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14/01/2018

l'oeil & la plume... nulle main, nul regard

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texte de ferruccio brugnaro                                                                                                        photocollage  jlmi  2012
 

Nulle main, nul regard

camarades, nul souvenir.

Il n'y a que le silence

        rayé par le poison

        qui sort des cheminées. 

Il n'y a que des visages 

dilatés par l'attente, l'inquiétude. 

Mais comment se peut-il que personne ne s'aperçoive de notre existence, ne pense 

         jamais à nous ? 

Que personne ne veuille nous regarder 

        nous entendre dans notre réalité intérieure ? 

Nous ne réussirons jamais à le croire. 

        Nous ne pourrons jamais 

nous convaincre que nous sommes complètement seuls

 

in Ils veulent nous enterrer !     Editinter 2008  trad Béatrice Gaudy

 

13/01/2018

le ciseau & la plume... Dans un puits de cicatrices

 

sculpture poétique de jlmi sur des textes

de Joyce Mansour

 

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Au-delà des limites de la lumière

De la froide incandescence lunaire

Des ombres gantées de fumées

Passent sous la pendule qui baille.  

Je pense à toi comme je respire.

 

A l’étal du couchant

Aux arômes d’inexprimable

Le pas pesant du silence

Sur le crâne chauve de l’ennui

D’un archipel d’insomnie

 

Dans l’impalpable de la nuit

L’œil malade d’images

Attendant l’arrivée de l’incertain

Cloître des rêves

Dans les étages du passé

 

Collée aux cloisons de l’attente

La porte de la nuit est fermée à clef

Horloge parlante de la vieillesse

Ma bouche se veut tombe mais ne sait pas mentir.

Je t’abandonnerai mon corps et tu le dévoreras

 

Comme un spasme dans l’émonctoire d’une femme

Un remous s’est produit dans la végétation

Et l’homme s’est noyé dans la liqueur

Aux fleurs brunies de mon ventre

Tyrannique folie des timides

 

 

12/01/2018

l'oeil, l'oreille & la plume ... Youn Sun Nha chante Ferré

youn ferre 2sm.jpg

 

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
A la gallerie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus