22/03/2017
l'oeil & la plume : dites moi où, en quel pays...
texte jlmi sur photo anonyme
... Sage paysage en noir et blanc.
Impression diffuse d’être face à un négatif. Oui, sans doute.
Au fond - au ciel ? - un arc de gris dégradés. Si nous étions sous les tropiques, ce pourrait être la naissance de l’astre d’un jour nouveau lorsqu’il se pare de ce rouge si profond.
En premier plan, un ensemble symétrique de collines s’étale jusqu’à un horizon incertain. Incertain, car est-ce un horizon marin ou bien celui que l’on perçoit du haut d’un plateau, au fin bout des vallées des massifs érodés. L’élément marin semble l’emporter. Nul ne saurait y être surpris par l’odeur des goémons
Ces collines sont désertiques, nulle végétation ne semble y vivre. On les croirait polies par les vents de tous les azimuts et les pluies de tous les ciels. Ceci renforce la probabilité d’un océan voisin. Seule la lumière joue ce jour sur les rondeurs et les souligne avec une infinie délicatesse.
Ce qui surprend au premier abord dans ce paysage sage à l’extrême, c’est l’arrangement, l’harmonie autour d’un centre au galbe parfait, ensuite, c’est la végétation luxuriante posée là. L’idée de buisson vient de suite à l’esprit. Mais à la réflexion il faut bien convenir que c’est impossible, le paysage est bien trop large, ample. Ce buisson est au moins un bosquet et sa forme est le résultat de l’action continue des vents…
L’esprit poursuit son lent travail. Un bosquet dans cette nature ? Pourquoi ? Quel secret peut-il bien dissimuler ? Et vient l’envie, violente, de gravir le Mont pour en explorer l’autre versant…
00:23 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
21/03/2017
l'oeil & la plume... les intemporaines
texte & photo werner lambersy
Le temps est sans fin
L’espace est sans fin
Et sans fin
Ni repos les matières
Car est matière
Ce qui résiste au désir
L’homme
L’ouvrage et son désir
Sont sans fin
Et la bombe
D’Hiroshima tombera
Sans fin
Rudérales
Sont les fleurs
De nos jardins saccagés
Sur les décombres
Et le remblai en friches
De nos consciences
Lumière
Les cendres du soleil
Cosmos
Ce qui couve encore
De son feu
Dans l’incendie
Aux lisières aveugles
Et la pluie noire
Des moussons du vide
Mais l’ombre
Marquée sur un pan
Carbonisé d’Hiroshima
Est le fantôme écorché
De qui passait
Sous les bruissements
De cerisiers
Dont on disait en ville
C’est le frisson
Le plus secret du beau
Qui seul peut
Nourrir l’âme humaine
Mémoire
Le terrain vague
Où la végétation sauvage
Des images d’Hiroshima
Repousse toujours
Parmi les gravats
De l’horreur instantanée
Et les crépis boursouflés
De la peau
Et les pustules de la peur
A venir
Brûlis
Où l’ortie amère persiste
Plus têtue
Que l’oasis dans le désert
Du cœur
Ou le nerf
Des coqs décapités
Que la fureur fait courir
Les mots
Comme des gants
Oubliés rêvant de caresses
Que la main
Ne peut connaître que nue
Extrait des Intemporaines
00:45 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
20/03/2017
l’œil & la plume... naissance des mots
dans la rue Quincampoix... 2008 photo jlmi portée par isabelle grosse & cathy garcia ND 34
00:31 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)