30/04/2017
le corps, l'oeil & la plume... Akram Kan vu sur scène par bruno toméra
…j’ai la gueule de bois, Ô une belle et légère, l’alcool d’Akram est doux aux neurones. On est bien arrivé une heure en avance dans ce hall de l’espace de arts, au buffet ça buvait du rouge et du blanc dans des coupes, le plateau coupe faim à porter, bordel mal à l’aise, j’ai donc été fumer une cigarette avec les gens qui me semblait aussi déguenillés de la vie que moi, quelques sourires, l’attente de la fête du corps. Et puis assis dans des fauteuils inclinables voilà que l’Akram déboule, à coups de masse sur la scène, musique stridente, travail, foule, multitude, tu vois tout, le voilà qui virevolte conjuguant une gestuelle indienne avec de la danse contemporaine. Pendant une heure et demi « le salaud... » il n’arrête pas, il raconte par le corps une histoire, celle je suppose de ses origines, un bout d’histoire du Bangladesh, il danse avec des effets spéciaux d’une poésie sensible. Une scène où tu devines une foule floue revendicatrice et lui qui la regarde en se réclamant de cette foule tant le corps est tendu, les bras s’étendant comme des étendards vers le ciel, comme un peu de cette prière naïve des gens simples. Tu en prends plein la tronche, les moments de douceur sont soulignés par les effets spéciaux délicats et pas m’as-tu vu, l’équipe qui l’accompagne doit être de cadors dans leur genre et puis la musique, - Jocelyn Pook, elle a travaillé avec Stanley Kubrick - te rentre par chaque pore de la peau, c’en est insensé.... J’ai versé deux ou trois larmes à la fin, putain que c’est bon... On est rentré sur le verglas sans s’en rendre compte, il venait de tomber quelques sacs de neige et le ciel se dégageait en laissant des étoiles riantes, on a donc rigolé ensemble…
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29/04/2017
l’œil subtil ... Miss Tic
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28/04/2017
l'oeil & la plume... sur la route
ça bruisse ça vocifère
ça freine ça accélère
je marche
ça viole ça énuclée
ça gifle ça éviscère
je borne
regard ici
regard par là
à droite à gauche
fatras vacarme
ça plombe
tant pis
je fends
la mer
ce ne sont pas des acouphènes
non, c'est juste la marée
les vagues qui clapotent
en cadence dans mon crâne
tu causes tu causes
le monde va mal
les tâches concassent
les rêves obèrent
l'amer l'amer
mais les galets tapent
dur contre mes os
je deviens sourde
ça craque
dedans
dehors
sous l'eau
puis soudain
refaisant
surface
mon oeil
s'accroche
aux corps
qui flottent
une noire altière
beauté ébène
en robe wax
une fillette maigre
mains plaquées sur
un rire flou
une femme voilée
aux yeux bleus nuit
qui me sourit
à gauche à droite
mon corps en vrac
lente dérive
brûlante fièvre
tremblement d'eau
dans les égouts
tourbillon bref
peau contre peau
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