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06/01/2013

parution

Takizakura-Mon Fukushima.jpg

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e-book 4.69 €

ce livret est bien en français et non en anglais comme indiqué correction en cours

 

Préface de jean-louis millet

 

Fukushima !

Ce nom résonne dans toutes les mémoires comme celui d’une catastrophe nucléaire civile majeure. Et sur le terrain, rien n’est encore réglé…

Beaucoup a été écrit à ce sujet et il est intéressant de voir arriver ce recueil de Taro Aizu, poète japonais, natif de Fukushima, texte rédigé directement en français, langue apprise par l’auteur lors de ses études à l’Université.

Taro Aizu est aujourd’hui connu comme l’un des fondateurs du genre gogyoshi, littéralement poème de cinq lignes. Il en a d’ailleurs publié un recueil en français : La Terre Précieuse.

 

Dans Mon Fukushima, il associe prose et gogyoshi pour évoquer le drame vécu par sa ville natale, ses habitants et lui-même, l’expatrié.

Deux modes d’expressions donc, comme un écho à la dualité du titre qu’il a choisi. Mon Fukushima pour dire sa ville natale et Mon Fukushima pour raconter son expérience des suites de la catastrophe.

Son écriture directe du français donne à sa prose une simplicité candide, une sincérité de témoignage non romancé tout en hésitations entre dire ou garder pour soi, contrairement à ce qu’elle induit de tendresse et de sérénité dans les gogyoshi.

 

Dualité là encore entre le dit de l’instant saisi « au vol » d’un côté et, de l’autre, le développement de souvenirs éclatés dans ce choc frontal entre désastre et traditions.

Dans une manière de postface, Taro Aizu a résumé ceci en jouant des deux instruments traditionnels de la poésie japonaise : haibun et haïku qui dans une rythmique plus formelle résonnent au plus profond de nous tel les roulements d’un ensemble de taiko

Mon Fukushima ? Un recueil débordant d’espoir !


 


"Tous les fonds générés par ce livre, si tant est qu'il y en ait,

seront reversés aux enfants de Fukushima

afin de leur offrir des vacances d'été dans les îles japonaises méridionales."

Taro Aizu

 

04:10 Publié dans parutions | Lien permanent | Commentaires (2)

03/01/2013

Hommage à Bertrand Hattler

par le salut invérifiable d’un idiot souterrain   

 

 

BH b&w.jpg



Peut-être n’était-il pas si malaisé de s’éveiller à autre chose à la fin des années 1980, alors que le reflux de toutes les causes qui auraient pu nous intéresser était irréversible. Nous en étions au point où le nihilisme n’était même plus une protestation. & pourtant nous ne manquions pas de l’enthousiasme de toutes les jeunesses, pour savoir par exemple si les drogues anciennes feraient de nouveau leurs preuves, pour le rock’n’roll & ses conséquences, pour la poésie & ses grandes figures tutélaires. Car comme l’avait annoncé Kerouac bien des années plus tôt, nous savions que, quelque part, « on nous tendrait la perle rare ». Pour Bertrand la poésie, vécue, n’était qu’une tentative – d’autres suivraient – pour trouver le lieu qui l’accueillerait mieux, & la formule d’une présence au monde qui lui soit propre. Mais celle-ci ne lui permit pas de s’ériger lui-même, pas plus que « toutes ces meurtrissures qu’il s’infligeait pour être certain d’être fait de chair et de sang. »

Il mit fin à cette existence d’errance & de souffrances par un banal après-midi de novembre, après une lutte que je sais sincère, sous-tendue par certaines de ses élégances, qui avaient tant de charme : les guerres non déclarées sont les plus terribles.

Le texte qui suit, extrait de Radio nuit noire*, n’est donc qu’un aperçu d’une aventure tentée, avec ses périls & ses illuminations, & s’il s’en dégage une impression de défaite, c’est une aventure qui en valait la peine. & si, en outre, ils ne sont pas sans défaut, c’est qu’ils ont été assemblés par un autre, car il a bien fallu trancher dans le vif des fragments retrouvés, tenter de produire un agencement qui rende compte – un peu – de certains élans, enclore ce qui semblait vouer à une sorte d’inachèvement essentiel. Mais cet agencement se veut rigoureux & loyal, car il est des promesses qui engagent presque toute la vie…

 

«  J’ai lu Radio nuit noire et ça me plait bien, ça dégomme comme un M16 bien huilée, on y retrouve l’élan amerloque avec un accent français bien prononcé et ça ne gâche rien bien au contraire, c’est qui ce beau ténébreux de Bertrand Hattler ? « 

bruno toméra juin 2012  

 

 

ilg blues 002.jpg
 
blues vu par isabelle le gouic
 
 



Blues

 

J’ai bougé ce matin

Histoire de boire une bière

Je me suis dit qu’on pourrait peut-être gagner, Sur la fin.

Chaleur sèche du désert,

Soleil couché,

On m’a dit que quelqu’un avait été tué… Oubliez !

Personne n’en a rien à foutre.

Alors allons boire un verre,

Ça m’évitera peut-être

De foutre la merde,

En souvenir de la tribu.

Il y a des endroits

Où les hommes parlent

Et boivent.

Si tu tiens le coup

Tu pourras y passer la soirée.

Un connard de fils de pute

Alcoolique

Incite à l’émeute.

Seriez-vous capables

De mourir pour lui ?

Non.

Je crois qu’il vous pousserait à bout

Jusqu’à ce que vous explosiez…

Crois-tu pouvoir arrêter ma souffrance ? 

Je te conseille de trouver une astuce,

Parce que je vais t’en faire baver.

Je n’en ai plus rien à foutre

Je bois

Pour me connecter

À l’esprit de la guerre.

Et si l’un d’entre vous en sait plus Qu’il s’avance !

 

Mais je ne veux pas être seul et pâle rôdeur,

Sortant des bars de minuit parce qu’il n’y a plus rien à boire. 

Nous allons nous soûler et discuter toute la nuit,

Et je vais tenir aussi longtemps que je pourrai.

Ils n’ont pas encore gagné, petite sœur…

Mes yeux me font mal et je veux que tu m’accompagnes,

Mon dingue de frère en poésie, nous allons nous soûler

Et discuter toute la nuit.

Et je vais tenir aussi longtemps que je pourrai.

Ils n’ont pas encore gagné !

Au départ c’était juste de la poésie,

Pure poésie,

Mais tu m’as appelé pour autre chose.

Célébrer d’anciens rites,

Rien de politique,

Juste foutre le feu

Et bon Dieu !

Je sais faire ça !

 

Mais arrête la bagnole.

Je ne peux en supporter plus,

Parce que j’ai besoin de toi

Maintenant !  

 

Camarades !

Maudites soient les étoiles

Balayées par le vent. 

Et que la nuit soit une

Comme le tonnerre. 

Tu as ta part de blessures.

Camarades !

Nous ne succomberons pas. 

 

Alors cramponnes-toi fiston !

La porte est fermée à clef, il va falloir la défoncer

Avec nos organes,

Viandes,

Cerveaux électriques !

Et rien que d’y penser

Je bande et j’ai la trique !

 

 

 

* Radio nuit noire, recueils de textes de Bertrand Hattler publié par l'association le Rien Quotidien


04:51 Publié dans hommage à | Lien permanent | Commentaires (1)

31/12/2012

clin d'oeil : d'un monde l'autre

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Visions of Bosch

 

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