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28/01/2018

l'oeil & la plume... à la loupe tout est rituel (extrait3 augmenté)

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texte de cathy garcia                                                                                                                      collage  jlmi  2013
 

Le radiateur, les murs, le lit, la couette et moi. Ciel bleu sur feuillage de chênes. Une fenêtre, un faux papillon blanc qui commence à avoir sale mine, une de ces plantes grasses qui fleurissent rose à noël, un vase et un photophore bleus, une grosse sodalite bleue, un coquillage aussi, de type huître flottée. Et on passe au bureau, ordinateur, imprimante, live box. Allumage, connexion, décollage, d’une certaine façon. Ouverture sur le monde et crispation sur la souris, trépidations sur le clavier, ça rame, ça traîne, ça bloque, mais rien ne sert de s’énerver. Apprentissage du zen via l’informatique. Tout est propice au travail sur soi, « même la peinture sur soie » me glisse un moine désincarné. Je ne pourrai jamais appeler ma nouvelle imprimante Lucky Luke, mais Calamity Jane, pourquoi pas ! Elle fait très bien hachoir à papier. C’est une Brother mon frère, j’aurais dû peut-être prendre la sister…

Clic, clic, bruit de rongeurs dans le ventre de la tour mais la fenêtre tarde à s’ouvrir.

 

27/01/2018

l'oeil & la plume... à la loupe tout est rituel (extrait 2)

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texte de cathy garcia                                                                                                                       collage  jlmi  2013
 
 

La chaleur a un parfum et les cigales sont hypnotiques. Le tant, le trop, la liste qui se déroule, infinie, soudain s’évapore et je me mets à désirer des choses uniques... Un apéritif légèrement amer, qui me ferait croire au luxe, avec quelques olives ou des petites choses à la saveur méditerranéenne.

Les cigales ont gagné, m’ont plongée dans un sommeil à angle droit, où les mouches, les fourmis et autres chatouilleurs me faisaient danser la Saint Guy. Réveil, proposition, évocation… Parasol et Suze méditerranée, se sont matérialisés en sirop de citron et bruit de verre brisé. J’offre mes jambes et la plante de mes pieds aux ultra-violets. L’été est là, dépouillé de tout artifice, y compris celui de l’amertume apéritive.

L’été est là, nous passons trois hivers à l’attendre et quand il est là, nous sommes bien en peine de savoir quoi en faire. Alors remontent, sournois, des souvenirs adolescents, lorsque l’été avait non seulement un sens, mais surtout un but. Le décuplement du vivre ! L’eden d’une piscine, d’une discomobile  ou d’une fête foraine, quelques glaces, quelques cacahuètes, des dents blanches, des peaux de princes hâlés, des musiques dansantes, des slips mouillés, le désir comme un fruit trop mûr, trop sucré. Le désir qui tâche et l’importance essentielle des choses futiles dont rien ni personne ne pouvaient nous détourner.

 

26/01/2018

l'oeil & la plume... à la loupe tout est rituel (extrait 1)

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texte de cathy garcia  v°2018                                                                                                 collage  jlmi  2013

 

 

Il nous faut changer de cap, lâcher du lest, faire face aux vraies peurs masquées par les fausses, les peurs conformes, les peurs induites, celles qu’il est bon d’avoir même si on ne les a pas. Il nous faut embarquer vers l’inconnu, sans rives, sans repère. Ne rien projeter, ne rien regretter, s’ouvrir à l’espace infini de l’instant, desserrer les vis, libérer, par le souffle paisible, nos viscères, admettre que l’on ne sait rien de l’amour.

 

Je frotte mes ailes de cigale, ventre contre terre, fesses solaires. J’ai tellement retourné les mots en tous sens, goûté leurs chairs, sucé leurs os, il y en a peu finalement qui apaisent ma faim. Je cherche l’au-delà des mots, la sensation pure, violente parfois, une pénétration totale par un sans-nom à quoi on a donné tant de noms en vain. Un vide en moi, immense, qui provoque un appel d’air. Y tournoient le cosmos et toutes ses galaxies, je suis absolument et invraisemblablement creuse à l’intérieur.

 

Les mots fuient de toutes parts, explosent, se dispersent, se reforment. Un creuset d’énergie où je disparais, ne faisant plus qu’un avec ce vertige de l’indicible. Alors, décider ? Mais décider de quoi ? Je m’ouvre et ne peux rien décider. Seulement accueillir.