15/02/2019
l'oeil & la plume... quand on en aura marre
texte de pénélope corps ill. jlmi 2019
quand on en aura marre
de suivre le sens de la file
et de procéder comme indiqué sur les panneaux prévus à cet effet
quand on vomira la ville les murs les agents de sécurité
quand on aura pigé la dictature des images
les petits parasites vicieux
sous la peau dans la bouche et dans les trous
les salles de cinéma bondées
le besoin de se remplir les orifices pour avoir l’impression d’exister
quand la pluie nous brûlera le visage
et que le vin n'aura plus d'effet
quand les bébés naîtront avec les bronches atrophiées
et qu' on sera devenus des animaux malades
quand les déflagrations nous amèneront au fond des forêts
nous et nos morceaux de corps
peut-être qu'on fermera nos gueules enfin
qu'on finira par entendre quelque chose
peut-être qu’on reviendra aux arbres
et qu'on arrêtera de faire semblant de savoir
à propos de rien
du silence et de l'eau
peut-être qu'on improvisera
quelque chose avec les pierres
avec les pieds
et la constance des oiseaux
et puis
un jour ils viendront tout raser
tout dévaster
tout détruire
fleurs sauvages ombres cailloux poumons
par transgression
par jeu
par nécessité
avec des pierres
avec les pieds
alors il restera deux ou trois photos floues
sûrement mal cadrées
ce genre de photos qui fout un peu les boules
tu sais?
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13/02/2019
l'oeil & la plume... les yeux dans les yeux
texte & photo jlmi
C’était un jour ordinaire,
un jour sans fin de sans emploi,
dans le sud-est des banlieues capitales
où un hasard que l’on qualifiera d’heureux
avait posé,
comme isolé,
un musée.
Elle y était entrée comme aspirée
c’était gratuit pour elle
même pas besoin d’hésiter.
D’une salle à l’autre elle a erré
puis, intriguée, s’est arrêtée,
s’est assise et, longtemps, très longtemps,
ils restèrent les yeux dans les yeux…
2019
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11/02/2019
l'oeil & la plume... les poèmes d’amour ne sont pas forcément ce qu’on croit
texte de pénélope corps ill. jlmi 2019
Hier soir
Ma mère m’a demandé pourquoi
Je n’écrivais pas plutôt
des poèmes d’amour
J’ai dit que je savais pas faire
Et que les humains me désolaient un peu
(Pour clore la conversation)
J’ai dit aussi que j’avais pas le temps
Qu’en ce moment j’avais des rendez-vous
Sur des terrains vagues
Dans des zones hydro- industrielles
Au milieu des graviers et des machines à laver de plein air
Les pieds nus
Pour danser- un peu
Avec Carine et Johnny de la Caravane
Stanley-les-yeux-verts « 9 ans 9 cicatrices »
Les deux petites blondes et leur linge à étendre en mini-jupe
Le ciel métallique
Et François qui trouve que la tête sert qu’à dire des conneries
François qui prévient que ses os sont pénétrants
François qui n’a qu’un œil et
plus tellement de dents
François qui offre à boire
Et qui danse comme un chat qui n’aurait
Que trois vertèbres (sacrées)
Au centre
De tout ou de rien
On s’en fout finalement
Du moment que tout ça rayonne
Et qu’on s’écorche un peu
Et qu’on va voir ailleurs si on y est
Du moment que quelque chose tient
Comme suspendu
Là...
En fait les humains me désolent pas toujours
Et les poèmes d’amour c’est pas forcément ce qu’on croit
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