dessine-moi une clé, et les chaînes tomberont d'elle-mêmes, les entraves, les censures, les blocages, les ligatures, dessine-toi une clé mon amour, et nous nous envolerons, les chaînes deviendront des ailes à nos pieds, vifs esprits, nous visiteront la demeure des dieux que nous avions inventés...

 

 

Isabelle Le Gouic

mon oeil
par le trou de la serrure
mon oeil
dedans
oeil pour oeil
dent pour dent
mon oeil
deux dents
pas de fer
mais de papier
pour faire
forger
le plomb
mine de rien
mine de plomb
chemin déminé
au crayon
salut ! j'me taille !

 

Fanny Sheper

Les chaines autour de nos pied sont à l’intérieur de nos têtes.
Toutes les clefs de toutes les chaines se trouvent à l’intérieur.
Il n'est point besoin de pieds quand on a des ailes pour voler

 

jlmi

Suis-je moins libre que ceux qui courent de droite et de gauche dans les méandres avilissants de ce monde qu'on nous consent du bout du fric ou des religions ?

Certes, j'ai les pieds chaînés de fer, mais avec ce papier et ce crayon que l'on a m'a enfin consenti je peux laisser aller mon imagination et cette clé que j'ébauche est un leurre.

Oui, un leurre pour mes geôliers, afin qu'ils me croient astreint selon leur volonté, afin qu'ils ne sachent jamais que je suis et que je resterai toujours libre dans ma tête.

Vous spectateurs qui ne pouvez voir mon visage... Et bien sachez que je souris !