21/03/2017
l'oeil & la plume... les intemporaines
texte & photo werner lambersy
Le temps est sans fin
L’espace est sans fin
Et sans fin
Ni repos les matières
Car est matière
Ce qui résiste au désir
L’homme
L’ouvrage et son désir
Sont sans fin
Et la bombe
D’Hiroshima tombera
Sans fin
Rudérales
Sont les fleurs
De nos jardins saccagés
Sur les décombres
Et le remblai en friches
De nos consciences
Lumière
Les cendres du soleil
Cosmos
Ce qui couve encore
De son feu
Dans l’incendie
Aux lisières aveugles
Et la pluie noire
Des moussons du vide
Mais l’ombre
Marquée sur un pan
Carbonisé d’Hiroshima
Est le fantôme écorché
De qui passait
Sous les bruissements
De cerisiers
Dont on disait en ville
C’est le frisson
Le plus secret du beau
Qui seul peut
Nourrir l’âme humaine
Mémoire
Le terrain vague
Où la végétation sauvage
Des images d’Hiroshima
Repousse toujours
Parmi les gravats
De l’horreur instantanée
Et les crépis boursouflés
De la peau
Et les pustules de la peur
A venir
Brûlis
Où l’ortie amère persiste
Plus têtue
Que l’oasis dans le désert
Du cœur
Ou le nerf
Des coqs décapités
Que la fureur fait courir
Les mots
Comme des gants
Oubliés rêvant de caresses
Que la main
Ne peut connaître que nue
Extrait des Intemporaines
00:45 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
très beau, je connaissais la photo, reçue en carte postale
Écrit par : Cathy | 21/03/2017
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