14/04/2018
l'oeil & la plume... étrange cimetière à Jamaïca ( fragment )
La nuit commence à tomber
Je ne suis pas inquiet
La pluie approche
Plus près
--- Des trous partout ---
Une vielle tombe mystérieuse
retournée par des voleurs peut-être, pour
prendre à Madame O’Merde le coûteux
Clip en Porcelaine de cravate en dentelle
sous sa verte moue de dédain --- ou pour
des pièces d’or, comme des Pirates,
ils ont agité des lanternes & tué des
Indiens & se sont soûlés dans de vieux
Corbillards roues fines Agence des
Chemins de Fer Express & vides à
l’intérieur ---
Oh bon, je ne sais pas de quoi
je parle parce qu’il n’y a
rien à dire à propos du Néant
--- C’est pourquoi je suis assis
dans un cimetière et joute avec
les gens sous terre pour voir
qui peut être le plus tranquille
& détaché & équanime,
voilà pourquoi --- Alors soiffards, &
buveurs de bière du samedi après-midi,
vous pouvez crever près du vieux crachoir
--- Quand ce réservoir explosera dans
l’Apocalypse des démolisseurs de Monde
appointés Oppenheimer, vous n’aurez plus
besoin de cimetière
--- & peut-être que tout simplement
je crois à la mort
& m’en tiens à Whitman
le vieil Amoureux à Barbe Blanche
de Long Island
mais je ne vise pas à faire
ses vœux passionnés & ses excentricités gauloises ---
J’ai ma propre
Castration
A désavouer
et la sienne à Vouer ---
Ou quelque chose comme ça,
Je m’en fiche complètement
Plus de poèmes du pauvre Jack
Qui a disparu juste à temps
Avant que la forme ne puisse le réclamer
Et transformer son essence en désastre
L’Essence produira
Sa tranquillité
Les morts sont tout aussi contents
Que moi
C’est mon Samadhi du Cimetière
Septembre Cinquante Qatre
Ordre du Monde pfft
Fini ---
Il n’y a rien que je veuille
Si ce n’est rien
in Dharma Livre III
00:44 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
13/04/2018
le corps, l’œil & la plume... Carolyn Carlson & Marie-Agnès Gillot
00:41 Publié dans le corps, l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2018
l'oeil & la plume... beau garçon
Beau garçon était sur les berges du Tagliamento
et, content lui aussi, son petit chien aboyait.
Le maître passe par là : « Holà beau garçon,
je te donne cent francs pour ton petit cœur joyeux. »
« Oui, maître, oui, pour cent francs je te le donne,
je serai gai, même si je ne ris pas. »
Sept mois ont passé, le beau garçon
est sur les berges du Tagliamento, et son petit chien est couché.
Une dame passe par là, elle aperçoit ses belles frisettes
qui brillent au soleil telle la fleur du narcisse.
« Beau garçon, si tu me donnes ces
boucles d’or, je te trouveraiune place. »
« Prenez-les, madame, c’est que nous sommes pauvres,
et même sans ces bouclettes nous serons heureux. »
Et, tout content, il va sur le pont du Tagliamento
porter sur son dos ces grands blocs de ciment.
Sept mois ont passé, le pont est achevé
mais le cœur du garçon saigne toujours davantage.
« Que fais-tu ici à Trieste, beau garçon intimidé ? »
« Je suis chômeur, et je porte ma croix. »
« Donne moi ta santé, et je te donnerai du travail. »
« Prends ma santé, je dois après tout bien manger. »
Sonnez, pauvres cloches, sonnez l’Ave Maria,
car le garçon s’en vient plein de mélancolie.
Sonnez, pauvres cloches, sonnez les Matines,
car il est désormais vieux, le beau garçon.
in le testamen Coràn (1947-1952)
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