13/01/2019
l'oeil, l'oreille & la plume... faisons amy amisabelle
Amie Amy,
I met you
Quand j’ai mis, amie Amy,
Quand j’ai mis ta voix amie,
Juste for moi, just pour me,
Ta voix qui râle ou qui gémit,
J’ai mis ta voix amie,
Dans my playlist à moi, à me.
Amie Amy, tu m’plais grave et j’te playlist
Quand tu rayes les pistes des disques
De ta voix éraillée
Comme le disque rayé
De ta vie d’artiste.
Mais t’as pris tant de risques,
Risques de te rayer d’la vie.
T’as bu trop de whisk’,
Dans tes envies aiguisées de réel déguisé à ta guise,
Au point de te squeezer.
Quand tu craques, quand tu te brises,
Ce bad trip qui fait crac,
Ce sad crack dans les tripes,
Ces packs of beer quand t’es patraque,
Quand tu te dis que t’es pas cap,
Tes bacs pleins de flash back
That you keep, que tu sniffes et qu’tu kiffes,
Sont kif kif une arme white.
Ils sont like a knife
Planté in your life.
Amie Amy, j’te préfère when you’re singing,
Quand tes mots cognent sur le ring
De nos platines et pas quand tu patines
Sur des pentes à trente degrés,
Des pentes de Gin Fizz
Qui te grise mais qui te squeeze,
Quand t’es plus in.
Quand t’es mutine, you are so glad !
Quand t’es mutique, I’m so sad ! Je suis maussade.
Ce bad trip qui fait crac,
Ce sad crack dans les tripes,
Is like a knife
Planté in your life.
Alors, you left us, presque en live,
En plein mois de July.
Amie Amy, j’ai mis ta voix amie
Qui râle ou qui gémit,
J’ai mis ta voix dans mon ordi,
For me, for them,
Ceux que tu scies, ceux que t’emm…
Et aussi ceux qui t’aiment.
J’ai mis ta voix dans mon ordi aussi to see, not to forget.
Quand je veux prendre mes cliques et mes claques,
Devant mon clavier, avec my computer mouse,
Je clique sur Winehouse et je te guette.
Alors, j’me prends une claque avec ta voix pas clean,
Encline à faire des éclats d’émoi en moi.
Je suis à l’affût de ta voix qui fuit, ta voix qui fume,
Toi qui fus,
Nous qui fûmes.
Je suis à l’affût de ta voix,
Cette beauty pleine de full
Qui soulève des foules.
Ta voix m’étonne, ta voix détonne,
Ta voix qui traîne puis qui dégaine,
Ta voix qui décoiffe : Amy what a strange dégaine !
Ta voix que j’écoute encore et again.
Même si, a night of July, tu nous as dit bye bye,
T’es sortie d’la piste
Mais pas d’ma playlist.
Amie Amy, pendant que tu reposes,
L’magnéto du studio est bloqué sur pause,
L’magnétisme de tes mots moroses s’est tu sur over-pause.
Amie Amy, I met you because,
Me too, I’m no good. Moi aussi, j’ai mes humeurs.
Now, I’m in a bad mood, je suis d’mauvaise humeur,
Je suis un peu moins good depuis cette nuit-là, cette nuit-là…
Cette nuit où tu meurs.
Pourtant, amie Amy,
Rien n’est tout noir ou tout white,
Rien n’est tout rose ou morose,
Rien n’est tout blanc ou to night :
Your Back to Black est pour moi as a light,
And now, for me, c’est presque all right.
Je m’éclaire in your dark,
J’écoute your Back to Black sans me sentir out,
Et même si you left us in July,
Moi, all year, in July et même en août,
Pas de black-août.
I believe que j’vais rester alive
Pour écrire des mots qui cognent,
To write encore plus fort
Et qu’mes douleurs soient plus light.
texte isabelle le gouic
00:06 Publié dans l'oeil, l'oreille & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
09/01/2019
l'oeil, l'oreille & la plume... sur les ailes du désir
monologue final des Ailes du Désir de Wim Wenders
conseil : lisez le texte en blanc ci-dessous en écoutant la voix de Solveig Dommartin sans regarder l'image !
Un jour ça doit être sérieux.
J’ai beaucoup été seule, mais je n’ai jamais vécu seule. Quand j’étais avec quelqu’un, j’étais souvent contente, mais en même temps je prenais tout pour un hasard.
Ces gens étaient mes parents, mais d’autres auraient pu l’être. Pourquoi celui avec les yeux bruns était-il mon frère, et pas celui aux yeux verts du quai d’en face ?
