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22/02/2017

l'oeil & la plume... juste un peu de poussière ?

Cathy Garcia  Limbes  2016.jpg
texte & illustration cathy garcia

 

 

 

Les mouches fermières ronronnent sur la peau de lait. Déguisé en mendiant, un bleuet part en fumée. Sur les toits, une pie s’effarouche et dans les herbes hautes, les cailles s’endorment en rêvant à des nids sur la lune. Une guêpe allumée dessine des jarretelles sur les pattes d’une musaraigne. Les laitues sont aux champs, les biches aux abois. Les murmures pourrissent sur des chemins d’épines.

 

Aux portes de la ville, valse de muses infécondes. Cantiques de murailles à faire froid dans le dos. La langue râpeuse de l’étranger, sa langue hachée, servie juste trop cuite à ceux qui pensaient pouvoir l’avaler. Des gorgones, des maux de têtes apparaissent les soirs de grand vent. Ces soirs où les passants passent comme des mortes-feuilles, où les enfants s’accrochent aux lampadaires qui urinent sans façon sur des chiens vêtus de noir.

 

Dans les jardins publics, qu’il vente ou qu’il pleuve, les mantes non religieuses sucent des fourmis à miel. Cela offusque et excite les vieilles coquettes, chapeau, gants, eau de violette. Diamants concassés dans leurs regards éteints.

 

Oui, juste un peu de poussière.

 

2000

21/02/2017

le corps, l'oeil & la plume... kaori ito

 

20/02/2017

le ciseau & la plume... le pauvre chantre immortel

Sculpture poétique de jlmi sur les dialogues des Ailes du désir    

de Wim Wenders    

 

ailes2.jpg
                                                                                                                                    illustration jlmi  2011

 

 

Pour abolir l’éternité

tu butes sur tes couleurs.

Mettre à part les couleurs.

Dans une aquarelle de Paul Klee ?

 

Quand commence le temps ?

Au lieu de savoir, deviner, simplement.

Laisser survenir le lever du bord du monde avec ses propres mots.

Ne plus penser à rien, voir les visages.

Juste voir les visages ; saisir peu de chose.

A l’intérieur des yeux fermés, fermer encore les yeux.

Alors même les pierres se mettent à vivre

dans les taches des premières gouttes de pluie.

 

La belle inconnue d’Albert Camus,

comme le monde, paraît se noyer dans le crépuscule.

des troubles du présent.

C’en est fini du Grand Souffle,

du Va et Vient

de l’épopée de la Paix.

L’Humanité perd son enfance.

Où sont les miens, les obtus ?

Ceux des origines ?

 

Le pauvre chantre immortel

sur le seuil du no man’s land

se serait occupé de moi

mouche enfermée dans l’ambre

sans exiger de droit de passage

entre les lignes du terrain vague

C’est débile d’accord

mais ça aussi c’est débile…

«  Viens, je vais te montrer autre chose »

Pourquoi tes pensées s’égarent-elles ?

Le soir tombe dans ma tête. La peur…

Arrêter ce rêve pas encore rêvé

 

Les rondes, les signes et l’écriture jaillie du cercle…

Seules les flaques du présent frémissent

Seules les traces les plus anciennes mènent plus loin

 

Tu dois trouver seul,

c’est ce qu’il y a de beau !

Marcher et voir. Lever les yeux et devenir le monde.

 

Il était une fois… et donc il sera

pauvre chantre immortel…

car ils auront toujours besoin de toi plus que rien au monde

 

oOoOo