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19/03/2018

l'oeil & la plume... une improbable rédemption

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texte de denise desautels                                                                                                    marina abramovic photo x 
 

Une improbable rédemption

une branche s’est abattue sur une autre

 

la fin nous passera sous les yeux

même si vêtue de trop de rose

et faisant semblant de rien

 

on savait que ça viendrait 

malgré l’épaisseur des vitres 

on avait été prévenus 

secoués, secoués

par une accumulation d’armes et d’hécatombes

 

les incendiaires une fois de plus

se préparent à survivre 

on les suit, on les prends par l’épaule 

quelques décennies 

quelques ennemis de plus

 

c’est généreux dans les villes

ça attend la souffrance

 

imaginons l’autoportrait

un rideau qu’on tire, translucide

pour atténuer - oh à peine

nos fraudes

de famille, d’état

nos petits assassinats aussi

machinalement

en croix, massés

sous une graine où il fait chaud   

 

en attendant, on fabrique du néant doux

 

un peu d’anthracite ou de blanc, s’il vous plaît

autour d’une improbable rédemption

 

à la fin, on n’a plus peur

on les regarde de près

l’enfant endormi et

plusieurs étoiles malades accolées à la terre

 

sans bien comprendre pourquoi

absolument nécessaire

la souffrance flambe dans un fouillis de bras

 

nous avançons, manière Marina Abramovic

le corps tout charbon, penché 

son squelette posé sur son dos, son double 

grandeur nature 

fragile armature d’os 

châle d’été, on dirait 

 

c’est beaucoup de bruit ce vent de tombeau qui vous pique la tête

ses effarements de survivante

une fois pour toutes

beaucoup de bruit

nos paumes qui chutent

devenus si étroites

leur tourment projeté claquant

contre un mince mur de mots

 

on se risque pourtant à l’invraisemblable

entre l’angle et l’arc des côtes, au fond

de la cage

 

on dépose pureté

 

un jour

- simple hypothèse bien sûr

éprouver la bonté du feu qui sauve

 

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