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07/10/2017

l'oeil & la plume... au sursaut des veines

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texte de isabelle le gouic                                                                     collage jlmi  2013

 

Peindre sur l’océan

nos désirs de voyages.

Au gré de nos songes,

nos têtes font des vagues.

 

Une Fugue de Bach dessine nos soupirs.

L’espace s’accomplit.

La mer y est nomade,

rouge,

sous un ciel détrempé.

 

Elle palpite

comme au sursaut des veines.

Des hublots sont ouverts sur nos âmes sereines.

Nous avons effacé les tempêtes.

 

Ecoutez le clapotis des pinceaux

qui dessinent l’écho de nos pas.

Pendant que cette mer nomade

emporte avec elle,

au creux de son ventre,

le brouillon de nos vies,

nos rêves s’abreuvent d’écume

pour enjamber l’horizon.

 

05/10/2017

l'oeil & la plume... je n'irai même pas cracher sur vos tombes

tombe 3.jpg

texte de cathy garcia                                                                                                               photocollage  jlmi  2013

  

Je n'irai même pas cracher sur vos tombes,

cracher
la blessure originelle
qui ne guérit pas
ne peut guérir

juste vivre avec
et ainsi soit-il alléluia
marcher dans les rangs
port obligatoire
du masque social

qu'est ce qui me retient donc de m'en défaire ?

décliner une identité
comme on décline
une invitation

oui nos vies
ne sont que romans de gare
qui n'ont jamais obtenu de prix

pas de prix la vie
pourtant elle se vend s'achète
à tous les coins de rue

peut-on marcher sur des corps
sous prétexte qu'on ne les sent pas
sous ses semelles ?

et sinon à part ça ?
parler de choses plus gaies
plus intéressantes
se faire des politesses

sur des corps piétinés tellement oubliés
qu'ils en deviennent invisibles
inexistants

anonymes

jusqu'au jour où ces corps là se relèvent
pour devenir combattants de la déveine

jusqu'au jour où ces corps
reprennent consistance
par la violence
pulvérisent le sens
jusqu'au non sens

alors ON a peur.
alors ON s'indigne
ON proteste

balbutiements d'intérêt.
la violence n'a jamais été une cause
seulement un résultat

noyer diluer sous des flots de paroles
qui ne communiquent rien
seulement du bruit
du vent du paraître
de la culture vaine
puisque rien ne se fait
rien ne change

l'érudition étalée comme une pâte
trop grasse
sur la tranche maigre des jours

prétentieuse omniscience
rien ne sert de savoir la leçon
si elle demeure non appliquée

tout ça
ne sert à rien
sans le coeur sans l'humilité
sans véritable soif de justice
pour TOUS

tout ça ne sert à rien si on ne sait pas
toucher à mains nues les plaies du monde
boire au même goulot que les parias
s'immerger dans la merde

moi non plus je ne veux pas !
je ne veux plus.

la merde aussi est un résultat
c'est l'hiver
des gens vont geler dans la rue

vous les férus d'Histoire
de quelle histoire
faites-vous donc partie ?
de celle qui a enfanté
la sale gueule du monde
d'aujourd'hui ?

celle qui ferme les yeux
s'entête jusqu'à l'absurde
enrobe la lâcheté
de discours prétentieux
déguise la peur
sous des airs de raison ?

chèques de désinfection
soupirs de circonstance
à la grande messe médiatique
c'est important de se tenir
informés.

et pendant ce temps les enfants des enfants
deviennent cruels
ce n'est plus un fossé mais un abîme de néant
qui nous sépare

le mépris n'est qu'un faible rempart
l'orgueil isole
la souffrance nous rattrape toujours
et dans le miroir qui m'est tendu
je ne peux grandir

je ne peux faire que fuir
et me cogner dans les angles..

cracher
cracher sans cesse
pour ne pas étouffer
de rage de haine
cette immense peine
sortie sanglante et nue
d'un ventre froid.

in Ombromanie, Encres Vives, 2007

 

 

04/10/2017

l'oeil & la plume... l'oeil aux gouttes d'ombre

Vallée des brumes  Chaumont sur Loire 2010B&W.jpg
texte & photo  jlmi
 

Des mots.

Des mots tressés.

Depuis ton corps,

c’est le plus beau cadeau que j’ai reçu

 

On ne peut pas effacer ce qui a été dit.

Je ne sais même pas ce qui fut le plus cruel ni comment en parler.

Encore maintenant.

 

Mélancolie de cette  musique poussiéreuse

du vide de la tendresse

toujours prête à sourdre au dialogue de nos ombres mortes

sous une caresse de frissons acides

furieuse et douce, endolorie d’odeurs chatoyantes,

parfums piquants d’orage au goût bleuté

dans l’éclatement d’un sourire

Puisse le puissant désir

au rouge profond enceint de ciel chaud

horrible charade des couronnes d’extase

foutre le camp au-delà de la déception

dans l’en deçà de nos deux vies ou

aux avenirs ébouriffés de nos chimères

Que les vents de solitude te soient très longtemps favorables

car les étoiles exténuées s'abreuvent toujours à la sève des pierres

dans un silence à troubler l’eau claire

des percussions étouffées d’un tambour déchiré

Energies telluriques radicales

majestueuses

des orgues flottantes de nos cathédrales aériennes

immobiles dans le courant lent

et long du temps des pierres.

Nécessité des migrations

plus rien que la lumière de l’œil aux gouttes d’ombre.