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Rechercher : fanny sheper

l'oeil & la plume... Patti la pluie

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texte de fanny sheper                                                                              collage jlmi  2013
 

C’est une longue femme anguleuse

Pas plus épaisse qu’un os

Visage louche aux grands yeux noirs

Elle traîne dans des hôtels miteux

Remplis  d’artistes et de crasse

Sur les rocailles de la misère bohème

Elle griffe des poèmes et des étoiles bleus.

Parfois elle marche ivre sous la pluie

Pour transcender la disette et les murs jaunis

Elle dessine, elle écrit, elle est dévouée,

C’est une artiste crève la faim,

Une chatte maigre au charme de gouttière

Qui  connaît les ténèbres des crassiers des âmes.

Quand elle chante comme  une madone  destroy

Avec ses pelures de loup et sa voix de jalouse avinée

On dirait qu’elle va tous les bouffer !

Perchée là haut, comme un corbeau trempé sur sa branche

Elle pose ses yeux de charbon mouillé

Sur nos petites vies  pressées

Sur nos petites vies pressées

Sur nos petites vies pressées

 

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l'oeil & la plume : cage à mouches

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texte de fanny sheper                                      illustré par jlmi  ''mouche duveteuse''   collage photo 2013



Une heure où j’étais au fond d’une nuit précieuse

J’ai suivi une mouche duveteuse. 

En fait elle ressemblait pas vraiment à une mouche

Mais elle avait l’air si gracieuse…

J’ai déroulé son fil

Jusqu’à ce que nous flottions toute les deux

Dans les airs wattés et colorés. 

Je pendouillais plus que je ne flottais,

Elle était si légère…

Elle me fit voyager et me montra

Sa cage, elle était si petite

Que nous devions chuchoter

Pour ne pas la faire éclater.

Elle me raconta son évasion,

Elle s’était faufilée entre deux flocons

Et collée à la vitre ,

Elle avait attendu le dégel

Elle était vraiment charmante ! 

Son petit rire était semblable

Au murmure d’un petit grain. 

Quand elle éternuait cela faisait

Un adorable petit cliquetis.

Elle m’a demandée

Alors je l’ai cachée bien au chaud

Elle fait de la balancelle dans mon cerveau

Et de la mandoline quand il fait beau. 

Depuis cette minuscule rencontre

Nous somme deux là-haut,

Et chaque jour, j’attends secrètement

De la retrouver dans son petit nid filé

J’attends cette heure où la nuit se fait précieuse


L’heure, de la mouche duveteuse.



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l'oeil & la plume... aspiration

appetence by Amin Roshan Afshar  source 1x.com.jpg
arezu/appetence © Amin Roshan Afshar (Iran)  source http://1x.com/artist/roshanafshar
photo proposée par bruno toméra

 

Quatre versions de la même image

 

Cathy Garcia

Le pouvoir de l'imagination... Dessine-moi une clé, et les chaînes tomberont d'elle-mêmes, les entraves, les censures, les blocages, les ligatures, dessine-toi une clé mon amour, et nous nous envolerons, les chaînes deviendront des ailes à nos pieds, vifs esprits, nous visiteront la demeure des dieux que nous avions inventés...

 

 

Isabelle Le Gouic

mon oeil
par le trou de la serrure
mon oeil
dedans
oeil pour oeil
dent pour dent
mon oeil
deux dents
pas de fer
mais de papier
pour faire
forger
le plomb
mine de rien
mine de plomb
chemin déminé
au crayon
salut ! j'me taille !

 

Fanny Sheper

Les chaines autour de nos pied sont à l’intérieur de nos têtes.
Toutes les clefs de toutes les chaines se trouvent à l’intérieur.
Il n'est point besoin de pieds quand on a des ailes pour voler

 

jlmi

Suis-je moins libre que ceux qui courent de droite et de gauche dans les méandres avilissants de ce monde qu'on nous consent du bout du fric ou des religions ?

Certes, j'ai les pieds chaînés de fer, mais avec ce papier et ce crayon que l'on a m'a enfin consenti je peux laisser aller mon imagination et cette clé que j'ébauche est un leurre.

Oui, un leurre pour mes geôliers, afin qu'ils me croient astreint selon leur volonté, afin qu'ils ne sachent jamais que je suis et que je resterai toujours libre dans ma tête.

Vous spectateurs qui ne pouvez voir mon visage... Et bien sachez que je souris !

 

 

 

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18/09/2017 | Lien permanent

l’œil & la plume... terrain vague

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texte de fanny sheper                                                                                                              collage  jlmi  2014
 

 

Jardin sinistre et filandreux,

On y découvre parfois aux petits matins glauques

Des corps glacés de starlette au rouge à lèvre défait

C’est un lieu ravissant pour les méfaits des grands méchants.

Une nature hostile que la ville a rendue stérile

Une capote entachée prés d’un cœur brisé,

Des herbes revêches et rêches

Qui se cramponnent aux bas filés.

Des bouts de verre, des capsules de bière

Des fleurs saccagées qu’on ne pourra jamais consoler.

