16/03/2018
l'oeil & la plume... insomnie
Avant de plonger
dans les corridors étroits de l’avenir
la chambre se tait.
Dehors
l’éclat moisi d’un réverbère enlace la nuit
dans l’indifférence sceptique des murs.
De longues ombres à l’odeur violette
traînent sur le trottoir
suivant la pluie,
interminablement,
sans raison apparente pour personne.
D’ailleurs, personne n’est plus là pour personne ;
la vie est le tombeau du rêve.
Cauchemar de détails dans le cauchemar plus vaste
de ce quotidien où plus rien ne fait sens
hors les formules complaisantes, minables, pitoyables
qui se métastasent à grande vitesse
dans les viscères chatoyantes des horloges.
Et toi qui te crois bien à l’abri derrière ton cœur insoumis
tu colles les morceaux c’est tout
rien que ce que l’émotion vole à la mémoire.
Une fois encore au bord du matin
la nuit au sourire corrodé s’est fatiguée la première.
Sous les arbres, la statue de marbre te sourit
‘’avant que la mort te mortaise à la terre’’.
Une idée affreuse, hein ?
En général ce sont les meilleurs.
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15/03/2018
l'oeil & la plume... aujourd'hui je descends dans la rue !
Aujourd'hui je descends dans la rue
Il faut bien travailler
Le trottoir est mouillé
Et devant mes yeux pris
Il pleut
Le ciel écrit en morse
Le jour faux qui s'amorce
point tiret point tiret
Il faut bien travailler
/
Je marche à deux à l'heure
Je suis la fille lente
à la langue pointue
Un claquement aigu
qui décrypte l'averse
point tiret
point tiret
Le mot FEINDRE, et après ?
/
Eh ! Je ne suis pas seule
Mais oui ! Regarde
la foule qui déboule
Cette morve qui coule du haut
des escaliers aux portes du métro
point
tiret
point
Le mouvement qui baise
dans sa chute sans fin
/
Dans la rue, sous la pluie
Il y a ces parapluies
où chacun crée son monde
où chacun fait semblant
Dans la rue, sous la pluie
Il y a les mots qui tombent
L'encre noire du ciel
au sol illisible
tiret
tiret
Il n'y a que le poing
pour déchirer la nuit
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14/03/2018
l'oeil & la plume... brûler, tout brûler
texte de cathy garcia sur une photo de Charles Job - Burning Leaves, Kensington Garden - 1924
Brûler tout brûler
les souvenirs comme les feuilles
les amants et les fêtes
brûler tout brûler
à l'automne qui exige
sagesse et humilité
et danser avec le vent
autour des petits volcans
souffler souffler
se faire fantôme
et partir en fumée
brûler tout brûler
qu'il ne reste que charbon d'âme
assez pour se grimer la face
et s'en retourner jouer
dans les limbes de l'enfance.
Publier initialement sur http://cathygarcia.hautetfort.com/
00:26 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)