29/11/2017
l'oeil & la plume... dans le crâne d’un bateau
Dans le crâne d’un bateau fané
Je goute la fraicheur d’une bouche spectrale et parfumée.
Tout à l’heure, j’ai croisé un chien errant qui léchait le sol de l’été
Il m’a fait penser à moi, quand je léchai le sol où tu étais.
Je me suis réveillée dans l’autobus avec un lapin blanc sur l’épaule,
Les voyageurs avec leur front dressés regardaient les collines de tapis défiler.
J’ai marché bien longtemps au milieu d’une foule hideuse qui ne sourit plus,
J’ai même couché dans les hôtels où couche la foule hideuse qui ne sourit plus,
J’ai regardé sous leurs lits, il y a avait leurs draps stupides
Et leurs filles arrogantes et confortables.
Je me suis rendormie dans un train
J’étais gardée par des grenouilles qui ne comprenaient rien
Exprès pour leur échapper
Je rêvais de ton cou nu et bleuté
Et dans mon rêve, je me disais :
« Peut être que le sourire du papillon
Me sauvera de la morsure de cette maudite quenouille »
« Mais que peut bien faire un papillon contre une sorcière ? »
Me répondirent les grenouilles qui comprenaient tout.
Comme à chaque fois, Je me réveille au même endroit
Dans le crâne vide d’un bateau fataliste
Qui répète inlassablement avec sa vielle voix ferreuse :
« Tu ne fus pas bien aimée, tu ne fus pas bien aimée, tu ne fus pas bien aimée. »
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28/11/2017
l'oeil subtil... Paul Gauguin
00:30 Publié dans l'oeil subtil | Lien permanent | Commentaires (0)
27/11/2017
l'oeil & la plume... trou de mémoire
J'ai un blanc fait de noir, un tout blanc, un néant, un trou noir. J'ai un blanc fait de noir sans raison, sans savoir. J'ai un blanc tout béant, déraison dérisoire. J'ai un blanc fait de noir, aube claire faite de soir. Je vois blanc, je veux croire, je vois noir quand tout foire. J'ai un blanc fait de noir, trou de mémoire à mon histoire, sans raison, sans savoir, un trou blanc, un trou noir. Ca dépend du vent, ça dépend d'avant, ça dépend des soirs, tout ça reste à voir. J'ai un blanc fait de noir quand je bois mes déboires, pas de p'tit blanc qui aigrit, mais un p'tit noir pour y voir ma mémoire dans le marc. C'est troublant ce trou blanc, c'est troublant ce trou noir. J'ai un blanc fait de noir, sans raison, sans savoir. C'est glissant comme le blanc d'une patinoire, comme le savon blanc dans la baignoire. Sans raison, sans savoir, je suis un été blanc sous l'éteignoir. J'ai un blanc fait de noir. C'est accablant, c'est un cas blanc, c'est un cas noir. Sans faire semblant, j'ai le sang blanc, j'ai le sang noir quand papier blanc devient grimoire sous l'encre noire criblant le blanc.
... J'ai un blanc fait de noir, un tout blanc, un néant, un trou noir. J'ai un blanc tout béant, déraison dérisoire.
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