02/06/2014
l'oeil & la plume : complainte des mendiants de la Casbah & de la petite Yasmina tuée par son père ( fragment IX )
Je me suis sauvé dans les ruelles
De ma Casbah
Tirant
Par la main le corps de la petite Yasmina
Assassinée
Pendant qu'on enfermait son petit
Père assassin
Dans une prison de Barberousse
Et pendant aussi qu'on
reconstituait son
Assassinat
Publiquement
Avec une poupée de chiffons
Dans les ruelles de la Casbah avec sa main d'assassinée
Et nous avons marché
Tous les jours et toutes les nuits
Frôlant la grande muraille de la civilisation
Les pieds en sang
Le ventre vide
Et la tête lourde du
Sang
Des suppliciés et nous avons hurlé avec sa main d'assassinée
La Charité et la Pitié Messieurs
Dames
La Charité
La Charité
Pour nous qui sommes aussi les enfants
du Bon Dieu
Et des canards sauvages
(d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).
Source http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...
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01/06/2014
l’œil & la plume : the journey of eau
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30/05/2014
l'oeil & la plume : complainte des mendiants de la Casbah & de la petite Yasmina tuée par son père ( fragment VIII )
Je vous insulte
Hyènes et chacals
Allez-vous faire pendre
A la poutre
De la Vanitas-Vanitatis
Avec votre littérature de bonshommes
Rassasiés
Avec votre éloquence au cou
Tordu
Avec vos Roberto Benzi et vos Paganini
Qui n'ont pas besoin de ronger le bois de leur violon
Pour déjeuner
Ni besoin de leur archet pour se gargariser le
Gosier
Allez-vous faire pendre à la potence de l'Inutilité
Avec vos tableaux
Vos bijoux
Vos bibelots
Vos Aristote et vos Goya
Vos whisky à gogo et vos Peter
Cheney
Vos docteurs Petitot
Vos «voui ma chère»
Et vos taratata
La Pendaison voilà
Charlemagne
Manger
Manger
A manger
A manger pour les Yasmina qui ne
Sont pas encore
Dans la tombe
Manger bassement
Et moudre
Dans un bruit de salives et de mâchoires
Satisfaites
Du pain et de la viande
Et les avaler et les sentir passer dans
L'oesophage
Et les deviner
Apaisant la complainte des estomacs qui ont
Faim
Et des chairs qui ont froid
Manger
Hyènes et chacals
Mais les enfants de Charlemagne le ventre plein
Chantent une chanson
Une chanson qu'on apprend à l'école
Sur le pont d'Avignon
On y danse, on y danse
Sur le pont d'Avignon
On y danse tous en rond.
J'ai vu
Du sang dégouliner
Et des gens courir, et des gens affolés, et des gens
apeurés
Et des gens courageux et gens badauds et des
gens pressés
Et dans tous ces gens
Un gardien
De
La
Paix
Avec un carnet
Et avec un crayon
Et je me suis sauvé...
C'était quelque chose comme le
20 OCTOBRE 1949
A quatorze heures dira le journal
(d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).
Source http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...
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