07/12/2017
l'oeil & la plume... j'étais assis, seul, sur un banc public...
texte de léon cobra ill. braconnages prod
J'étais assis, seul, sur un banc public dans un parc désert.
Je n'attendais personne et personne ne m'attendait.
Les chômeurs chômaient, les dealers dealaient, les travailleurs travaillaient, les profiteurs profitaient, les violeurs violaient, les pollueurs polluaient, les rêveurs rêvaient, les cuisiniers cuisinaient, les buveurs buvaient, les penseurs pensaient, les assassins assassinaient, les plongeurs plongeaient … c'était juste avant la Révolution.
J'avais le regard vide .Mes yeux larmoyaient. Mes membres tremblaient.
Je venais juste de me faire opérer d'un cancer. J'étais meurtri, fatigué, usé, déprimé, recousu, appareillé, timoré, angoissé, brisé, anémié, prostré, désœuvré, léthargique.
La Sécu m'avait accordé un bonus : cinq ans à 100 % !
Je comptais les minutes. Je biffais les jours sur le calendrier.
J'avais mis des lunettes noires … c'était juste avant la Révolution.
Le petit chaperon rouge avait peur du loup, le président Donald du président Kim, l'OM du PSG.
L'intérimaire tremblait devant le contremaitre qui tremblait devant le DRH qui tremblait devant le PDG qui tremblait devant les actionnaires.
Il ne pleuvait jamais. La terre était sèche. Les bêtes mouraient de soif. Les paysans abandonnaient leur campagne et rejoignaient les bidonvilles autour du périphérique … c'était juste avant la Révolution.
Les hommes buvaient, se droguaient, forniquaient. Les femmes buvaient, se droguaient, forniquaient . Les adolescents buvaient, se droguaient, forniquaient. Il y avait des pédophiles à la sortie des écoles, des racistes sur les listes électorales, des salons de massage à la place
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06/12/2017
l'oeil & la plume... Sadik parking
texte de fanny sheper sur ''parking désert'' photo de jlmi 2005
J’aime faire galoper les jolies jambes flippées
Agripper les belles seules et parfumées.
Impersonnel et mal éclairé
C’est un lieu parfait pour prendre son pied,
Pour faire toutes sortes de méfaits
Tu y descendras un soir ou dans la journée
Il fait toujours nuit en bas.
Tu commenceras par les escaliers tagués
Qui t’éloignent du bruit de la vie.
Les marches à crachats
Les couloirs coloscopiques bleus, ciels sales,
Te rendront plus inquiète et sucrée,
Ils te rendront antilope effarouchée
Et moi, je me pourlécherai.
Ma belle, ma dulcinée
Tu pressentiras quelque chose
Comme un souffle glacé
Une odeur d’assaillant
Qui voudrait bien flirter.
Alors ton pas se pressera
Sans courir, parce que
Tu veux pas paniquer
Puis tu te retourneras juste pour vérifier
Geste fatal t’aurait dit Orphée
L’épouvante va s’incruster entre tes côtes
Et ton corps va à la fois s’accélérer et se paralyser
C’est le moment que je préfère, le plus craquant
Je te laisserai trotter jusqu’ à ta voiture
Avec tes cuisses tremblantes
Pour que tu te sentes presque sauvé.
Je te materai enfoncer la clef
Et t’emmêler dans ton sac.
Je te sentirai transpirer froid,
Suffoquer au bord de la rupture.
Lorsque tu démarreras enfin, je serais déjà là.
Oh ma belle, ma terrifiée
Je t’ai déjà violé mainte et mainte fois
Et je vis en toi depuis le début.
C’est toi qui me nourris.
Alors, je te laisserai partir
Parce que je ne suis pas un tueur,
Je ne suis même pas un violeur
Je suis juste ta peur.
00:05 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
04/12/2017
l'oeil & la plume... un monde dans un monde dans un mon...
Quand nos heures fixes ne tiennent plus au garde à vous.
Quand les théorèmes prennent la tangente des libertés.
Quand les langages expriment le souhait.
Quand la somme d’un salaire est la somme d’un désir.
Quand vouloir n’est plus la terminaison du Pouvoir.
Quand la réalité n’est pas un faire part mensonger des télécommunications.
Quand nous ne laissons pas nos vies orchestrées par des shows men.
Quand nos matins n’acceptent pas les contrefaçons du jour.
Alors les minutes ne sont plus des acomptes versés à la mort.
Les géométries enjambent le court chemin de l’espoir à la réalisation.
Les désirs sont une caresse de parole.
La parole passe partout de l’imagination.
L’imagination se taillant un costard dans l’abstraction.
L’abstraction un puzzle passionnant éparpillé par le vent.
Cela est puisque je l’ai nommé
et déjà plus que frissonnant, impatient amoureux,
dans le matin qui s’étonne.
00:07 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)