15/09/2017
l’œil & la plume... nulle main, nul regard
Nulle main, nul regard
camarades, nul souvenir.
Il n'y a que le silence
rayé par le poison
qui sort des cheminées.
Il n'y a que des visages
dilatés par l'attente, l'inquiétude.
Mais comment se peut-il que personne ne s'aperçoive de notre existence, ne pense
jamais à nous ?
Que personne ne veuille nous regarder
nous entendre dans notre réalité intérieure ?
Nous ne réussirons jamais à le croire.
Nous ne pourrons jamais
nous convaincre que nous sommes complètement seuls.
00:15 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
14/09/2017
le corps, l’œil & la plume.. Michael Langan & Terah Maher
La petite merveille du soir ; à mon goût..
La musique de Steve Reich envoûtante répétitive en apparence,
lancinante, putain fait du bien.
Que Tara caresse nos carcasses avec ses multiples elle-même. Clin d’œil.
bruno tomera
00:23 Publié dans le corps, l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
13/09/2017
l'oeil & la plume... prends un siège et causons
Deux visions de la même image
cathy garcia
belle chemise de communiant, un diplôme de comptabilité, un avenir assuré à la capitale, il en avait rêvé du fauteuil à roulette, bleu et soyeux comme le ciel dont parlait monsieur le curé, le ciel à gagner en passant sous la soutane, la communion privée après le catéchisme, dans la sacristie sapristi, il en avait rêvé du fauteuil à roulettes dans un bureau plein de plantes vertes où on lui donnerait du "monsieur le comptable", mais faut croire que le mensonge du ciel est dur à avaler pour un petit gars sous la soutane, et à Paris, la comptabilité, ça a continué comme ça, des billets certes, gagnés vite fait dans les pissotières... on l'appelait le comptable mais on lui donnait pas du monsieur, on le prenait c'est tout, vite fait, souvent mal fait, jusqu'au jour où on l'a trouvé pendu dans une église du quartier...
murièle modély
petit poète, où as-tu disparu ?
pourquoi as-tu quitté la scène de la rue ?
qui a rompu les fils
achevés chaque soir, défaits chaque matin
sur le bord du trottoir ?
Je sais, petit poète
ton âme est faible
ton corps étique
les murs de béton
et tes doigts de coton
les tranchées sont profondes
toujours profondes et sombres.
qui les a donc creusées ?
qui s'est assis ici ?
et qui t'a regardé
jeté ?
le rebut et la terre
entière dans la fosse
tranchée
tranchés aussi les mots, petit poète
les vers grouillant dans les poils blancs
menton tremblant
petit poète, es-tu
cet homme pendu
à la fenêtre ?
00:30 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (3)