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11/09/2017

l'oeil & la plume... un autre de ses fils

un autre de ses fils.jpg
texte de bruno toméra                                                                   ill. jlmi  2012

 

je l’ai rencontré dans un caboulot rue Mercière à Lyon. 

Un brasier rouge d’accent du sud,

supporter clodo de l’OM, 

on a parlé autour d’un picrate de tout et surtout de rien.

Il était paumé, ça tombait bien, on avait du temps.

On s’est retrouvé à Avignon quand les contrôleurs

nous ont débarqué sur le quai, 

même les flics n’ont pas effacé de ses yeux cette petite lueur ravivée.

Lézards sous la chaleur des remparts, on matait les filles

« wahoo t’as vu celle là» 

« canon » 

« j’te lui en ferais bien péter un coup »

Rien que de l’humain désenchanté 

quand tirer une crampe avec d’inaccessibles silhouettes 

s’apparente à s’envoyer en l’air avec des cauchemars bien mûris.

On a poussé à dix on ne sait trop comment 

sauf que là des romanos nous ont braqué.

Les pauvres volent que les pauvres, c’est plus facile.

Aux coups de poing, ça allait, quand ils ont sorti les surins

je leur ai filé la petite monnaie,

la gueule éclatée, d’autres flics nous ont empaqueté

puis on a débarqué à St Charles sans contrôle.

Le soleil hurlait, la ville aussi, les morts marchaient,

tout fonctionnait.

Ses adresses sont bidons, on a bu fait la manche et rebu,

il s’est mis à trembler, à déconner raide et pis il est tombé en râlant. 

Y a fallu du temps avant que les marins pompiers

l’embarquent dans leur sillage dantesque.

M’ont rien demandé, ni son nom que je ne connaissais pas 

ni ses vieux rêves déguenillés.

La mer, là-bas il y avait l’Afrique une autre « Mère » qui

se demandait comment elle avait pu engendrer une telle bande

de ridicules anxieux, fabricants de la misère qui se goinfrait

de famines, de sida, de guérillas et de contrées détruites.

Une mère qui n’aurait jamais assez de larmes.

J’ai cru poser un moment ma tête sur l’épaule de la Madone dorée.

Il n’y avait pas de miséricorde, 

il n’y avait rien que des corps qui fonçaient droit vers le néant. 

Je lui avais ramené un de ses fils.

J’avais pu qu’à aller me faire voir ailleurs.

 

 

Commentaires

wouaou, ce sont des nouveaux textes ou tu les avais planqués ceux là, ça me manquait de te lire tu sais ! mille mercis à JL de t'avoir mis le blog sous la plume et quand tu veux pour ND ! bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Écrit par : Cathy | 14/12/2012

Le PoulbotBretonnant est train de déterrer des vieux cadavres et quand il est au taf, y a pas moyen de lui retirer la pelle des mains. Clin d'oeil Cathy.

Écrit par : tom | 14/12/2012

j'ai du aller chercher la signification de poulbot, me voilà un brin plus savante qu'il y a deux minutes, merci Tom, et lâche pas la pelle, il y a des morts qui gagnent à prendre l'air, je t'embrasse

Écrit par : Cathy | 15/12/2012

Tom, j'espère que des textes comme celui-là, tu en as encore à la pelle.
Et j'espère que notre PoulbotBretonnant (v'la un nom qui décoiffe...) ne va pas lâcher le manche car tes textes manqueraient à l'appel...

Écrit par : ilg | 15/12/2012

Les commentaires sont fermés.