25/02/2017
le corps, l'oeil & la plume... Carolyn Carlson
00:19 Publié dans le corps, l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2017
l'oeil & la plume... au comptoir du troquet de la gare
texte de myriam ould hamouda ill. jlmi 2017
les soirs où la vie manque de poésie
où la nuit n'est même pas encore tombée
que tous les songes sont gris
sous la lune déjà pleine il y a des types vidés
dont les épaules plient à force de porter
la misère d'un monde
qui les a oubliés, disent-ils
il y a des types vidés qui traînent au bord
de ce jour qui n'en finit pas
au comptoir du troquet de la gare.
ils ont les mains qui tremblent et le visage marqué
par les mauvais coups d'une existence
qui n'aurait jamais dû être la leur, disent-ils
eux, ils rêvaient d'autre chose
mais l'éclat de leurs yeux est passé
avec ce temps qu'ils ne rattraperont plus
eux, ils rêvaient d'autre chose
ils ne se souviennent plus vraiment de quoi
mais certainement pas
du comptoir du troquet de la gare.
ils ont le front plissé et le regard absent
des chercheurs qui s'échinent
à veiller tard pour trouver ce qui leur échappe
et les yeux dans leur bière
ils cherchent
la poésie qui manque à leur vie
à repousser ce moment où il faudra bien
affronter le noir et le froid
alors en attendant ils se réchauffent un peu
au comptoir du troquet de la gare.
les soirs où la vie manque de poésie
parfois je croise le regard d'un de ces types-là
qui semblent jouer avec la lune
à qui sera le plus plein
un regard qui s'assoit sur les règles de bienséance
qui éructe comme ça
"et toi, qu'est-ce que tu fous là?"
alors je m'avachis
comme la nuit tombe enfin
sur le comptoir du troquet de la gare.
(et je rêve de Prévert)
publié dans Nouveaux Délits n°56
00:50 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
23/02/2017
l'oeil & la plume... des gouttelettes de vie dans ma main pleine de morve
texte bruno toméra ill. jlmi 2017
Je marche à ses cotés
Elle tient contre son coeur
Contre sa blouse tachée de terre
Une lettre chiffonnée
On dirait un clown avec ses pompes de sécurité
Elle pleure ça lui fait un nez en compote
C'est tout mélangé
Elle pleure, elle ne sait plus qui elle est
Elle ne veut plus savoir qui elle est
Elle trébuche sur elle même
Elle s'effondre sur son ombre
Elle s'abat contre mon ombre
On se regarde dans ce miroir inversé
Et puis les mots l'apaisent
Et puis les mots la grandissent
Et puis les mots la soulèvent
Elle a le visage badigeonné
On a pas de mouchoir
Je prends la lettre de licenciement
Et lui essuie le nez et lui dis
Mouche toi et crache là dedans
C'est tout ce que ça vaut.
00:15 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (1)