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12/01/2018

l'oeil, l'oreille & la plume ... Youn Sun Nha chante Ferré

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Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
A la gallerie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus

 

19/10/2017

l’œil, l’oreille & la plume... penser maillée


Ce spectacle créé sur le texte de Murièle Modély est conçu comme une déambulation dans la galerie du Musée des Beaux Arts de Bordeaux.
Nous sommes sur l'île de la Réunion. Cette poésie organique fait la part belle à la sourde tension entre ici et ailleurs, enfance et âge adulte, terre et mer, Créole et Français. Et le désir, toujours, comme une vague lancinante qui n'en finit pas d'échouer sur la page.

 

 

12/10/2017

l'oeil, l'oreille & la plume... 4 minutes

 

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Son regard hésite entre la haine et la peur.

Elle est épuisée, le souffle court, animal traqué, assise sur le clavier du piano de concert, au centre de la scène du Deutsche Oper.

Elle vient d’interpréter sa partition de Schumann mais elle l’a emplie de rage et d’amour en des improvisations échevelées, vannes de l’âme grandes ouvertes.

Quatre minutes d’émotion pure.

 

 

Une chape de silence tombe sur les dernières résonances d’un coup de poing rageur sur les graves. Le public est sonné par le flot de musique brute que Jenny vient de lui asséner, et reste pétrifié ; hésitant sur la réaction à avoir face à ce génial ovni.

Jenny, enfant prodige brisée par la vie depuis que son père a abusé d’elle à la fin d’un concert à New-York lorsqu’elle avait treize ans et que plus tard son compagnon a abandonné enceinte avec la responsabilité d’un crime abominable qu’elle n’a pas commis. Le système carcéral a parachevé cette descente aux enfers en refusant la césarienne qui aurait sauvé son enfant. Elle n’est que haine et indifférence au monde. « Capable de piquer les clopes d’une morte » disent entre-elles à voix basses ses co-détenues.

Elle s’est évadée de prison il y a deux, trois heures à peine, grâce à son maître de musique, Fraü Krüger ; une artiste aux rêves brisés il y a longtemps, la guerre…aujourd’hui bénévole sévère et froide tentant d’apporter « un peu de beau » dans cet univers sombre, car seul le Beau l’émeut, la soutient.

Une évasion juste pour participer à ce grand concours national des jeunes talents du Deutsche Oper dont Jenny occupe maintenant le centre de la scène.

 Jenny attend. Le temps est lent.

L’ovation se déclenche, soudaine, jubilatoire, immense…

 

…Fraü Krüger  sera au balcon.

Leurs regards se croiseront.

Elles se verront enfin

le maître la main sur les lèvres esquissera un geste de tendresse,

 Jenny adoucira son masque puis,lente, plongera dans une ample révérence.

 

Une escouade de policiers surgira alors des coulisses pour maîtriser ‘’le fauve’’…

 
 
jlmi sur Vier Minuten, un film de Chris Kraus
musique de Annette Focks
avec
Monica Bleibtreu : Traude Krüger
Hannah Herzsprung : Jenny von Loeben

 


oOoOo

 

la musique seule ensuite