Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/09/2017

l’œil & la plume... nulle main, nul regard

fbterreur.jpg
texte de ferruccio brugnaro                                                                                                         collage de jlmi  2011

 

 

Nulle main, nul regard

camarades, nul souvenir.

Il n'y a que le silence

        rayé par le poison

        qui sort des cheminées. 

Il n'y a que des visages 

dilatés par l'attente, l'inquiétude. 

Mais comment se peut-il que personne ne s'aperçoive de notre existence, ne pense 

         jamais à nous ? 

Que personne ne veuille nous regarder 

        nous entendre dans notre réalité intérieure ? 

Nous ne réussirons jamais à le croire. 

        Nous ne pourrons jamais 

nous convaincre que nous sommes complètement seuls.

 

14/09/2017

le corps, l’œil & la plume.. Michael Langan & Terah Maher

La petite merveille du soir ; à mon goût..

La musique de Steve Reich envoûtante répétitive en apparence,

lancinante, putain fait du bien.

Que Tara caresse nos carcasses avec ses multiples elle-même. Clin d’œil.

bruno tomera

 

13/09/2017

l'oeil & la plume... prends un siège et causons

2009prends un siège et causons.jpg
Paris, quartier du marais                                                                                        photo jlmi 2009
 

Deux visions de la même image

 

 

cathy garcia

belle chemise de communiant, un diplôme de comptabilité, un avenir assuré à la capitale, il en avait rêvé du fauteuil à roulette, bleu et soyeux comme le ciel dont parlait monsieur le curé, le ciel à gagner en passant sous la soutane, la communion privée après le catéchisme, dans la sacristie sapristi, il en avait rêvé du fauteuil à roulettes dans un bureau plein de plantes vertes où on lui donnerait du "monsieur le comptable", mais faut croire que le mensonge du ciel est dur à avaler pour un petit gars sous la soutane, et à Paris, la comptabilité, ça a continué comme ça, des billets certes, gagnés vite fait dans les pissotières... on l'appelait le comptable mais on lui donnait pas du monsieur, on le prenait c'est tout, vite fait, souvent mal fait, jusqu'au jour où on l'a trouvé pendu dans une église du quartier...

 

murièle modély

petit poète, où as-tu disparu ?
pourquoi as-tu quitté la scène de la rue ?

qui a rompu les fils
achevés chaque soir, défaits chaque matin
sur le bord du trottoir ?

Je sais, petit poète
ton âme est faible
ton corps étique
les murs de béton
et tes doigts de coton

les tranchées sont profondes
toujours profondes et sombres.

qui les a donc creusées ?
qui s'est assis ici ?
et qui t'a regardé
jeté ?

le rebut et la terre
entière dans la fosse
tranchée

tranchés aussi les mots, petit poète
les vers grouillant dans les poils blancs
menton tremblant

petit poète, es-tu
cet homme pendu
à la fenêtre ?