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13/11/2012

l'oeil & la plume : un ange est passé

 

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Florence Couvent San Marco                                                                                                   photo jlmi  2007

 

Florence est toujours endiablée, fiévreuse  de touriste de tous poils. Une agitation perpétuelle. En toutes saisons. Par milliers ils se pressent autour du Duomo, des Offices ou de l’Academia. Des queues interminables. Une anarchie mercantile pitoyable…

Mais, il existe un havre de paix et de fraîcheur. Un rien en retrait. Au bout de la rue de l’Academia, l’une des quatre faces d’une petite place ombragée et quasi silencieuse : le couvent San Marco. C’est encore aujourd’hui le lieu de retraite de quelques moines. Pour y accéder, le temps est partagé entre leur recueillement et notre envie de voir.

Pas les voir eux, non ! Mais laisser couler ses yeux sur ce qu’a déposé là un de leurs très lointains prédécesseurs, célèbre et secret, ignoré et connu : l’Angélico, Fra Angélico…

Ici il a passé sa vie et développé son art, naïf, art d’avant la perspective mais art de la dévotion absolue, art purement mystique au cœur de cette ville portée aux plaisirs, aux dérèglements… à toutes les transgressions qu’autorisent le pouvoir, l’hégémonie culturelle dans un pays tout était remis en cause. Art d’un homme certain de sa foi au point de chercher à l’exprimer par sa peinture ingénue sur de traditionnels retables mais aussi et surtout, sur les murs de sa retraite.

Murs des lieux partagés ou des lieux de prière. Mais aussi lieux reclus des cellules. Même si ici aussi le rang social gardait place et orchestrait tout. Les Médicis n’avaient-ils pas  double cellule largement décorée par le Maître. D’autres, chanoines et prieurs profitaient aussi de la richesse des ors et des bleus. Les simples moines, dans leurs petites cellules, avaient aussi leurs images, plus simples dans la réalisation et les couleurs, beaucoup plus simples, le maître avait formé des élèves… mais l’expression, unique, gardait toute sa force.

Au vrai, comment ne pas être stoppé net, au haut de l’escalier conduisant aux cellules par cette Annonciation du Maître, si simplement grandiose ?

Marie, incrédule, écoute l’Ange.

Nous, charmés, ‘’écoutons’’ l’Angélico de tous nos yeux !

Si vos pas vous mènent un jour à Florence, surtout, n’oubliez pas le couvent San Marco…



Commentaires

m'y suis rendue, jeune alors.depuis plus jamais. ce qui compte ici c'est le doigt que l'ange pose sur la bouche, n'est-ce pas? comme il réclame à chacun de revenir à son étonnement, dans la simplicité de son étonnement.

Écrit par : annaj | 13/11/2012

FLORENCE

Architecture luxueuse, vitrines clinquantes, hordes de vieilles peaux emmitouflées de dépouilles en véritable fourrure. Le commerce est florissant à Florence et son parfum donne la nausée. Citadins très chics, peu communicatifs et même pour certains, légèrement condescendants. Le Nord est riche ! Piazze imposantes peuplées de statues muettes qui défient le temps et puis de la pasta et encore de la pasta ! Quelques beaux chants d'oiseaux sur les hauteurs de la ville bercent des chats aristocratiques. Sur les rives de l'Arno, un ragondin aux belles et longues moustaches s’affaire au milieu d’élégants cols verts et de roucoulants pigeons. Une foule de petits oiseaux couleurs de terre, s’agite au pied de la muraille qui surplombe la rivière. Dans les ruelles, des petits gitans vendeurs de fleurs, des jeunes africains vendeurs de tout. Brève, mais forte rencontre avec un vieux rasta saxophoniste qui voyage dans sa tête. Son regard était trouble, mais sa parole si limpide. Porteur de lumière, un être humain, pas tous les jours qu’on en croise.

Florence est certes une belle ville, mais elle a dû vendre un peu de son authenticité. J'y ai vu surtout une ville-musée, parcourue par des troupeaux de touristes, souvent japonais, armés de leurs incontournables mitraillettes photographiques, cliquetis et flashs incessants.

Écrit par : Cathy | 13/11/2012

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