22/12/2017
l'oeil & la plume... pars ! fuis ! file !
Fils de Jana l’Illuminée - forêt-femme affamée diffamée, baveuse de mots sages et poreux, cocotte en papier fouillant son tas d’immondices à la recherche de rêves jamais rêvés - tout ton monde disparaît sous une neige aux relents de formol. C’est comme un lent glissement vers un bocal de verre sur une mer d’argent fauve, parfois mauve, friable, saccadé.
Pars !
Tant qu’il est encore temps, pars !
Cours attraper le vent et ses psalmodies chauves,
avant qu’esprit lavé et corps_rompu tu n’abdiques.
Fuis,
cette république de ‘’vend-du-vent’’
cette république de roman-photos
des professeurs de (petite) vertu
Fuis ce peuple muet
dont seuls les yeux vivent
devant leur écrans plats
comme leurs encéphalo(µ)grammes.
Fuis,
sans personne,
abandonne ce sac noir d’ennui,
sans air, sans issue,
ce chaos à gerber des gerberas jaunes,
avant que ta pâle raison ne s’envole
et que cogne ton cœur en sueur, moteur rageur aux fleurs en pleurs.
File,
et dans les rues écoute
G’ n’ R’ frapper
à coups de riffs d’enfer
aux portes du paradis
de Bob D. …
… Pars ! Fuis ! File !
Juste à l’aventure
Juste à la vie.
Ta vie…
00:13 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (3)
21/12/2017
l'oeil & la plume... citron bleu
Le sommeil a pris ton empreinte et la colore de tes yeux. Paul Eluard
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
La terre est bleue comme une orange,
papier bavard de Paul Eluard.
Eluard, élu art, l'art élu de Paul Eluard,
citons le, récitons le,
et nous réciterons aussi le véritable citron bleu,
bleu marine, le bleu badine, j'ai les mots bleus ressuscités.
J'ai su citer Eluard qu'a suscité ce drôle de rêve,
un citron bleu comme une comète dans ma tête comprimée,
un citron bleu qui fait la fête et qu'a envie de s'exprimer.
De mon sommeil chimique, naît la belle alchimie.
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
J'ai des marées montantes qui défient l'horizon
quand j'ai ce citron bleu qui défie la raison.
La lune a des pulsions au rythme du citron.
J'ai démarré mon slam sur la peau d'une orange,
je sais, les mots d'Eluard, nous les réciterons,
mais moi, j'ai le vague à l'âme, je divague, je dérive,
dix lignes font dix vagues, sur des pages, sur des rives,
des vagues à slam sans se lamenter, mon slam hanté par une orange.
Si j'ai la tête en marmelade, appelez-moi p'tite tête malade.
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
Le mot explose dans le fructose, j'ai le mot bleu qu'est pas morose.
J'ai le citron onirique, j'ai le citron qui ose la pulpe diabolique,
j'ai le citron atomique, le nucléaire qui gicle.
Joindre le zeste à la parole, le citron bleu en parabole,
c'est plus tonique, c'est plus comique.
J'ai les antennes au paradis, j'ai les pépins qui décollent.
C'est un vrai cas d'école quand le citron me grise.
Ce bleu m'aspire, ce bleu m'inspire, devient spirale qui électrise.
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
Slam, slamer, cela me berce et cela m'arrange.
La terre se terre comme une orange, l'orange est bleue, elle est aux anges.
Cela appelle un commentaire, car comment taire ce qui dérange ?
Moi je préfère le citron bleu, car il est bleu comme un losange
qui vole à tire d'ailes et qui excelle en excès de zèle du désir et du plaisir.
Le citron bleu est un néon dans le néant, c'est le nez rond de mon clown blanc.
Il n'est pas sage et à chaque passage, je m'éclaire au chocolat,
le temps d'un éclair ou le temps d'un éclat.
Cacao qu'est k.o. et zeste à terre puis se relève à la Saint Nicolas.
