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26/05/2017

l'oeil & la plume... la vengeance de la fille à la bouche en forme de cœur

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texte de vincent                                                                                                                   collage  jlmi  2014
 
 

Et voilà, la fille avec sa bouche en forme de cœur

m’a mis au pas, s’est vengée,

 

        - tu as eu ta chance, Vince, je t’avais prévenu

 

 moi j’avais choisi l’alcool ce soir là, et maintenant elle s’endort

        à côté de moi, dans mes draps bleus, mais pas le droit de la toucher,

que veux-tu que je fasse ? je ne vais pas la violer, je devrai peut-être y songer un instant

        mais je ne suis pas de ceux-là,

j’ai eu ma chance j’ai perdu

la dague dans mon flanc, je l’ai planté là tout seul !

 

        je suis à ses côtés, et je sais bien qu’elle va

s’enfuir et moi je vais la regarder faire, et la nuit devient froide

        et je regrette de ne pas avoir bu, il y a des instants où

        je sais pourquoi je me tue, pourquoi je me noie

 

        - j’ai toujours aimé ton jeu, je t’ai laissé faire, tu es

                dangereuse,

 

elle rit et jubile, une partie de moi aussi s’amuse de ça

que veux-tu que je fasse ? c’est aussi une amie qui accourt

        dès qu’elle apprend mes douleurs, on doit prendre

soin des amis, ceux-là sont si rares,

que veux tu que je

fasse ? son rire sonne clair et

il y existe quelque chose de libre et d’incontrôlable en elle, je ne veux

        pas être celui, qui brisera cela

 

au matin je la laisse à sa voiture, lorsque je rentre,

        je sais déjà, que je dois me guérir,

j’ai toujours préféré en avoir une à qui penser,

        mais je sais aussi quand elles s’approchent de trop près

 

voilà donc revenu le moment de me transformer à nouveau

        en coquille vide, pas de sentiments, juste un cœur

qui sonne creux,  juste de la glace là où jadis vivait un volcan

        et il restera, un goût de cendres dans ma bouche,

        le sourd désir de ronger mes veines, alors

dehors j’irai boire jusqu’à tomber, boire jusqu’à ressentir quelque chose

de la douleur ou de la rage,

et je ferai tout pour éloigner les sourires et les regards des amoureuses

        et je rentrerai pour m’endormir en hurlant, l’âme clouée

en croix, sur les murs sordides de mon existence

 

25/05/2017

l'oeil & l'oreille... un petit tour dans le métro... de Copenhague !

 

In April 2012 Copenhagen Phil (Sjællands Symfoniorkester)

surprised the passengers in the Copenhagen Metro

by playing Griegs Peer Gynt.

All music was performed and recorded in the metro.

thks http://radioklassisk.dk

 

24/05/2017

l'oreille & la plume... il était une fois

impro vocale et sitar électrique

 


podcast
 

 

la voix de Cathy Garcia entendue par Gaëlle Josse

 

 

Les femmes avaient allumé un feu ; elles avaient nourri les bêtes entravées pour la nuit, encloses dans leur odeur de bêtes.

Elles avaient tiré de l’eau au puits, et nourri les hommes de galettes cuites sous la cendre, puis les enfants, qui avaient ensuite rejoint leurs rêves, sous de lourdes étoffes drapées dans le sombre des tentes amarrées au sable.

Elles avaient gardé auprès d’elle les plus jeunes, accrochés au sein, aux jupes, rivés au cercle obscur et rassurant que leur présence dessinait autour d’elles, et veillèrent sur leur sommeil. Puis elles mangèrent à leur tour, en partageant ce qui restait.

 

 

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dans les dunes                                                                                                    aquarelles de jlmi  

 

Nomade, celui qui marche son royaume est une dune une steppe une tente & le vent toujours & des troupeaux de chevaux fiévreux enflammés

Ensemble elles chantèrent des airs venus de très loin, venus des profondeurs de leurs corps et des replis les plus secrets de leurs mémoires, et elles les offrirent à la nuit.  

Ensemble elles dirent ce qu’elles savaient des joies et des peines qui se déposent sur le fil des jours, des peurs qui se dressent à la nuit venue, comme des montagnes qu’il faut gravir chaque matin.

Elles parlèrent de leurs sangs et des enfants qui croissent dans le ventre comme des fleurs de chair, et des musiques qui les apaisent.

Nomade, celui qui rêve de caravansérails de feu partagé de thé sucré & amer, de chevelures lourdes, de peaux mates, de vulves impatientes où s’affranchir de toutes les solitudes

Elles parlèrent des puits d’où l’on tire l’eau fraîche qui abandonne ses arabesques sur la peau, des puits à l’eau miroir, des puits dont on ne sait le fond.

Elles parlèrent du désir des hommes et de leur désir à elles et de ces cris et de ces tremblements et de leurs corps nus si beaux si fragiles.

Nomade, celui qui jette les dés chaque matin caravane de sel en marche & s’arrête là où la nuit descend & la Croix du Sud qui veille

Elles parlèrent du monde, du si peu d’amour qu’on y trouve, et de tout l’amour qu’il faut recueillir avec patience pour parvenir à vivre, et des traces que l’on suit sans savoir où elles mènent, des exils chaque jour recommencés, des pierres qui marquent les tombes, des paroles qui guérissent, du vol des nuages, de la course des étoiles et des bêtes qu’il faut tenir en respect.

Nomade, celui qui se nourrit de vent de sable & rêve de Samarcande, d’un étalon dressé, dents et sabots, d’une selle incrustée d’ivoire, de bijoux lourds comme des chaînes

La nuit apportait avec elle des ombres claires, des silhouettes de silence et de mystère. Salomé et la Reine de Saba surgirent des sables d’ocre et de rose.

Elles dansèrent dans la houle de leurs cheveux et elles burent du vin, car l’heure était à se réjouir. Elles retirèrent leurs bijoux, déposèrent leurs parures et le sable froid frémit sous leurs pieds, et elles se mirent à rire autour du grand feu. 

Nomade, & des départs & le vent toujours

Puis le jour vint faire l’offrande de ses couleurs, comme chaque jour. Les femmes se mirent en marche, et les enfants marchèrent avec elles.

Longtemps on les entendit chanter dans les lointains, sur les chemins qu’elles avaient vus en songe et qui s’effaçaient sous leurs pas, recouverts par le vent.