18/05/2014
l'oeil & la plume : les grands espaces
Je crois que nous faisant face
Nous avions toujours le dos tourné
Entre nous tout était connu, étendu à sécher
Il n’y avait plus rien à démonter
Tout n’était que pièces détachées
Oubliées dans un carton de poussière
Et pour ne pas voir ce terrain vague
Vide
Nous fermions les yeux
Et parlions à tâtons.
Lentement aveugles
Tout devint bruit
Et le silence tomba
Comme la nuit des tropiques.
Installés au pied d’une décharge
Assis sur les marches du soir
Nous fixions l’horizon dans la même direction
Pour ne pas nous regarder.
Le vent faisait battre les volets
Un peu de terre soulevée, plus bas
Sous nos yeux se levaient les lumières de la ville.
Nous parlions une langue morte
Des textes sans images
Des dialogues sans personnages
La vie pratique était lieu de rencontre
Comme un parking de supermarché abandonné.
Nous attendions la libération.
in poèmes en loft / urgence poésie 2013
00:38 Publié dans l'oeil & la plume | Lien permanent | Commentaires (0)
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