Ils vendent les coquillages de bord de merComme ils ont vendu l’eau,Prêts à troquer leurs mèresCes salauds...Ils vendent le sable fin, les alguesEt ils conviennentPour s’enrichir de brev’terLes couleurs et l’oxygène.Ils vendent aux plus offrantsMais n’offrent rien, jamais d’cadeaux,Sauf pour un abonnement de bienvenuA tous leurs idéaux.Ils vendent les hymens deJeunes vierges sur la planèteEt les mains ouvrièresDe jeunes enfants analphabètes.Ils vendent tous les combats d’hier,Les acquis des grands-pères ;Ils vendent ce qu’ils rejettentEt tous leurs déchets nucléaires.Ils vendent des dictaturesEt de l’or noir dans les assiettes,Des mètres cubes d’air purIls ont décidé qu’ça s’achète !Ils vendent même le sacré,Le visage des guérilléros ;Les slogans des révolutionsEn période de promo.Ils vendent les symphoniesAux opérateurs de mobile ;Aux pays du Tiers-MondeIls vendent leurs vieilles automobiles.Ils vendent tous les progrès passésEt leurs vieilles maladies,Ne dévoilent jamais les secretsDe leurs vieilles pharmacies.Ils vendent la solidarité,Les pièces jaunes des grands-mères ;Préfèrent la charité,Ont inventé l’humanitaire.Ils vendent coûte que coûteTout c’qui leur coûte et même l’écoute ;Vendent tous les engagementsMême les mots, leur langage ment .Ils vendent à coup d’publicitéDes espoirs sans lend’mainsAu public des citésA qui ils ont lié les mains.Ils vendent la peau de l’hommeEt bien avant de l’avoir tué ;L’ours, le loup et l’ormeSont des espèces du temps passé.Ils vendent des marées noiresEt sacrifient les littoraux ;Dans l’arène des gueulardsIls vendent l’agonie des taureaux.Ils vendent de vieilles constitutionsAussi malades que leurs systèmes ;Ils condamnent la contestationDans des tribunaux qu’ils enchaînent.Ils vendent depuis toujoursLe travail des travailleurs ;Ont vendu nos vieux jours,Des mouroirs comme dernière demeure.Ils vendent l’idée laïqueEn dépeçant l’universel ;Les clergés revanchardsSont toujours une bonne clientèle.Ils ont vendu la significationDu mot public,Celui qui s’oppose aux lois de l’argentEst archaïque.Ils vendent aux oreilles innocentesQue des chansons sans âmesPourvu qu’elles soient divertissantes,Ils endorment le quidam.Ils vendent au grattage, au tirageA la française des bœufs ;On se gratte, ils nous tirent,Jamais d’affaire c’est pas du jeu.Ils vendent aux yeux bleus des mineursDes poussières sans charbon ;Ils percent au fond des cœursUne existence sans fond.Ils vendent aux sans papiersDes grillages sans les griots ;Les marchands d’barbelésDéménagent tous les idéaux.Ils vendent le devenirDes grands primates en liberté ;Les forêts séculairesY’a plus d’endroits où se cacher.Ils vendent des armesA des culs-de-jatte fanatisés ;Ils vendent des larmesA des orphelinats entiers.Ils vendent aux élites corrompuesLe pouvoir d’informer,Des bouquets satellitesRemplis d’épines empoisonnées.Ils vendent l’esprit critiqueA quelques philosophes mondains,Les chiens de garde de la pensée uniqueAboient pour rien.Ils vendent des étiquettesCousues à même la peau des gens ;Leurs marques sont des tatouagesQue l’on refuse aux indigents.Ils vendent à nos consciencesUn nouveau vocabulaire,Ne disent plus « indigènes »Mais parlent de main d’œuvre moins chère.Ils vendent des rallyes arrogants,Font l’pari du Dakar ;A chaque éditionDes enfants écrasés par un char.Ils vendent leurs sommets capitauxEn face des bidonvilles, c’est chic !Transforment une capitaleLe temps d’un enjeu olympique.Ils vendent, ils crient« Soldons ! », « Cédons ! »,Qu’importe les périodes,Ils ont même vendu les saisons !Ont vendu les organismes,Les cellules et les planctons......Ils ont même vendu les saisons !
03/06/2017
l’œil subtil... Egon Schiele
00:06 Publié dans l'oeil subtil | Lien permanent | Commentaires (0)
28/05/2017
l'oeil & la plume... accro aux barbelés
texte de fanny sheper sur "banlieue" de jlmi 2009
Accro aux barbelés
Fil de fer aux araignées griffues
C’est ici que je traverse quand je vais te voir
C’est ici qu’on s’affranchit de la terre
C’est ici, que l’on traverse
Que les barreaux deviennent atmosphère.
C’est là que je m’écorche les doigts
Pour mieux t’entendre quand je suis trop bas.
Derrière la clôture acérée
Il y a tout ce qu’il n’y a pas ici.
Il a des bourrasques superbes
Qui éclatent folles dans des cieux libres.
Il y a des aubes claires comme des rivières
On voit nos plumes plastiques,
Abandonnées sur le fil,
Nos petites tenues déchirées encore accrochées.
Traces de nos évasions radieuses.
Traces de nos corps enchevêtrés dans les barbelés
Eraflures qui nous donnent
Un plaisir étrange et mélancolique.
C’est le rencard des rêveurs accros
Qui se bécotent entre les ronces rouillés.
Il faut les voir s’enrouler comme des poissons avant d’éclore.
C’est là qu’on perce la réalité d’un seul plongeon
Qu’on largue ses débris d’enclumes
C’est là qu’on tombe amoureux de la fuite
Et c’est pour ça que je t’aime autant que mon évasion.
Barbelé aux araignées de limailles,
Tu m’as appris la liberté.
00:34 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
27/05/2017
l'oreille d'un sourd... ils vendent tout
‘’Cale toi ça dans les oreilles ça devrait te parler. Clin d'œil ‘’. bruno toméra (2013)
une reprise donc !
00:23 Publié dans l'oreille d'un sourd | Lien permanent | Commentaires (1)