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08/04/2018

l'oeil, l'oreille & la plume... Bâtisseur d’éphémère

 

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Tel un chamane ou un druide, il arpente les terres les plus difficiles de la planète. Il erre, regarde, écoute, sent, ressent, communique avec les éléments puis, rêve comme transe à une œuvre - une sculpture ? - qui s’ajuste avec une grande précision au miroir du lieu et de la saison. Une contemporaine offrande à la Nature et comme telle éphémère. Juste pour dire aimons-nous, fusionnons, vivons en pleine intelligence.

Ainsi, il travaille les glaces canadiennes à mains nues pour élaborer un serpentin qui prend tout son vivant au soleil couchant quand l’eau cristal diffracte la lumière qui la frappe.

Plus loin, sur la rive à l’embouchure d’un fleuve, il établit une hutte ronde en bois flottés puis, attend que la marée œuvre et vienne prendre en charge ce cadeau à la mer offert.

Tout autour du globe il a semé des œufs de pierres sèches aux formes parfaites, de pures merveilles de patience et d’équilibre

Près de chez lui, il cueille des fleurs de pissenlits pour en couvrir une marmite du diable au pied d’une cascade, ouvrant un œil d’un jaune profond au cœur même du granit ou bien il assemble en longs rubans de plusieurs mètres des feuilles de châtaignier à l’aide de simples brins de paille, rubans qu’il libère dans le hasard des flux et tourbillons d’un torrent ou bien encore il pare le fait des muretins de pâturages de  longues filoches de laine brute prélevée sur les moutons des lieux.

Sur ses terres aussi, il récupère des branches de fougères desséchées, les associe avec des épines d’acacias en une toile arachnéenne suspendue afin d’animer un arbre d’hiver. Nul doute que les vents des Highlands va rapidement lui jouer des tours… mais peu lui importe. Seul compte ce bref instant où il aura obtenu – saisi ? - un équilibre fragile et précieux à l’image de la Terre en un haïkaï sans mots, une pure poésie…

Andy Goldworthy, un bâtisseur d’éphémère.

 

 

 

 

 

 

 

 

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