16/11/2012
l'oeil & la plume : larmes pour la Terre
texte de werner lambersy ill. courtesy linda zacks
Je ne pleure pas
Sur le massacre des derniers
Néanderthals
Par un parti de Cromagnons
…/…
Ni sur les morts de Marignan
De la Marne
D’Hiroshima ou des fascismes
Je ne pleure plus
Trop de larmes déjà
Trop de temps a passé dessus
Mais je meurs
De chagrin lentement sûrement
A petit feu
Comme celui qui
Chaque jour
Boit à une source empoisonnée
Parce que ça dure
Du Cambodge au Rwanda
Et d’une Jérusalem à une autre
Et des tours de New York
A la gare de Madrid
Parce qu’on n’a rien appris ni
Compris pourquoi
Ceux qui tuent croient toujours
Qu’il n’y avait
Rien d’autre à faire
Pour le bonheur des hommes
Ou la gloire d’un dieu
Qui sont deux choses
Dont nous ne saurons jamais rien
Sauf qu’entre temps
On a tué la terre pour de l’argent
clin d'oeil spécial à werner en ce 16 novembre
05:27 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (3)
14/11/2012
Dame Nature
05:46 Publié dans livr'art | Lien permanent | Commentaires (3)
13/11/2012
l'oeil & la plume : un ange est passé
Florence Couvent San Marco photo jlmi 2007
Florence est toujours endiablée, fiévreuse de touriste de tous poils. Une agitation perpétuelle. En toutes saisons. Par milliers ils se pressent autour du Duomo, des Offices ou de l’Academia. Des queues interminables. Une anarchie mercantile pitoyable…
Mais, il existe un havre de paix et de fraîcheur. Un rien en retrait. Au bout de la rue de l’Academia, l’une des quatre faces d’une petite place ombragée et quasi silencieuse : le couvent San Marco. C’est encore aujourd’hui le lieu de retraite de quelques moines. Pour y accéder, le temps est partagé entre leur recueillement et notre envie de voir.
Pas les voir eux, non ! Mais laisser couler ses yeux sur ce qu’a déposé là un de leurs très lointains prédécesseurs, célèbre et secret, ignoré et connu : l’Angélico, Fra Angélico…
Ici il a passé sa vie et développé son art, naïf, art d’avant la perspective mais art de la dévotion absolue, art purement mystique au cœur de cette ville portée aux plaisirs, aux dérèglements… à toutes les transgressions qu’autorisent le pouvoir, l’hégémonie culturelle dans un pays tout était remis en cause. Art d’un homme certain de sa foi au point de chercher à l’exprimer par sa peinture ingénue sur de traditionnels retables mais aussi et surtout, sur les murs de sa retraite.
Murs des lieux partagés ou des lieux de prière. Mais aussi lieux reclus des cellules. Même si ici aussi le rang social gardait place et orchestrait tout. Les Médicis n’avaient-ils pas double cellule largement décorée par le Maître. D’autres, chanoines et prieurs profitaient aussi de la richesse des ors et des bleus. Les simples moines, dans leurs petites cellules, avaient aussi leurs images, plus simples dans la réalisation et les couleurs, beaucoup plus simples, le maître avait formé des élèves… mais l’expression, unique, gardait toute sa force.
Au vrai, comment ne pas être stoppé net, au haut de l’escalier conduisant aux cellules par cette Annonciation du Maître, si simplement grandiose ?
Marie, incrédule, écoute l’Ange.
Nous, charmés, ‘’écoutons’’ l’Angélico de tous nos yeux !
Si vos pas vous mènent un jour à Florence, surtout, n’oubliez pas le couvent San Marco…
05:17 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (2)