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02/05/2017

l'oeil & la plume... entre Dijon & Nancy

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texte de bruno toméra                                                                                                                   collage  jlmi 2014
 

Les néons blancs crépitent sur son visage,

de ses cheveux collés contre des rides

s'écoulent des sueurs

qui tachent le col de la blouse bleue,

elle frotte, insistante et courbée,

les ecchymoses du carrelage

d'un balai brosse démesuré,

en forçant sur ses mollets violets de veines éclatées.

J'évite hagard son chariot de munitions

à sulfater les bactéries

et gerbe dans l'évier un restant d'ineptie.

Ses yeux fatigués s'accrochent

comme des crocs dans ma nuque

puis indifférente s'en retourne à son chantier,

elle, qui efface dans l'aire de la nuit,

les empreintes des allées et venues.

Il me faut de ce café fort et dégueulasse

pour traquer la piste de l'humanité perdue.

 

 

 

28/04/2017

l'oeil & la plume... sur la route

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texte de murièle modély                                                                                                   photos détournées  jlmi  2013


ça bruisse ça vocifère
ça freine ça accélère
je marche
 
ça viole ça énuclée
ça gifle ça éviscère
je borne
 
regard ici
regard par là
à droite à gauche
fatras vacarme
ça plombe
 
tant pis
je fends
 
la mer
 

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ce ne sont pas des acouphènes
non, c'est juste la marée
 
les vagues qui clapotent
en cadence dans mon crâne
 
tu causes tu causes
le monde va mal
les tâches concassent
les rêves obèrent
l'amer l'amer
 
mais les galets tapent
dur contre mes os
je deviens sourde
 
ça craque
dedans
dehors
 
sous l'eau
 

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puis soudain
refaisant
surface
mon oeil
s'accroche
aux corps
qui flottent
 
une noire altière
beauté ébène
en robe wax
 
une fillette maigre
mains plaquées sur
un rire flou
 
une femme voilée
aux yeux bleus nuit
qui me sourit
 

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à gauche à droite
mon corps en vrac
 
lente dérive
brûlante fièvre
 
tremblement d'eau
dans les égouts
 
tourbillon bref
peau contre peau

 

25/04/2017

l'oeil & la plume... plaintes des graffitis aux murs qui ont mal

amants10.jpg
texte de jlmi   ill.  les amants du pont neuf de léos carax

 


 
Eh !
Tête dans l’sac,
j’te parle !
Arrê_teu d’faire semblant d’pioncer
Dis moi c’que t’as r’senti
quand t’es sorti d’ta solitude ?
Une flam' noire,
une boule d'vide
un truc comme ça ?
Ou p’t’êt’e bien
une assemblée d’gueules en for_me d’fugue ?
Réponds merde !
J’veux savoir, êt’e prêt, t'comprends.
Ben oui,
toi t’étais armé pour ça,
rapport à ton âge à s’qu’on dit !
Moi j’suis jeune, j’ai pas d’cv, j’suis paumé, c’est tout.
Même les meufs s’fou_tent d’ma gueule maintenant,
T’sais c’qu’elle m’a dit la dernière ? 
Qu’j’étais : « une épave mélancolique
des choses de la vie
perdue entre les cuisses
d’un absurde hasard
trou de néant cerné de vide
aux pestillentes désinvoltures
de varechs intimes. 
Une merde quoi !»
T’en r’viens pas hein ! M'non plus,
j’en ai pris un vieux coup…
Y’a plus d’paroles
Comment j’ai pu m’en rappeler d’sa tirade ?
Ben, j’y ai fait répéter plusieurs fois
j’sais bien qu’jai les neurones un peu poncé à l’alcool
alors faut c’qui faut, non ? Enfin,
Un vrai toit d’rouille sur la tête j’te dis.
Alors tu m’réponds ?
Qu’j’te répéte la question !
Bon, j’ai compris, tu veux pas m’répondre.
C’est p’t’êt’e que tu peux pas,
p’t’êt’e pa’ce que t’es pas sorti d’ta solitude…
Bon ben j’te laisse hein
p’t’êt’e qu’un d’ces quat’…