La fille du chauffeur de taxi était mon amie, mais j’aurais pu aussi bien passer le bras au cou d’un cheval.
J’étais avec un homme, amoureuse et j’aurais aussi bien pu le planter là et partir avec l’inconnu que nous croisions dans la rue.
Regarde-moi ou ne me regarde pas.
Donne-moi la main ou ne me la donne pas.
Non, ne me donne pas la main et regarde loin de moi.
Je crois que c’est la nouvelle lune ce soir, pas de nuit plus calme. Il n’y aura pas de sang versé dans toute la ville.
Je n’ai jamais joué avec quelqu’un et pourtant je n’ai jamais ouvert les yeux et pensé : maintenant c’est sérieux.
Enfin, ça devient sérieux.
C’est ainsi que j’ai grandi. Moi seule étais-je si peu sérieuse ? Le temps est-il si peu sérieux ?
Je n’ai jamais été solitaire, ni seule ni avec d’autres. Mais j’aurais aimé être enfin solitaire. La solitude ça veut dire : je suis enfin entière.
Je peux le dire maintenant, car ce soir je suis enfin solitaire. Il faut en finir avec le hasard.
Nouvelle lune de la décision.
Je ne sais pas s’il y a un destin, mais il y a la décision !
Décide-toi.
C’est nous qui sommes le temps à présent. La ville entière, non, le monde entier prend part à notre décision.
Nous deux sommes plus que deux désormais. Nous incarnons quelque chose. Nous voilà sur la place du Peuple et toute la place est pleine de gens qui rêvent de la même chose que nous. Nous déterminons le jeu pour tous !
Je suis prête.
C’est à ton tour maintenant. Tu as le jeu en main. Maintenant ou jamais.
Tu as besoin de moi.
Tu auras besoin de moi.
Il n’y a pas d’histoire plus grande que la nôtre., celle de l’homme et de la femme.
Ce sera une histoire de Géants, invisibles, transmissibles, une histoire de nouveaux ancêtres.
Vois mes yeux, ils sont l’image de la nécessité, de l’avenir de tous sur la place. La nuit dernière j’ai rêvé d’un inconnu, de mon homme.
Avec lui seul je pouvais être solitaire et m’ouvrir à lui, m’ouvrir toute, toute pour lui ; le laisser entrer en moi tout entier, l’entourer du labyrinthe de la joie commune.
Je le sais, c’est toi.
00:17 Publié dans l'oeil, l'oreille & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2018
l'oeil, l'oreille & la plume... Bâtisseur d’éphémère
Tel un chamane ou un druide, il arpente les terres les plus difficiles de la planète. Il erre, regarde, écoute, sent, ressent, communique avec les éléments puis, rêve comme transe à une œuvre - une sculpture ? - qui s’ajuste avec une grande précision au miroir du lieu et de la saison. Une contemporaine offrande à la Nature et comme telle éphémère. Juste pour dire aimons-nous, fusionnons, vivons en pleine intelligence.
Ainsi, il travaille les glaces canadiennes à mains nues pour élaborer un serpentin qui prend tout son vivant au soleil couchant quand l’eau cristal diffracte la lumière qui la frappe.
Plus loin, sur la rive à l’embouchure d’un fleuve, il établit une hutte ronde en bois flottés puis, attend que la marée œuvre et vienne prendre en charge ce cadeau à la mer offert.
Tout autour du globe il a semé des œufs de pierres sèches aux formes parfaites, de pures merveilles de patience et d’équilibre
Près de chez lui, il cueille des fleurs de pissenlits pour en couvrir une marmite du diable au pied d’une cascade, ouvrant un œil d’un jaune profond au cœur même du granit ou bien il assemble en longs rubans de plusieurs mètres des feuilles de châtaignier à l’aide de simples brins de paille, rubans qu’il libère dans le hasard des flux et tourbillons d’un torrent ou bien encore il pare le fait des muretins de pâturages de longues filoches de laine brute prélevée sur les moutons des lieux.
Sur ses terres aussi, il récupère des branches de fougères desséchées, les associe avec des épines d’acacias en une toile arachnéenne suspendue afin d’animer un arbre d’hiver. Nul doute que les vents des Highlands va rapidement lui jouer des tours… mais peu lui importe. Seul compte ce bref instant où il aura obtenu – saisi ? - un équilibre fragile et précieux à l’image de la Terre en un haïkaï sans mots, une pure poésie…
Andy Goldworthy, un bâtisseur d’éphémère.
00:40 Publié dans l'oeil, l'oreille & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)