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25/03/2018

l'oeil & la plume... le début de la fin

Andy Goldsworthy refuge art-en-chemin 2013.jpg
texte de cathy garcia                                                                         sculpture land art de andy goldsworthy  2012-2013
 

 

 

-        Où es-tu ?

-        Je suis là.

-        Tu penses à quoi ?

-        Je ne pense à rien.

-        Tu penses à moi ?

-        Je ne pense à rien.

 

Pourquoi penser, creuser en vain ? Je ne sais que le chemin qui file là-bas, loin, loin là-bas. Tu ne le vois pas ? Personne ne le voit… Seulement moi peut-être, seulement moi.

 

-        Tu me regardes ou quoi ?

 

Je ne te réponds pas. Tu insistes. Je résiste. Le regard qui en dit long, qui ne dit rien, vidé, vidé, vide.

 

-        Pourquoi tu m’évites ?

 

Pourquoi je lévite ? Pour éviter ça, la fuite à tout va ! Penser, penser, pourquoi penser, penser encore, pour panser quoi ?

Je cours déjà là bas, sur le chemin qui court comme moi, toujours plus loin, toujours s’éloigner, s’éloigner, ne plus penser, ne plus penser à quoi que ce soit, même pas à soi. Ne plus enchaîner les pensées.

 

-        Tu as faim ?

 

Fin

 

24/03/2018

l'oeil & la plume... psychorama holographique V

coquillagenuagespoetrydark.jpg
texte & collage  jlmi  2013
 

Réponse : L’étrange couleur des larmes

Question : A l’intérieur du rêve

La découverte d’un pays noir et inconnu en s’approchant d’une lumière intense

L’instant précis du premier entrechoc de particules d’obscurité dans l’espace.

L’esprit du bruit à l’intérieur d’une cavité de solitude

La lenteur des ombres

La danse des crotales noctambules

Les champs de glace dans les cœurs déjà morts

La nécessité de défricher avant de déchiffrer.

Le creusement progressif de la confiance

Les petits oiseaux mouillés de la consolation

Les matières premières du néant au musée de la mémoire

La lumière détrempée des jours creux

L’épaisse poussière des bruits de la Ville

La lumière municipale d’une chapelle de monotonie

Les attirances de l’interdit sur une pancarte menant à nulle part

La rouille des canicules perforatrice de ciments morts

Les manuscrits précieux de nos frayeurs marines

Le sentiment diffus mais prégnant de l’imposture

Le vent d’une folie pleine de sagesse

Réponse : Le changement

Question : La seule chose sur laquelle compter

 

La croûte de feu d’une banquise dans la fermentation d’un rêve

L’horreur de la poésie des clairs de lune ampoulés.

Le parfum de lettres d’une encre de vive poésie

Les chevaux emballés des pensées disparates

L’image d’un crâne plein de boîtes

Les pierres de lave en larmes

Les jeux de lumière dans les feuilles d’eau fauve

Le tatouage d’un lotus sur un brin d’herbe

Les gens et les choses cousus fin par la pluie

Les parcelles de silence parsemées au cœur des choses

Réponse : Le produit imprévisible de notre imagination

Question : L’enterrement des mots

 

L’image d’un nuage dans un coquillage

 

23/03/2018

parution...

COUV 60 SMALL.jpg

Avril 2018

 

Eh bien, voilà un numéro qui n’a pas été simple à réaliser, il a fallu que je m’adapte aux circonstances assez pénibles et aux données qui m’étaient accessibles. Aussi Je profite de cet édito pour remercier infiniment celles et ceux d’entre vous qui ont pu répondre présent(e)s à mon appel à soutien pour le rachat d’un nouvel ordinateur, indispensable, le mien ayant pris définitivement congé après une dizaine d’années de pas trop mauvais services. Merci donc, d’ici quelque temps, une nouvelle machine devrait permettre de poursuivre l’aventure dans de bonnes, voire de meilleures conditions et aussi de stocker à l’abri, entre autres, 15 années de Nouveaux Délits !

 

 Ce n’est pas quelque chose sur quoi j’aime m’étaler mais il faut savoir peut-être que si cette revue existe, c’est par une sorte de passion entêtée de ma part, car elle est réalisée (volontairement) sans subvention et bénévolement, dans un contexte de précarité permanente, qui a d’ailleurs tendance à s’accroître d’année en année et ce numéro 60 a eu un accouchement particulièrement difficile. Cependant, je crois bien qu’au final, c’est un beau bébé ! Un peu étrange, douloureux même, mais riche de toute sa complexité humaine et de cette énergie qui passe dans les mots, qui les traverse et parfois nous transperce, cet appel d’air, ce désir indéfinissable de saisir, en nous et hors de nous par les filets de la parole, ce qui le plus souvent demeure insaisissable.

 

CG

 

 

Je pense donc j’écris. J’écris ce que je ne sais pas dire. Le gouffre entre le semblant et le réel. Réel morcelé, multiplié par un coefficient inconnu, un prisme, un miroir à mille facettes. Toute parole est attaquable, transformable, critiquable. Toute parole pourrait être vaine et pourtant nous avons besoin de ce moyen imparfait de communication, nous sommes des êtres communiquant, nous sommes même des vases communicants. La réalité est absurde. Parler de réalité est absurde. Alors, se raccrocher à quoi ?

À une fleur, à la graine qui va peut-être germer, au nuage qui passe. À un rayon de lune ou de soleil. C’est ça la poésie et pas autre chose, c’est trouver une réalité à laquelle s’accrocher. La nature, la douleur, l’amour, la haine. La possibilité d’échapper à sa propre carcasse.

 

Cathy Garcia in Journal 2001

 

 

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AU SOMMAIRE

 

 

Délit de poésie :

 

፠  Valère Kaletka

፠  Pierre Rosin

፠  Daniel Birnbaum

፠  Joseph Pommier

፠  Florent Chamard

፠  Vincent Duhamel

፠  Antonella Eye Porcelluzzi

 

Résonance :

 

Des abribus pour l’exode, Marc Tison, Le Citron Gare éd.

Double fond, Elsa Orroyo (Argentine), Métailié éd.

 

 

Délits d’(in)citations percent la brume des coins de page.

Vous verrez le bulletin de complicité au fond en sortant qui vous fait de gros appels de phares, tout en résistant une fois de plus à la hausse des tarifs postaux (et du reste).

 

 

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Illustrateur : Jean-Louis Millet

jlmillet@free.fr

 

Grand spécialiste en rien mais curieux de tout : dessin, peinture, sculpture, photo, écriture, édition virtuelle, chasse aux connivences & alternatives… ensemble de  ‘’propos’’  mis en actes dans l'animation de blogs et de sites dont "Zen-évasion", site cave-grenier aux malles ego-mystérieuses ; http://www.zen-evasion.com/. Il a déjà maintes fois illustré la revue ainsi que d’autres publications Nouveaux Délits.

 

 

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Soir de printemps -
de bougie en bougie
la flamme se transmet
Yosa Buso

 

 

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Nouveaux Délits  -  avril 2018  -  ISSN : 1761-6530  -  Dépôt légal : à parution  -  Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Illustrateur : Jean-Louis Millet Correcteur : Élisée Bec

16:21 Publié dans parutions | Lien permanent | Commentaires (0)