20/02/2019
l'oeil & la plume... faites terre
Faites taire le silence
Le vacarme de non-dits
Ces assourdissants sous-entendus
Les « faisons comme si
N’en parlons plus »…
Faites taire les hurlements alibis
La cacophonique hypocrisie
Faites cesser
Le tapage au grand jour
Mensongeries par omissions
Compromissions polyphoniques
Qu’on entende enfin parler les hommes
Les vrais hommes de parole
Qu’on écoute enfin la voix du respect
Faites place
Faites terre
And walk you talk
in Pandemonium II inédit
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18/02/2019
l'oeil & la plume... dans les relents de la cantine
Dans les relents d’une cantine, dans la sciure et le vin rouge
la serveuse regarde parfois d’étranges figures qui bougent
Elle voit à même le sol des drapeaux de toutes les couleurs
mêlés et déchirés, les soldats n’y reconnaissent plus les leurs
Elle efface à coup de wassingue tout ce qui reste des armées
pour que le carrelage brille, puis elle s’en va, désarmée
dans la cuisine, astiquer le percolateur. Elle s’y voit
laide, avec de longues dents et de gros doigts.
Un jour, un garçon qui peignait de grande fresque dans la salle
-- un artiste-peintre, au régiment, ça barbouille, là où on l’installe
lui a dit : « Tu n’as pas changé. La même depuis 48, sur les
barricades, tu t’en souviens ? ». Il s’est mis à peindre plus vite,
une femme qui brandissait un drapeau et chantait. C’était drôle
ce bras tendu, ce curieux bonnet, ces épaules
où elle se retrouvait jadis, rien qu’un instant, rien qu’un instant
dans les relents de la cantine, près du soldat lui souriant…
* si vous connaissez l'auteur de l'illustration, merci de me le faire savoir par les commentaires, d'avance, merci
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17/02/2019
l’oeil & la plume... Rêve-Ô-lution
Rêve-ô-lution
Aux feux aux drapeaux aux barricades de sable
Au vermeil du nectar répandu sous les tables
Aux enfants qui tombent pour l’amour d’une idée
Rêve-ô-lution
Aux discours exaltés aux masses soulevées
Au courage de ceux que tu hisses au pinacle
À la splendeur et la grandeur du défilé
Rêve-ô-lution
Qu’ils ne trahiront pas les leurs les tiens
Que gloire gain pouvoir
N’auront pour eux ni saveur ni attrait
Rêve-ô-lution
Que les enfants des disparus sous les bombes la mitraille
Sous les tanks sous les pierres tèteront le sein de ta gloire
Salueront l’arbitraire avec leurs morts piqués
Sur le cœur comme des médailles
Rêve-ô-lution
Que ta chanson ne soit jamais corrompue détournée
Rachetée revendue rêve ô rêve
Que les hommes n’y préfèrent
L’air mielleux de la lâcheté
Rêve-ô-lution
Que tous ceux qui transiteront par tes tribunaux
Y reconnaîtront une justice incorruptible
Hissée à la hauteur d’idéaux dont jamais
Tu n’aurais à rougir
Que la simple évocation de ton nom fasse éclore
La grande vérité cette épine à tous les fronts
Que certains s’empresseront
De nommer couronne
Rêve-ô-lution
Au nom du peuple
Rêve et amuse la cour
Chante-ô-lution
Et trinquons à nos rêves
De joyeux bouffons
extrait de Pandémonium II
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