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15/01/2019

le ciseau & la plume... je suis effective

 

je suis effective

sculpture poétique de jlmi sur les dialogues de The Million dollars Hotel    

 de Wim Wenders    

 

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                                                                                                                                 texte & montage  jlmi

 

 

 

La vérité c’est l’explication que la majorité des gens veulent gober. 

Avec un gramme de merde, ils vous font un soufflet.

Et puis il y a ce truc que tout le monde rêve de ressentir mais qu’on ne ressent vraiment que quand tout est fini.

 

Elle ?

‘’Je ne peux pas mourir, je n’existe pas. Je suis effective’’.

 

Moi ?

Je me souviens de tout. On pouvait voir à travers elle. 

Je me sentais tout drôle, j’étais plein d’espoir, ça devait se voir, c’était vachement risqué. 

J’assurai pour créer la confusion.

La lumière vient de l’intérieur. 

‘’Look inside’’, ‘’Stay in place’’.

Mon rôle à moi c’était de rester à l’écart. 

Cette foire aux monstres, il faut savoir ce que c’est.

 

Ses œuvres ?

C’était pas de la peinture, c’était des chansons d’amour pour moi.

 ‘’Comment ça se fait que tu m’aimes tant ? ‘’

‘’ J’en sais rien.’’

 

L’amour ?

Quand quelque chose est sacré, on devrait s’abstenir d’en parler.

Il est les yeux par lesquels nous voyons, il est la lumière de la toile prisonnière.

C’est de la merde capitale, sombre mais toutefois optimiste à un point que tu ne peux même pas imaginer.

 

La chose la plus merveilleuse ?

C’est la clé. Il y a toujours un moyen de passer aux aveux.

Ça c’est comme c’est, sans jamais avoir laissé d’empreintes.

J’ai vu des illusions.

Tout n’est qu’une question de croyance.

 

J’ai toujours eu envie de lire un bouquin, mais comment on choisit lequel ?

C’est le jus de la réalité.

Surtout, stocker ces idées dans ma tête vide.

 

Ça allait être le grand soir. Le monde tournait à une vitesse folle…

‘’…l’air était si humide que les poissons entrent par la porte et sortent par la fenêtre...’’

Je savais que son plan ne marcherait pas mais c’était la plus belle chose qu’on m’ait jamais dite.

 

13/01/2018

le ciseau & la plume... Dans un puits de cicatrices

 

sculpture poétique de jlmi sur des textes

de Joyce Mansour

 

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Au-delà des limites de la lumière

De la froide incandescence lunaire

Des ombres gantées de fumées

Passent sous la pendule qui baille.  

Je pense à toi comme je respire.

 

A l’étal du couchant

Aux arômes d’inexprimable

Le pas pesant du silence

Sur le crâne chauve de l’ennui

D’un archipel d’insomnie

 

Dans l’impalpable de la nuit

L’œil malade d’images

Attendant l’arrivée de l’incertain

Cloître des rêves

Dans les étages du passé

 

Collée aux cloisons de l’attente

La porte de la nuit est fermée à clef

Horloge parlante de la vieillesse

Ma bouche se veut tombe mais ne sait pas mentir.

Je t’abandonnerai mon corps et tu le dévoreras

 

Comme un spasme dans l’émonctoire d’une femme

Un remous s’est produit dans la végétation

Et l’homme s’est noyé dans la liqueur

Aux fleurs brunies de mon ventre

Tyrannique folie des timides

 

 

16/12/2017

le ciseau & la plume... à fleur de peau

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nina bouraoui                                                                                   ill. jlmi 2012

 

 

Je suis la peau buvard

 

sculpture poétique de jlmi sur Mes mauvaises pensées
de Nina Bouraoui 

 

 

Il faut de l’imagination pour vivre. Je reconnais mille visages en un, ce sont des couches que j’arrache une par une pour me venger de moi. Cette vengeance consiste à détruire mon affection, à détruire ma faculté à aimer, à exister.

Une image floue de moi à côté de moi.

 

J’ai parfois le sentiment étrange de perdre la tête, d’avoir une fissure au cerveau

C’est la peur qui dévore le cerveau, c’est la peur qui dévore le corps, c’est la peur qui brise les liens.

Je n’ai pas peur du noir, je n’ai pas peur de la mort, je n’ai pas peur du vide, ce vide qui se creuse à l’intérieur de soi.

J’ai peur des autres. J’ai peur de ma violence qui reste sous ma peau. Seule la beauté brouille cette peur, la beauté se pose sur la peur comme un voile.

Je n’ai aucun désir du monde.

Il y a un vertige de la solitude, il y a un vertige du corps.

Mon cœur est plus fort que la terre, mon corps est plus fort que le ciel, mon cœur porte mon corps.

Je ne me retiens jamais.

 

Il n’y a aucune limite dans mon temps, c’est une forme de liberté. Je suis là en tant que moi-même, je ne suis d’aucune guerre, je ne suis d’aucune rançon.

Je sais nier la douleur, je sais nier le chagrin, je sais nier… la peau buvard qui fera écrire… qui fera rougir aussi.

Je suis la peau buvard de ce monde.

Les larmes ne lavent d’aucun chagrin. Les larmes entrent dans ma peau buvard.

C’est par mon silence que rien ne change.

 

Est-ce que l’écriture est une arme ?

Des antennes collées au papier, il y a de cela dans l’écriture qui serait alors fixer la vie. Ecrire ce que je vois est ma façon d’habiter l’existence, c’est ma façon de fermer ma peau. Les livres sont aussi des secrets révélés dans la nuit des mots.

Il y a un sentiment de pouvoir dans l’écriture qui avance, c’est une façon de marquer le temps. L’écriture est l’écriture du mouvement de la vie.

 

Est-ce que la mort n’est pas comme une invasion ?

On descend le cercueil dans le trou, c’est lent, c’est sourd, c’est le bruit de la mort, puis le bruit de la terre par poignées.

La vie lentement se pose sur l’idée de mort.

La mort devient un petit point noir parmi les milliers de points de feu qui constituent le soleil.