30/03/2017
l'oeil & la plume... 俳句 haïku
A man crosses the street
I stand on the corner applauding him
-- he made it !
Un homme traverse la rue
Du coin de la rue je l'applaudis
-- il a réussi !
By the hammer
By the blow
-- the nail finds its way
Par le marteau
Par le coup
-- le clou trouve le chemin
The mother's talk
The child's ear
-- the plans of a kingdom burn
Les paroles de la mère
Les oreilles de l'enfant
-- les plans d'un royaume brûlent
Source http://gregorycorso.free.fr/extraits.html#top2
merci Thierry
00:24 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
29/03/2017
l'oeil & la plume... remuer le silence
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre dans la tendresse de ton repos
quand les vagues de bombes s'apprêtent
à calmer définitivement nos rages de dents
quand les prisonniers fabriquent des cordes
pour se pendre sous le dernier rire d'un lever de soleil
quand les enfants sont prêts à être programmés
dans les fichiers d'une invraisemblable justice scientifique
quand des humains parmi d'autres humains sont emmurés
dans le coma éthylique de la solitude absolue
quand les êtres humains sont incapables d'êtres bons
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre dans la tendresse de ton repos ma Belle.
Duo déséquilibré dansant sous des éclats de lune.
Nous connaissons les hôpitaux psy et les regards désenchantés
quémandant une autre intuition du monde
nous connaissons les cages des flics et l'incompréhension
les bagarres sordides et les gueules de bois burinées sous les coups
de la haine et l'invention de l'amour dans les théories cupides
de bras étouffants
nous connaissons l'offense du mépris
nous connaissons le rejet des animaux abandonnés
et les bouts de nous mêmes écrasés sur la route des fous.
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre encore dans la tendresse de ton repos
pour que le calme s'agenouille enfin près de nos âmes
qui ne demandent rien à la vie et encore moins à la mort.
Me perdre dans la tendresse de ton repos
ma main posée sur ton ventre
ma figure enveloppée de ta chevelure rouge
ma chair sensible contre ta chair sensible
mon sourire échos de ton sourire.
Me perdre encore dans la tendresse de ton repos
Et puis repartir
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant.
00:49 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
28/03/2017
l'oeil & la plume... un corps argentique
texte jlmi photo anonyme fin du 19 ème siècle
Sur la plaque de verre, la surface sensible s’est oxydée. Au côté de zones sépia, l’argent est revenu au jour, bleuissant légèrement l’image sans la détruire.
Le métal ennoblit au contraire la femme dévêtue, crée un charme particulier qui détruit ce qui aurait pu n’être qu’un nu de dessous le manteau, une image de maison close.
La pose est d’une statue mais avec la vie en plus.
Le visage aux yeux baissés, regard ombré comme gêné. Un nez un peu fort au-dessus d’une bouche sensuelle. Les longs cheveux défaits qu’une main tente d’ordonner tandis que l’autre tient une courte fleur. Est-ce pour la mettre à ses cheveux que le modèle attend que le photographe ait achevé son travail ?
Cette main droite est coquine, voyez, elle retient une mèche de cheveux qui sans doute cacherait le sein si... En contrepoint du mamelon ainsi révélé, le nombril éclate au centre du ventre au doux modelé.
On le sent légèrement bombé. En parfaite harmonie avec le dessin des hanches. Le galbe juste pour la mise en valeur de la vaste toison noire qui vêt le pubis d’une troublante sensualité. On pressent cette parure épaisse et dense, apte à conserver un secret…
L’image s'interrompt subitement aux genoux, conférant à l’ensemble une allure de Vénus sortant du bain. Vénus au corps argentique.
00:01 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)