C’est un endroit où le rêve ne peut sauver

Un jardin flippant aux grillages éventrés

C’est là que tu vas pour t’éprouver

Pour t’habituer, pour t’assombrir les pieds

Tu t’y couches la nuit pour mieux supporter les méfaits du jour

Tu  y creuses tes larmes pour avoir moins mal

Lorsque dans les rues  sales du matin  

Tu entends les hurlements des innocents traqués.

 

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l'oeil & la plume... Jim sans poches

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texte de fanny sheper                                                                                                                       ill. jlmi  2013
 

 

Pauvre gamin à l’audace à peine voilée

Qui se trimballe dans des rues tailladées,

Abusant joyeusement des éclats urbains de plastiques

Des drôles de légendes qui font planer.

Tes cauchemars sont dans les impasses et les arrières cours

Où des êtres profanes et maniérés te tendent la main.

La ville est généreuse mais cadenassée

Pour les mignons perchés comme toi.

Il te faudra t’injecter des baisers de douleurs

Si tu veux grandir comme les vieux.

Jeune prodige d’une aristocratie mal famée,

La jeunesse qui traînent dans tes poches

Est une image branlante sortie du puits organique.

Du puits organique des amants scabreux qui t’ont oublié au bar.

J’aimerais que le soir, des chansons enfumées de douceur

Viennent émerveiller ton âge de splendeur.

J’aimerais que tu puisses t’évader sur les vagues de la route

Galope, petit galopin aux grimaces d’ange 

Car ta sacoche est pleine de chandelles et de rêves

De chandelles et de rêves

Qui ne demandent qu’à  jouir de tout.

 

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04/03/2017 | Lien permanent

l’œil & la plume ... docteur Ferdinand misanthrope

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texte de fanny sheper                                                                                                                 collage  jlmi 2013
 

 

 

C’était un homme particulier au regard redoutable

Un monstre en charentaises reclus et raffiné  

Un docteur misanthrope à la main précise

Amoureux des malheureux, des miséreux

Il soignait même les méchants, « car un méchant guérit » disait-il

« Sera toujours un peu moins  méchant qu’un méchant malade »

C’était sa contribution à lui, pour rendre ce monde un peu moins pourri

Il allégeait  les ignobles d’un peu de leur ignominie

Il consolait avec tendresse  les mourants des hospices et les enviait parfois

Il aimait les chats, les chiens, les vieillards, le travail et la solitude

Sous son crâne grouillait une souffrance stridente 

        un train terrifiant dont il était le seul passager

Ecrivain efflanqué et génial

         il décrivait les charognes d’humains et leurs vulgaires immondices

Les gens lourds et jaloux, Les bubons de la terre, les Infirmes d’imbécillité

Il écrivait  l’horreur humaine,  la monstruosité de ses congénères

Il avait la finesse d’une chienne de traîneau

Qui pince et niaque pour prévenir de la chute

C’était un homme de finesse et de fureur

Un goujat plein de bonne manière

Un intello furieux plein de tendresse

Un clochard élégant et sauvage

Un homme trop humaniste pour aimer les hommes

 

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18/10/2017 | Lien permanent

l'oeil & la plume... accro aux barbelés

 

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texte de fanny sheper                                                                  sur "banlieue" de jlmi  2009

 

 

 

Accro aux barbelés

Fil de fer aux araignées griffues

C’est ici que je traverse quand je vais te voir

C’est ici qu’on s’affranchit de la terre

C’est ici, que l’on traverse

Que les barreaux deviennent atmosphère.

C’est là que je m’écorche les doigts

Pour mieux t’entendre quand je suis trop bas.

Derrière la clôture acérée

Il y a tout ce qu’il n’y a pas ici.

Il a des bourrasques superbes

Qui éclatent folles dans des cieux libres. 

Il y a des aubes claires comme des rivières

On voit nos plumes plastiques,

Abandonnées sur le fil,

Nos petites tenues déchirées encore accrochées. 

Traces de nos évasions radieuses. 

Traces de nos corps enchevêtrés dans les barbelés

Eraflures qui nous donnent

Un plaisir étrange et mélancolique. 

C’est le rencard des rêveurs accros

Qui se bécotent entre les ronces rouillés. 

Il faut les voir s’enrouler comme des poissons avant d’éclore. 

C’est là qu’on perce la réalité d’un seul plongeon

Qu’on largue ses débris d’enclumes

C’est là qu’on tombe amoureux de la fuite

Et c’est pour ça que je t’aime autant que mon évasion. 

Barbelé aux araignées de limailles,

Tu m’as appris la liberté.

 

 

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l'oeil & la plume... Sadik parking

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texte de fanny sheper                                                                         sur  ''parking désert'' photo de jlmi    2005

 

 

J’aime faire galoper les jolies jambes flippées

Agripper les belles seules et parfumées.

Impersonnel et mal éclairé

C’est un lieu parfait pour prendre son pied,

Pour faire toutes sortes de méfaits

Tu y descendras un soir ou dans la journée

Il fait toujours nuit en bas. 