Le citron bleu, c'est comme un jeu,
c'est un carré qui est aux anges quand il devient losange,
c'est un 8 de carreau ou un 9 de chocolat.
Tonnerre de Brest ou de passage, il tonne, il détone.
Mille sabords ! J'lui rends hommage au capitaine qu'est pas piteux,
le citron bleu qu'est capiteux. Alors l'orange capitule sans préambule,
s'en prend aux bulles, s'en prend à tout mais elle ne comprend rien du tout.
Remontée comme une horloge, elle a des tic, elle a des tac,
l'orange mécanique. Quand elle attaque, j'ai mon éthique,
mais l'orange s'absente comme privée d'absinthe dans mon bal neuronal.
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
J'aime son grain azuré qui donne du grain à foudre.
J'récapitule, c'est capital, mon capitaine. Mon rêve ne connaît pas la trêve.
J'aime l'errance du pépin qui se prend un grain, un soir d'orage.
Mon par-dessus est tout mouillé mais j'avance aussi sec,
c'est que j'aime la pluie par-dessus tout quand elle tombe à l'envers.
Quand elle tombe sans ciel, je marche sur deux mains
dans le noir voilé de doux neuroleptiques.
Mon rêve est essentiel, j'avance vers demain,
avec un citron bleu en guise d'hypnotique.
J'éclaire ma lanterne à la lueur d'un bras, les antennes à l'envers,
les ans ternes allant droit, à l'endroit des revers.
J'ai allumé un citron bleu quand j'ai éteint l'orange.
Mon rêve bleu bercé de slam, je joins le zeste à la parole.
Moi, j'ai l'âme estivale quand l'orange s'éteint, quand l'agrume s'affole,
quand il change de teint, devient bleu comme la lune,
quand il brûle au fer bleu l'orange qui enfume,
quand il nous est offert bleu, éblouissant les cieux.
J'ai le citron allumeur qui zeste en l'air, un soir d'orage,
devant l'orange sans voix sur une voie de garage.
J'ai les neurones rieurs dans les fluides hypnotiques,
et l'orange déconfite a l'air d'un leurre dans un flou elliptique,
suspendue à un doigt, à un doigt de se perdre, à un doigt de l'oubli.
A la lueur d'un zeste plus bleu qu'une utopie, mon rêve est bien réel :
Mon songe n'est pas mensonge, voyez ce citron bleu sur mon papier bavard,
le rêve innerve, le verbe devient sève dans les lèvres, le rêve est verve,
le rêve orfèvre, qui se faufile, que l'on enfile comme des perles.
Voyez ces mots qui dansent comme des archipels dans un feu d'artifice,
quand les anges sont bleus et slament dans les étoiles qui boivent au calice
au pays des merveilles.
00:58 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
20/12/2017
l'oeil & la plume... la maladie de mercure
La maladie de mercure
Je porte des gants de mercure
Et des bottes de plomb
Chaque pas m’en coûte un million
Chaque geste est une lutte dans le néant
Mon temps est élastique
Car mes longues traînes de glaise
M’empêchent d’être à l’heure
Ne me pressez pas
J’ai beau me hâter
C’est un désert que je traverse
Pour arriver jusqu’à vous
Marcher c’est enfoncer son pied
Dans une terre putride et molle
Avancer, c’est encore plus dur que de parler
Rencontrer ? Impossible.
Trop de mouvements, trop d’incertitudes
L’avenir me fatigue, j’aimerai rester ici
Trouver l’endroit, où l’on ne bouge pas.
J’ai la maladie de mercure
Celle pour laquelle, je suis toujours en cure
Celle qui rend chaque mouvement
Traversée de l’océan
Celle qui anéantit l’action
Le projet, la vie.
Mon corps n’est que sable mouvant
Plus d’espoir d’amélioration
J’ai la maladie de mercure
Le mal que les actifs
Nomment paresse
Sans savoir qu’une vie de plomb
N’est pas une vie de fainéant
00:26 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)