27/03/2018
l'oeil & la plume... il y a cette fille qui tombe...
il y a cette fille qui tombe
d'un coup par terre devant toi
cette fille et son corps
au sol qui tremble
cette fille et sa tête
qui tape
très vite, très fort
l'angle du trottoir
cette fille et ses mâchoires
qui craquent, se crispent
et ses longs tremblements
qui font tanguer l'asphalte
cette fille et les boutons de chemise qui sautent
et la bretelle noire du soutien-gorge qui glisse
cette fille en transe allongée et vibrante
sur le bitume, ses cheveux dénoués
et la mince fente des premiers rebonds
sur son front qui s'étend jusqu'au cuir chevelu
et le filet de sang qui dessine sur ses joues
la carte invraisemblable d'improbables chemins
la langue fissurée, dans la gorge
cette fille, dans la rue
en crise
la crise
la crise
oh la belle coque vide !
tu l'entends résonner
quand sa tête en cadence
martèle l'espace
tu sens l'effritement
les bords irréguliers
du mot qui casse
la crise, la crise
et la répétition dans ton corps
les secousses invisibles
contenues, confinées
dont tu ne sais que faire
et tous ces bouts de rien
enfoncés dans ta chair
la menace incernable
cette fille à terre
dont tu regardes
jaillir incrédule
par les pores
le mot fissile
00:37 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
26/03/2018
l’œil & la plume.. portrait partiel de Maria
texte de ferruccio brugnaro montage jlmi
traduction Jean-Luc Lamouille
le choix d'un photo-montage des textes a été fait afin de conserver l'aspect ''dactylographié'' du tapuscrit original
00:54 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
25/03/2018
l'oeil & la plume... le début de la fin
- Où es-tu ?
- Je suis là.
- Tu penses à quoi ?
- Je ne pense à rien.
- Tu penses à moi ?
- Je ne pense à rien.
Pourquoi penser, creuser en vain ? Je ne sais que le chemin qui file là-bas, loin, loin là-bas. Tu ne le vois pas ? Personne ne le voit… Seulement moi peut-être, seulement moi.
- Tu me regardes ou quoi ?
Je ne te réponds pas. Tu insistes. Je résiste. Le regard qui en dit long, qui ne dit rien, vidé, vidé, vide.
- Pourquoi tu m’évites ?
Pourquoi je lévite ? Pour éviter ça, la fuite à tout va ! Penser, penser, pourquoi penser, penser encore, pour panser quoi ?
Je cours déjà là bas, sur le chemin qui court comme moi, toujours plus loin, toujours s’éloigner, s’éloigner, ne plus penser, ne plus penser à quoi que ce soit, même pas à soi. Ne plus enchaîner les pensées.
- Tu as faim ?
Fin
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