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24/06/2017

l'oeil & la plume... cette ronde infernale pieds nus sur un tapis d’éclats de verre

 

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Texte de bruno toméra                                 illustration   Gilles Barbier ‘’L’Ivrogne’’           photo jlmi 2006
 

 

Terre, cette tête de larmes bleues

qui chuchotent ses plaintes.

Ces corps recroquevillés du petit matin délavés par les brumes glacées

et qui rassemblent dans des rêves ankylosés empêtrés de non sens les quignons rassis émiettés dans le café refroidi de l’existence.

On devait être des millions à cette heure à se perdre dans le paradis conformiste

à s’inventer une vie déjà bien frelatée à coups de vagues projets trafiqués

par les gueules de bois et quelques sauteries fantasmées.  

Trimballer son corps entre deux ivresses et deux lysanxia

entre le chant des mitrailleuses et le chant du cygne

entre les barbouzes médiatiques et leurs sentences libérales.

La nécessaire maquerelle Misère fardée de la bonne conscience de la dignité,

les gagne-pains se vident, il y a que dalle sur l’étal des boutiques du prêt à penser,

les perroquets savants adjurent d’une adaptation à la survie dans une allégorie du néant, avec dignité.

J’ai balancé la radio par la fenêtre

j’avais pris du bide dans les pantagruéliques relais de la frustration,

c’était plus moi dans le miroir, c’était rien

Rien qu’un mp3 enrhumé d’un adagio de Barber

Rien que le temps passant et plus l’envie de le retenir

Rien que l’image floue d’une perception fossilisée

Rien que cette terrible supposition que le tour du cauchemar n’est qu’entamé

et qu’il n’y aurait jamais d’arrivée

Rien que soi en somme.

Il restait pourtant de belles choses à accomplir ( sic )

Se cramer les doigts sur un bout de cigarette

Essuyer le pipi du chien

Sourire benoitement du fébrile tremblement des jonquilles

Décompter les points retraite

Mater le tapin des étoiles

Déshabiller jusqu’à l’os ce charmant conte que l’on nomme la vie.

 

 

 

23/06/2017

l'oeil & la plume... Adieu Paris !

paris4avec lune.jpg
texte de cathy garcia                                                               photocollage  "adieu Paris !"  jlmi  2013

 

Adieu Paris !

 

On se reverra bien un jour

Et d'autres jours encore

Mais pour l'instant, ô Paris

Vois comme je te fuis !

 

Oh, mais si, j'ai très bien compris

Tout l'amour dont tu portes les fruits

Mais vois-tu le temps a passé

Et ces fruits là ont bien pourri

 

Allez la belle, fais un effort, souris un peu

Aux touristes rêveurs du Paris d'autrefois

Moi je te laisse à tes tours dressées

Tous ces hymnes bidon à la modernité

Je te laisse sous tes lambeaux de ciel

Teint crachat sur vitre sale

Et à tous ceux qui pris au piège

Crapahutent chaque jour

Dans tes entrailles puantes

Paris incontinente

Toutes ces fourmis pressées

Sous leurs masques mutants

Irradiés avant l'heure

Paris, tu n'as plus de place

Pour accueillir l'amour !

 

Regarde ! Pour toi la vermine

Revêt ses plus beaux atours

Il est bientôt l'heure

Du lâcher de vautours

Paris rongée, fumées acides

Et moisissures d’ennui

Les rats malins te guettent

Ils pullulent tout au fond

De tes veines bétonnées

Où la pauvre Seine traîne

Ses flots empoisonnés

 

Et je m’étonne encore

De toutes les mouettes

Qui viennent s'y encanailler

Assez pour qu'elles en oublient

De retourner à la mer

Mais moi, Paris, tu vois

Je suis partie !

22/06/2017

l'oreille d'un sourd... Natacha Kudritskaya