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11/03/2017

le ciseau & la plume... un ruisseau de solitude

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sculpture poétique de jlmi sur Thérèse & Isabelle de Violette Leduc                                                                   ill jlmi 2012

 

                                                                  

 

 

Faites que la nuit n’engendre pas la nuit.

J’ai une pieuvre dans le ventre.

L’amour est une invention épuisante.

Elle flatte la nuit dans mes cheveux.

La caresse est au frisson ce que le crépuscule est à l’éclair.

Je vois sous mes paupières.

J’écoute la lumière dans la caresse.

J’entends un déluge de pierres.

Mon corps prends la lumière du doigt comme le sable prend l’eau

Puis, des mots soutirés au silence et rendus aux ténèbres de sa patrie de dormeuse.

L’araignée me happe le sexe.

Je me veux pierre, une pierre dont les yeux sont des trous

Je vous regarde , je vous regarde lui crient mes yeux.

Je suis fondue de chaleur comme un fruit, j’ai le même écoulement de liqueur.

Mes chairs en lambeaux tombent sur des dentelles et finalement j’entends la rumeur des tragédies antiques.

Je l’attends avec une pleureuse dans le ventre.

A l’étroit entre les murs de ma joie, où pourrais-je user le temps ?

Il tombe du crépuscule dans la traversée de l’essaim de sonorités, le temps guindé à l’horloge me caresse.

J’entre dans un nuage, c’est une orgie de dangers.

Elle piaffe dans le lit pendant que par timidité je pose nue dans les ténèbres.

Je me lance dans un éboulis de tendresse, j’apprends l’infini dans mes formes, la pieuvre dans mes entrailles frémit.

J’ai de la drogue dans les talons, ma chair visionnaire rêve.

Je me sens toute neuve. Mon sexe, ma clairière.

Je me veux une machine qui ne soit pas machinale.

Je vois avec les yeux de l’esprit la lumière dans sa chair.

Deux rosaces s’épousent…

Nous créons la fête de l’oubli du temps, nous roulons enlacées sur une pente.

Nous cessons de respirer pour l’arrêt de vie et l’arrêt de mort.

Vivantes, allongées, flottantes, séparées, recueillies… qu’il est frais le ruisseau de solitude.

Nous sommes ruisselantes de lumière.

L’aube sera notre crépuscule d’une minute à l’autre.

 

 

 

 

10/03/2017

livr'Art

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cliquez sur la couverture pour découvrir ce recueil

00:15 Publié dans livr'art | Lien permanent | Commentaires (0)

09/03/2017

l'oeil & la plume... nous cherchons un peu d'amour

dd  BettyGoodwin.JPG
texte de bruno toméra                                    Shirt Four©Betty Goodwin 1971

 

 

Nous cherchons un peu d'amour et de paix
Avant de rendre nos fringues au vestiaire du néant.
Nous cherchons un peu d'amour et de paix,
Sous le blanc sourire des pétales des cerisiers d'avril,
Sur les traces de rouge à lèvres de la bouche des siècles,
Caressant les cicatrices d'une autre chevelure contre nos épaules,
Dans l'alchimie du rêve des déments,
Écoutant swinguer le murmure envoûtant de l'univers,
Dans le cruel mensonge du non-dit des émotions.
Nous cherchons un peu d'amour et paix
Assis près d'inconnus sur les gradins de l'obstination,
Buvant le miroir liquide de verres d'alcool glacés,
Décodant le sens des mots effacés d'un amas de computers brisés,
Fatigués voyant les outils de l'usine rongés par notre sueur.
Nous cherchons un peu d'amour et de paix
Sous les luminaires neutres des stations d'autoroute,
Partageant l'affolement des oiseaux perdus des migrations,
près de magnifiques téléphones bleus aphones,
Guettant le moment d'hésitation de la plus sûre des vérités,
Abandonnant l'idée d'éternité dans les files d'attente des supermarchés,
Dans les mille identités des ombres passantes des rues.
Nous cherchons un peu d'amour et de paix
Dans les utopies merveilleuses brillantes des yeux de nos frères,
Espérant du confus chaos du réel.
Nous cherchons un peu d'amour et paix
Alignant des phrases imparfaites
Pour assembler les bouts de nous-mêmes
De l'éparpillement du monde