30/09/2017
le ciseau & la plume : Ivre, il faut vivre ivre !
sculpture poétique de jlmi sur des textes
de Joyce Mansour
Je rame dans l’affreux tintamarre des ivrognes
Sur les eaux basses du pur ennui
- Celui qui inventa l’ombre avant la lumière -
Je sème les yeux à tous les vents
Au trou de la serrure de la porte qui n’existe pas
Minuit à perte de vue
Oeillade de la lune sur la soie d’un paysage blanc
Entre le cœur et l’éclair
Pénétrer l’avenir par le toit…
Sur des protons épileptiques
Ma chanson roule vers l’exil
La matière informe d’une petite insomnie
Cancer mythique du temps passé
Le jour blafard fait les cent pas sur le mur.
Un long doigt de brouillard
Gouaché de parfum
Viens prendre possession de mon suicide
Connaître l’offense de la mort agitée de vers ?
Si les morts pouvaient contempler leurs têtes
après quarante jours de silence…
Ivre, il faut vivre ivre !
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17/05/2017
le ciseau & la plume... les cheveux de Zohr
sculpture poétique de jlmi sur la Voyeuse interdite
de Nina Bouraoui
Nina Bouraoui vue par Franck Ferville
Et ils violent.
Le reste n’existe plus
Gouffre de l’a priori et de l’inné
Esclaves du sexe ne cherchez pas
Vous ne trouverez jamais un regard complice
Arrachons rideaux et voiles
Un carnaval de mains brisera le silence
Se faire une histoire avant de regarder le vrai
Je suis l’œil indiscret caché derrière vos trous de serrure
Je nomme mes disgrâces : maux de la Beauté
Une part dérisoire de fausse liberté
Accroupie derrière une table basse
Zohr ma sœur aînée
Attend la fonte de la menthe
Appauvris par des rubans trop serrés
Ses cheveux tombent aujourd’hui
En mèches inégales
Sur son corps aux veines apparentes
Zohr ignorait que la mort était déjà en elle
Zohr la transportait dans toute la maison
Et s’endormait dans ses bras
Poussée par l’instinct de survie
Je chasse la décadence par la décadence
Par la douleur de l’interdit
Je réveille mon corps
Le sauve in extremis de la chute
Je m’enfante moi-même
Seuls les yeux sont intacts
Dialogues maladroits entre l’absurde et l’absurde
D’un présent lointain
Ignorer le temps
Il ne passe pas, il trépasse
Taquiner les rats et nourrir les fous
La ville se rapproche du désert
Epicentre du néant
No man’s land de nulle part
Le désert s’écoute seul
Le soleil haussait les épaules
L’arbre continuait à vivre
Son odeur disparut au fil des jours
Un mélange d’ambre, de musc et de réglisse.
Petite symphonie macabre
Pour fête clandestine des sens désaxés
Requiem pour le vide
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06/05/2017
le ciseau & la plume... les horloges fatiguées
Sculpture poétique de jlmi sur le Cheval couché de Xavier Grall
Odeur,
rebelle,
animale,
de l’amour dans la poésie
des corps mêlés
au sommeil d’orage
Solidarité minérale
aux portes pleines de vents
Interroger les énigmes
de l’âge ultime
de l’âge du délabrement où tout
se lézarde,
s’effrite,
croule,
s’éboule
orgueil affaissé
en dormition au lit clos de la résignation d’entrailles et d’esprit.
Retrouver le temps des horloges
les écouter confesser leur fatigue de sonner l’âge tombal
les fatals accomplissements des utopies et des chimères
des chevaux éblouis
qui ne vont plus à la mer dans l’ombre douce des chemins creux.
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