Tu commenceras par les escaliers tagués

Qui t’éloignent du bruit de la vie.

Les marches à crachats

Les couloirs coloscopiques bleus, ciels sales,

Te rendront plus inquiète et sucrée,

Ils te rendront antilope effarouchée

Et moi, je me pourlécherai.

Ma belle, ma dulcinée

Tu pressentiras quelque chose

Comme un souffle glacé

Une odeur d’assaillant

Qui voudrait bien flirter.

Alors ton pas se pressera

Sans courir, parce que

Tu veux pas paniquer

Puis tu te retourneras juste pour vérifier

Geste fatal t’aurait dit Orphée

L’épouvante va s’incruster entre tes côtes

Et ton corps va à la fois s’accélérer et se paralyser

C’est le moment que je préfère, le plus craquant

Je te laisserai trotter jusqu’ à ta voiture

Avec tes cuisses tremblantes

 Pour que tu te sentes presque sauvé. 

Je te materai enfoncer la clef

Et t’emmêler dans ton sac. 

Je te sentirai transpirer froid,

Suffoquer au bord de la rupture. 

Lorsque tu démarreras enfin, je serais déjà là.

Oh ma belle, ma terrifiée

Je t’ai déjà violé mainte et mainte fois

Et je vis en toi depuis le début. 

C’est toi qui me nourris.

 Alors, je te laisserai partir

Parce que je ne suis pas un tueur,

Je ne suis même pas un violeur

 

Je suis juste ta peur.

 

 

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06/12/2017 | Lien permanent

l'oeil & la plume... dans le crâne d’un bateau

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texte de fanny sheper                                                                                      alice4 collage jlmi 2013

 

Dans le crâne d’un bateau fané

Je goute la fraicheur d’une bouche spectrale et parfumée.

Tout à l’heure, j’ai croisé un chien errant qui léchait le sol de l’été

Il m’a fait penser à moi, quand je léchai le sol où tu étais.

Je me suis réveillée dans l’autobus avec un lapin blanc sur l’épaule,

Les voyageurs avec leur front dressés regardaient les collines de tapis défiler.

J’ai marché bien longtemps au milieu d’une foule hideuse qui ne sourit plus,

J’ai même couché dans les hôtels où couche la foule hideuse qui ne sourit plus,

J’ai regardé sous leurs lits, il y a avait leurs draps stupides

Et leurs filles arrogantes et confortables.

Je me suis rendormie dans un train

J’étais gardée par des grenouilles qui ne comprenaient rien

Exprès pour leur échapper

Je rêvais de ton cou nu et bleuté

Et dans mon rêve, je me disais :

« Peut être que le sourire du papillon

Me sauvera de la morsure de cette maudite quenouille »

« Mais que peut bien faire un papillon contre une sorcière ? »

Me répondirent les grenouilles qui comprenaient tout.

Comme à chaque fois, Je me réveille au même endroit

Dans le crâne vide d’un bateau fataliste

Qui répète inlassablement avec sa vielle voix ferreuse :

« Tu ne fus pas bien aimée, tu ne fus pas bien aimée, tu ne fus pas bien aimée. »

 

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29/11/2017 | Lien permanent

l'oeil & la plume... ma cicatrice

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texte de fanny sheper       ill. jlmi 2019




Mon odieuse déchiratrice

Est la preuve de mon incarcération charnelle.

Vilaine incrustée sur ma cuisse,

Elle fait la gueule quand je suis à poil.

 

Elle m'a scarifiée

D'une longue ligne de taille

Cousue de ma hanche au genou.

Elle est la preuve de mes absences,

De mes négligences.

 

Elle est là,

Quand la bruine la fait grincer.

Elle grimace en été sur ma peau boursouflée.

Elle est fièrement plantée là.

C'est la médaille d'une guerre censurée,

Blessure honorifique, il paraît.

 

Tu es une vilaine lésion née de tissus déchirés !

C'est à cause de toi que j'ai dû rentrer.

Faire demi-tour estropiée,

Rapatriée par les pieds.

 

Je la déteste pour ça, plus que pour la douleur

Parce que j'ai dû abandonner l'envol.

Sanctionnée au sol, clouée dans ma cuisse

Par cette correctrice qui a insulté ma peau.

 

Quand on me questionne,

Je dis que c'est les barbelés

Qui m'ont déchirée comme une évadée.

Les barbelés qui se trouvent entre ici et là-bas.

Je dis que c'est un requin

Qui m'a descendu par le fond

Alors que je nageais pour me barrer. 

Je dis que le creux et les 24 traits blancs

C'est sa mâchoire curatrice de poisson.

 

Je dis pour parler, pour me laisser rêver,

Pour faire de cette chirurgie quelque chose de jolie.

Une longue couture blanche,

Lézarde mystérieuse d'origine inconnue.

Une trace qui m’identifie vivante et sûre.

Une blessure, une aventure,

Une souffrance, une légende,

Une cicatrice …

 

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