21/09/2017
l'oeil & la plume... la théorie de l'amour.....
La théorie de l’amour du lever du soleil après que l’intervention chirurgicale se soit déroulée comme un plan sans accroc
les Divinités décident-elles à pile ou face ou arrive-t-il que nous ayons
droit à un traitement de faveur ?
j’ai toujours aimé les levers de soleil et vendredi,
la doctoresse me confie qu’elle se préparait
à remplir un dossier de prise
en charge à 100%
comme pour tout bon cancer, la pneumologue aussi
pensait que j’étais piqué au poumon, mais
j’ai de la chance dans mon malheur, à l’arrivée
tout est bénin à
100%, (cela arrive parfois pour les plus heureux)
n’empêche que je trouve les médecins
spécialistes et généralistes
bien effrayant tout d’un coup
et ce soir la fille que j’aurai pu tant aimer
avait les cheveux rouges mais ce n’était
pas pour moi et ce qui reste du monde est dans un
sale état, le sang… entre les feux,
le sang coule carmin et
ici, sous le soleil et l’eau, il s’agit de sa
décision,
celle qui me surnomme génie pervers
ne viendra pas suffisamment
près, alors je cesse d’attendre quelque chose
je connais la chanson sur le bout des lèvres
Je mords tel un loup affamé
mais mes mâchoires claquent dans le vide, inutile de
courir
je m’essouffle trop vite, ils ont
percé mon poumon, elles m’ont déchiré jusqu’à
l’âme,
pourtant
derrière je sens la rage et le désir, ce cœur veut
battre jusqu’à emballer la mesure, je n’ai jamais
laissé ma part aux chiens
prends ton temps me dit l’ange sur mon épaule
t’inquiète pas m’assure la folie
à chaque coup
dur, tu t’es relevé, un peu plus fort
un peu plus fou,
tu as toujours fait comme ça
il y a eu une fois, tout l’amour
du monde s’était enfui loin de moi et je voulais
croire que celui qui a tout perdu a tout à gagner,
mais moi (laissons l’honnêteté envahir
ce poème le temps
d’un court instant)
je me contente de tout perdre, ma stupide habitude
de tout faire à moitié,
je devrais haïr mon amour d’avoir
laisser vaincre ses ombres, mais la vérité
c’est que j’ai du corrompre
mon âme pour l’oublier et de toute ma folie, je
n’arrive pas à me salir assez pour me punir,
en Mars, ma sœur de coeur
m’a dit, je ne peux pas te voir ce soir,
je suis fatiguée, j’ai adoré ton livre et je t’appelle
dans deux mois quand je reviens
et nous sommes en Juillet et mon téléphone
est muet
la vie a eu le temps de découvrir et m’ôter une tumeur
mais si je laisse mon obscurité voiler mon regard
comment oser demander à celle qui croyait à ma lumière
de voir clair dans mon jeu ?
Juste avant d’entrer à l’hôpital j’ai travaillé soul
habillé en infirmière, c’était mon idée,
il faut accepter de ressembler
à son personnage
il y a des jours où je me demande comment je fais
pour vouloir, encore, toujours, autant
vivre,
et d’autres
où cela semble aller de soi
lundi dernier je suis allé boire un verre
dans un bar aux lumières colorées
et par défi, une jolie fille brûlante comme la fièvre
a ôté son haut blanc et son soutien gorge
avant de cacher ses seins avec ses mains et j’ai
pensé que c’était comme gagner la course
et se voir refuser de monter sur le podium,
mais mon sourire était éclatant, rien ne pouvait
gâcher mon sourire, il y avait là
comme une évidence,
la vie et moi, on était encore en affaires
00:02 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (2)
20/09/2017
l'oeil & la plume... j'oublie de la regarder
La photo de ma mère à son bureau des années 50
est dans ma bourse depuis vingt ans,
le papier brunâtre se décolore,
le bord festonné s’est recourbé puis redressé.
Le col de sa robe est discrètement croisé.
On pourrait croire qu’on l’appelle au loin,
par l’angle que fait son cou.
Elle était la première de la famille à prendre
le bus de Claremont
qui monte la colline pour se rendre à l’université.
A un moment pendant les cours à l’école de médecine,
les étudiants noirs devaient ranger leurs affaires, se lever
et quitter l’amphithéâtre en longeant les rangées de pupitres.
Derrière la porte close, lors d’une autopsie,
les étudiants noirs n’étaient pas censés voir
la peau blanche mise à nue et découpée.
Sous le couteau, sous la peau,
mystère de la ressemblance
dans un monde qui définissait comment noir et blanc
pouvaient se regarder l’un l’autre, se toucher,
ma mère regarde en arrière avec un aplomb intact.
Chaque fois que j’ouvre ma bourse,
elle est là, si familière que j’en oublie
de la regarder.
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18/09/2017
l'oeil & la plume... aspiration
Quatre versions de la même image
Cathy Garcia
Le pouvoir de l'imagination... Dessine-moi une clé, et les chaînes tomberont d'elle-mêmes, les entraves, les censures, les blocages, les ligatures, dessine-toi une clé mon amour, et nous nous envolerons, les chaînes deviendront des ailes à nos pieds, vifs esprits, nous visiteront la demeure des dieux que nous avions inventés...
Isabelle Le Gouic
mon oeil
par le trou de la serrure
mon oeil
dedans
oeil pour oeil
dent pour dent
mon oeil
deux dents
pas de fer
mais de papier
pour faire
forger
le plomb
mine de rien
mine de plomb
chemin déminé
au crayon
salut ! j'me taille !
Fanny Sheper
Les chaines autour de nos pied sont à l’intérieur de nos têtes.
Toutes les clefs de toutes les chaines se trouvent à l’intérieur.
Il n'est point besoin de pieds quand on a des ailes pour voler
jlmi
Suis-je moins libre que ceux qui courent de droite et de gauche dans les méandres avilissants de ce monde qu'on nous consent du bout du fric ou des religions ?
Certes, j'ai les pieds chaînés de fer, mais avec ce papier et ce crayon que l'on a m'a enfin consenti je peux laisser aller mon imagination et cette clé que j'ébauche est un leurre.
Oui, un leurre pour mes geôliers, afin qu'ils me croient astreint selon leur volonté, afin qu'ils ne sachent jamais que je suis et que je resterai toujours libre dans ma tête.
Vous spectateurs qui ne pouvez voir mon visage... Et bien sachez que je souris !
00:45 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)