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03/03/2014

parution

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     Avec des mots bruts et percutants, Murièle Modély nous parle de l’homme, de la femme, du corps, du désir, d’illusions, de désillusions, d’amour et donne à sa poésie un souffle violent et magnifiquement sale. Remarquable !

 

 

Entretien avec l’auteur

 

Vous réussissez le tour de force de parler de rencontres, d’amour, de désir ou de sentiments avec un style sombre, brut, voire tranchant. Que vouliez-vous mettre en évidence en travaillant de cette manière ?

Je ne pense pas avoir voulu mettre quoi que ce soit en évidence, je voulais faire le récit poétique, assez banal au demeurant, d’un homme et d’une femme, qui malgré leur vie commune, ne se rencontrent jamais vraiment. Ils sont tous deux encombrés de leur propre passé, de leurs représentations assez noires ou violentes de ce qu’est ou peut être la vie de couple. La poésie, telle que je me la représente et telle que je la pratique doit être tendue comme un arc. Chacun des poèmes du recueil suit donc un fil et pose sèchement le tableau d’un instant de vie. A posteriori, je pourrais essayer de trouver les ressorts qui ont permis l’élaboration de ce récit mais en réalité, il s’est construit de façon assez mystérieuse : je n’avais pas de canevas, pas de personnages clairement définis. L’élément déclencheur du premier poème, s’est au fil du temps enrichi de ce qui revient comme un leitmotiv dans mes écrits : le corps, la chair, le désir mais aussi la mémoire et la répétition.

Le côté sombre et charnel de vos textes se retrouve dans les photographies. Pouvez-vous nous parler un peu de celles-ci, ainsi que du travail avec Bruno Legeai ?

J’ai rencontré Bruno Legeai lors d’un atelier d’écriture auquel je participais en 2011. Mais ce n’est vraiment que plus tard, et virtuellement, que nous avons réellement collaboré. J’aimais beaucoup l’univers photographique de ses blogs, ses photographies mais aussi les textes les accompagnant. J’étais particulièrement sensible à celles de corps, pour leur côté brut, ou plutôt pour le regard d’entomologiste porté sur le corps – c’est évidemment ma lecture toute personnelle de son travail. Nous avons donc commencé à travailler ensemble pour la revue FPDV (Formule Polyvalente à Dilution Variable) de Xavier de Kepper, qui proposait chaque mois une thématique à décliner graphiquement et littérairement. Ces échanges se faisaient dans le respect mutuel et avec pour moi toujours la jubilation de voir son regard de photographe sur mes mots. Pour le recueil, Bruno m’a proposé de nombreuses photos, nous nous sommes arrêtés sur celles de parties de corps, car il y a cela aussi dans le texte, une tentative charnelle de compréhension de l’autre. Plus qu’un écho aux poèmes, nous voulions, je voulais, une ambiance, un enfermement aussi dans ces corps que l’on ne peut appréhender totalement. Les va-et-vient entre le noir et blanc aussi étaient importants… écrire, ne pas écrire, être, « laisser une trace fugace sur le lit blanc » .

Quelles ont été vos rencontres littéraires les plus prédominantes pour votre œuvre (vos deux recueils)?

Mes lectures poétiques ont longtemps été classiques. C’est l’aventure du blog qui m’a ouvert les portes de la poésie contemporaine ou pour le dire autrement de la poésie vivante, et j’avale avec avidité tout ce que je découvre. Les poètes qui me marquent ou m’ont marqué sont nombreux : Baudelaire, Ponge, Desnos, Césaire, Chambaz, Emaz etc., continuer la liste serait indigeste et d’un intérêt limité. Il est évident que c’est la fréquentation assidue des autres écritures qui permet de nourrir la sienne. Pour répondre plus précisément, je dirais que dans les blogs, sites, livres lus pendant l’écriture de ce recueil, j’ai été plus particulièrement sensible à l’univers de poètes tels Perrine Le Querrec, Marlène Tissot ou Jean-Marc Flahaut… Des auteurs comme Francesco Pittau ou Anna de Sandre ont également joué un rôle dans les conseils qu’ils ont pu me prodiguer sur les textes publiés sur mon blog ou dans des échanges informels

Vos deux premiers recueils sont très différents, surtout en ce qui concerne le fond. Comment expliquez-vous ce changement de ton?

Mes deux recueils sont en effet très différents, Penser maillée est ma « naissance » en poésie, les poèmes réunis dans ce livre ont pour certains d’entre eux été écrits, ou portés, il y a des années. Il s’agissait entre autres choses pour moi de retrouver, de restaurer ma mémoire d’îlienne. Rester debout au milieu du trottoir a été écrit juste après, libéré de cette nécessité de dire « je ». L’écriture du recueil a été plus rapide, plus resserrée, plus tendue. Il y avait une urgence, mais aussi une violence plus forte à mettre en mots. On y retrouve cependant de nombreux thèmes que j’explore régulièrement, le couple, une certaine âpreté des rapports à l’autre, le mot et la chair intimement liés.

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10:00 Publié dans parutions | Lien permanent | Commentaires (0)

02/03/2014

l'oeil & la plume : des idées derrière la tête I

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texte & illustration  isabelle le gouic
 

Elias Canetti en parle dans son livre. Les masses me font peur. Et toi ?

 

SONGER

 

Il n’est pas interdit de penser. Même à cela.

 

Et puis vient le verbe.

 

Parfois, je disparais dans un e d’Isabelle

comme dans un tourbillon qui m’emporte.

 

LE VIDE, ET APRES ?

 

Les mots tombent en pluie fine

et je me noie dans un livre.

Je ne rêve pas, puisque c’est écrit.

 

NINA HAGEN A FAIT LE MUR

AVEC DUPOND et DUPONT, je crois…

 

L’ESCALIER

est sans fin

 

et puis, il est tombé sur le sol. Après,

je ne me souviens plus. J’étais par terre, comme eux.

 

C’est une image forte qui me hante…

Où suis-je ? Engloutie ?

 

Un rêve revient souvent. Il me poursuit. Lui, pas le rêve !