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11/06/2017

l'oeil & la plume... Foujita, maître du trait

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texte jlmi        sur Foujita Combats & Grande composition (vue partielle ci-dessus)

 

 

Foujita, c’est quoi ?

 

Plus exactement, qui est-ce ?

Paris, Montparnasse. 1920. Les Années Folles.

L’Ecole de Paris, une école qui n’en est pas une, juste un rassemblement d’artistes, étrangers – surtout -  et français –un peu -, peintres, sculpteurs, écrivains, poètes.

Une école particulière, qui ne définit pas un style mais une façon d’être et de penser son art dans un seule direction : contre l’académisme. Chacun pour soi dans un immense melting-pot d’idées.

Quelques noms comme des pistes : Picasso, Modigliani, Soutine, Pascin, Kisling, Van Dongen, Braque, Gris, Matisse, Léger, Brancusi, Man Ray, Berenice Abbott,Max Jacob, Desnos, Morand, Mac Orlan, Carco…

Quelques lieux comme des indices : le Dôme, la Rotonde, la Coupole…

Parmi tout ceux-ci, Foujita, peintre japonais, issu d’une famille aisée, formé au Japon à l’art occidental, arrivé par choix à Paris en 1913. Un être de synthèse entre deux cultures. De là va venir son art puis, sa très grande notoriété. Vers lui vont affluer rapidement de nombreuses commandes officielles. Son extravagance vestimentaire et son amour des femmes en feront un maître des nuits parisiennes.

Dès son installation en Europe, il manifeste une grande attirance pour la statuaire grecque et l’art renaissant italien. Il courre les musées et copie, copie les œuvres des maîtres anciens. Ceci renforce si besoin était sa maîtrise du trait, qualité propre à l’art japonais et va le conduire à fonder sa propre technique issue de ce métissage.

Il pense son œuvre, la construit mentalement sans dessins préparatoires d’ensemble. Ensuite, il travaille séparément chaque élément. Pour cela, il répète et répète encore le motif jusqu’à en  acquérir la gestuelle juste de sa réalisation. Il se lance alors sur la toile qu’il a préparé d’un fond blanc, et travaille sans reprise, en absolue maîtrise du trait, élément après élément. Cette manière est bien sûr en totale opposition avec les leçons académiques. Ses motifs ainsi posés, il unifie et anime l’ensemble en ‘’travaillant’’ le fond, le grisant par tamponnage au chiffon, technique très personnelle s’il en est.

Le résultat ? Stupéfiant dans ces ‘’Combats’’ et ‘’Grande Composition’’, œuvre monumentale en double diptyque, chaque élément étant une toile de trois mètres sur trois !  Quatre toiles carrées, dissimulées au public depuis… 1929 et soumises récemment à un long travail de restauration.

Au premier regard, tout est très doux, blanc, nacré, crayeux, terres pâles, avec formes au fin trait noir. Puis cela s’anime, autour des formes, des estompes ; sur les formes des ombres qui donnent vie. Les personnages surgissent alors comme flottant dans un milieu immatériel, une sorte de nuée aux clairs gris multiples, touchée par un faible soleil couchant. Milieu irréel et pourtant fortement présent. Ces femmes, ces hommes, nus,  flottent, attirent les regards et soudain des références surgissent : Michelange, Vélasquez, Rodin…, un monde en mouvement ponctué d’animaux, chats, chiens, lions, une sorte de grand spectacle de cirque dans lequel les corps s’étreignent, luttent, s’attirent, se repoussent, vivent.

Certains y voient une métaphore de la guerre et de la paix, une œuvre-manifeste certes, mais jamais Foujita ne donna les clefs de ce travail de la maturité.

 

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Combats

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Grande composition

 

 

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