17/09/2017
l'oeil & la plume... un livre de Kafka à la main
Premiers feuillets…
1
Mon cri traverse l’ombre ; et le désordre
atteint la surface où quelqu’un pose
l’oreille, indiscrètement entend le
soulèvement de la vague : fragments de
gestes, de rumeurs, et ma voie enfouie,
affolée, sous les ruines. Après, je ne sais
pas. Ne sais rien. J’imagine une histoire
archéologique qui retrace le désir détourné,
épuisé ; qui en provoque l’éclat. Il y aurait
des larmes qu’on y gagnerait en
intensité et en vertige.
On y évoquerait la passion comme
une excuse normale.
2
Un livre de Kafka à la main, je me jette
dans la confusion, la répétition,
l’évidence ; je piétine d’effroi et agite
mon regard circulaire parce que je ne
peux faire autrement,
au risque de passer pour folle.
3
Avant, je croyais aux variations infinies du
corps, de la langue et du paysage. J’affirmais :
une femme sans qualité ; une étrangère,
sans enfance ni blessure. je croyais à
l’érosion de la plainte et à ses métamorphoses ;
je ne croyais pas à l’enfouissement des
désastres ni à leur rejaillissement
excessif, inopportun.
Je ne croyais pas à l’esquive mais à l’oubli.
4
J’interprétais mes élancements et mes
obsessions comme un jeu d’enfant, une
facilité naturelle à émouvoir ou à
contaminer, une insistance qui me comblait.
Un jeu de miroirs et de pièges, car
j’imaginais que l’étrange séduction de
l’étouffement s’estompait peu à peu.
Je ne fais qu’évoquer le malentendu, et
déjà tu pleures.
…
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