21/05/2018
l’œil & la plume... terrain vague
Jardin sinistre et filandreux,
On y découvre parfois aux petits matins glauques
Des corps glacés de starlette au rouge à lèvre défait
C’est un lieu ravissant pour les méfaits des grands méchants.
Une nature hostile que la ville a rendue stérile
Une capote entachée prés d’un cœur brisé,
Des herbes revêches et rêches
Qui se cramponnent aux bas filés.
Des bouts de verre, des capsules de bière
Des fleurs saccagées qu’on ne pourra jamais consoler.
C’est un endroit où le rêve ne peut sauver
Un jardin flippant aux grillages éventrés
C’est là que tu vas pour t’éprouver
Pour t’habituer, pour t’assombrir les pieds
Tu t’y couches la nuit pour mieux supporter les méfaits du jour
Tu y creuses tes larmes pour avoir moins mal
Lorsque dans les rues sales du matin
Tu entends les hurlements des innocents traqués.
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20/05/2018
l'eoil & la plume... mais qu'est ce que je fous là ?
Vous êtes là à bavarder avec de vieilles connaissances
ou d'obscures collègues du beau temps et surtout de la pluie,
du dernier trop long métrage très " in ", de ces chansonniers
si engagés et généreux chantant pour les restos du coeur...
D'un écrivain tenace à patauger dans le merdeux hit parade littéraire,
de ce poète enseveli réintégré contre sa volonté dans l'actualité
de l'anniversaire de sa naissance ou de sa mort. Amen.
De votre normalité si complaisante soit elle,
de votre libido en phase avec les trois quart de votre entourage
( ce qui n'est pas un exploit...)
D'une telle si garce, d'un autre si benêt,
de la dernière info lyophilisée,
du prochain match de l'équipe de France,
de la montée des eaux et des descentes aux enfers,
de l'infâme agression des barbares,
du désir sécuritaire, du peureux frisson de l'existence,
du visage de l'économie mondiale,
du prix au kilo de faux-filet,
du malheur planifié des uns
et de la félicité matérielle des autres,
du grand complot des puissants
- Et que nous on y peut rien, mon brave monsieur...
Vous êtes là avec votre valise de phrases toutes faites,
signe d'intégration
et tout à coup vous vous sentez aspiré par un vent
qui souffle, qui souffle, une bourrasque qui vous emporte
vers d'étranges destinations,
plus rien ne vous retient aux amarres
surtout pas les neutres banalités qui s'empilent
plus connes les unes que les autres.
Une enseigne lumineuse clignote
dans votre cerveau avec inscrit
" Mais qu'est ce que je fous là ?..."
triste figurant du vaudeville humain.
" Mais qu'est ce que je fous là ?..."
Cette interrogation comme une poignée de porte
qui peut être ouvrirait le coffre fort
du bonheur et de toutes les pétillantes questions
de la tonitruante humanité.
On franchirait bien ce pas de porte.
On est bien trop lâche.
Le vent s'adoucit et nous dépose enclume
dans le sérieux revenu des parlottes.
De toute façon, nous ne sommes pas doués pour le bonheur
et peut être que le bonheur ne veut pas de nous.
De peur qu'avec nos drôles de manières
nous ne le transformions en malheur.
Je crois qu'il a pas tort.
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19/05/2018
le corps, l’œil & la plume... Sankaï Juku
00:56 Publié dans le corps, l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)