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02/06/2018

l'oeil & la plume... exils

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texte de cathy garcia                                                                                                               collage  jlmi  2014
 

 

 

Failles fissures entailles blessures

Par où se glissent les condamnés

Exil au cou

 

Fuite dans la gueule puante du mépris camouflé

En belles déclarations avec lesquelles

Le grand commerce se torche

 

Et chacun chacune est

Clandestin clandestine

Étranger étrangère

À sa propre existence

 

Clouer son sourire

Ne pas faire

De bruit de remous

Ne pas déranger

 

A l’étroit d’affublements de convenance

Mâchonner une langue malapprise

Qui écorche la bouche

Vous avez dit conceptuel ?

 

Dans le cœur une tumeur

Une lésion d’origine

Dont on croit avoir oublié le nom

Un accroc dans la trame

Parfaitement briquée de la semaine

Des 35, 40, 80 innombrables heures

Et peu importe leur nombre

Puisque l’on ne connaîtra jamais

De répit de repos.

 

in Pandemonium II  inédit

 

 

01/06/2018

l'eoil & la plume... elle dit que tu souffres...

mulm crane cachetscontrast2.jpg
texte de murièle modély                                                                                     collage  jlmi  2014

 

 

elle dit que tu souffres du syndrome des jambes sans repos

elle te donne des crèmes, elle te prescrit des cachets

tu pommades, tu avales, et tu te demandes

quelle substance apaisera l'impatience du galop sous ton crâne

quel remède sera suffisamment puissant pour calmer l'emballement fou de tes phrases

bien sûr, à elle, tu ne demandes rien

maintenir la peur en équilibre est dans ce contrat : elle doit agiter sa science devant ton nez

juste à la bonne distance, le mystère en passe d'être révélé

puis pfff envolé, au coin d'une rue

une rue que tu aperçois un soir en rêve

dont le nom t'échappe

la réponse s'y cache, le passage est étroit, il fait nuit noire

alors en attendant que te revienne en mémoire le mot

ou que tout s'échappe pour de bon dans un sommeil profond

la langue court après son sens dans le pas à venir

 

 

 

 

 

31/05/2018

l'oeil & la plume... à la tienne ! mon vieux

à la tienne recadrcontrast2.jpg
texte de bruno toméra                                                                                                               collage  jlmi  2014
 

 

 

On n’en finit pas de blesser

ses doigts sur les arêtes acérées du stylo.

On sue en s’arrachant de son crâne des

caillasses de gros sentiments, des rochers

de lieux communs. Puis doucement la lime

fignole les mots, les phrases ; on a secoué

le tamis pour récupérer des poussières

d’instants. On est joyeux, le voilà enfin ce

maudit texte de mes deux, peaufiner,

bichonner, c’est le plus beau...Y a pas à

dire... On y a mis quoi, là dedans, Un

fouillis de soi ; des restes de bonheur ; des

souvenirs de poivrots ; des ballades avec

des ombres qui, parfois, nous tiennent la

main ; les bizarreries du monde que l’on a

cru bouffer, un jour, il y a longtemps. On

s’en remet jamais de cette naissance si

hasardeuse, si intelligente puisque la vie

nous pousse elle-même vers la FIN. On

s’arrange en attendant, avec les

embrouilles et les joies que l’on se

fabrique, avec d’autres qui savent sourire,

qui savent accueillir plus barjots qu’eux

mêmes. La curiosité n’est pas un vilain

défaut.

L’étonnement de l’écrit ;

toujours prêt à embarquer sur le rafiot de

la révolte et nous dans nos petits canoës

indiens pour élargir le sillage, on tachera

de pas jeter l’ancre trop tôt.

Ici, au dehors, les oiseaux

piaillent, un vrai capharnaüm à piafs, ils

nous préparent des nichées d’oisillons

grelottants, affamés des rêves d’Icare.

Les chats regardent tout ça d’un

drôle d’oeil. C’est la vie...