Rechercher : fanny sheper
parution
janvier-février-mars 2013
Stopper l’immonde
Si vous avez cette revue entre les mains, c’est que nous aurons, une fois de plus, raté la fin du monde. C’est plutôt une bonne et non surprenante nouvelle, mais l’humanité a besoin de se faire peur, peut-être pour comprendre où est l’essentiel. Aussi, puisque nous sommes en l’an 1 après la non-fin du monde, ce qui serait merveilleux, ce serait d’assister cette année et les années qui suivent, à la fin de l’immonde. L’immonde, pas besoin d’en dresser la liste, nous la connaissons toutes et tous même si chacun(e) y va de ses variantes, mais peut-être n’avons-nous pas encore tout à fait conscience de la façon dont nous y participons ou pas. Nos façons de penser, de vivre, de consommer, la façon dont nous entrons en relation avec l’autre et avec nous-mêmes, participent, qu’on le veuille ou non, à l’immonde. Personne ne peut, à elle, à lui tout(e) seul(e), changer ce monde, mais chacun(e) d’entre nous a la possibilité de réfléchir à sa façon d’en être et il est temps, il est urgence, de changements radicaux. Les alternatives, les solutions, elles sont là, à portée de main, de clic, de choix, qu’elles soient citoyennes, écologiques, spirituelles, ces trois termes étant étroitement liés, c’est à chacun de s’y intéresser, d’en parler, d’y participer autant que possible - autant qu’il reste encore de possibles - parce que vraiment là, il nous faut stopper l’immonde avant qu’il ne nous dévore...
cg
''Nombreux sont ceux qui disent :
on ne peut pas aider tout le monde,
et n’aident personne.''
Christiane Singer
AU SOMMAIRE
Délit de poésie
Fanny Sheper ; Walter Ruhlmann ; Pascal Batard ; Jean-Michel Hatton ; Hosho Mc Creesh (Usa)
Résonance
Le vent d’Anatolie - Zyrànna Zatèli (Grèce)
Dernières nouvelles du Sud - Luis Sepúlveda et Daniel Mordzinski
Ici comme ailleurs de Lee Seung-U (Corée du Sud)
Et quelques délits d’(in)citations tombés sur les coins de pages en flocons d’encre.
Vous buterez sur le bulletin de complicité au fond en sortant, attention, il se peut qu’il cherche à vous séduire. Si ce n’est pas déjà fait, sortez abonnés, c’est bon pour la tête, surtout en hiver.
Illustrateur
jlmi ? Grand spécialiste en rien mais curieux de tout : dessin, peinture, photo, écriture, édition virtuelle, chasse aux alternatives… le tout mis en actions très concrètes dans l’animation toute virtuelle de blogs et de sites :
Au hasard de connivences, un potlatch poético-artistique (au fait, vous y êtes !!! )
Evazine, une petit île d’asile poétique
Zen-évasion, un anthropocentr'site
sans omettre la croisée des Voix dissonantes
Allez y faire détours !
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
22/12/2012 | Lien permanent
l’œil & la plume... pas d’main la veille
texte de fanny sheper sur une photo de jlmi 2010
C’était pas hier
Bon, j’étais bourrée
Mais je me souviens,
Je me souviens, on s’est rencontré comme ça
C’était pas hier, c’était avant, je crois
Si si, c’était toi, tu marchais dans cette rue
Tu traînais un blues mélodieux
Et puis t’avais l’air seul mais heureux,
Tu étais accompagné par une charmante bouteille de whisky,
Ca, c’est ton petit coté américain
Moi c’étais une bière, une grande
Une de celle qui a plus de bulles avant d’être finie
J’aime bien faire traîner, je fais pareil avec le café
J’attends qu’il soit froid pour la dernière gorgée
Bref, j’étais bourrée
Je me souviens plus d’hier
Mais, sûre que je t’ai rencontré
On a parlé, parlé
Je sais plus de quoi mais c’était beau
Toi aussi tu étais beau
Tout était beau
Enfin, je crois, j’étais bourrée
On était assis là par terre
Sur le trottoir et les chewing-gums aplatis
Mais c’était bien
C’était comme d’être assis sur un canapé
Sous un figuier l’été
Des gens passaient, les bruits s’endormaient
On parlait, on parlait
Puis tu as dit
« Ma bouteille est cramée »
Et tu m’as regardé comme si c’était la fin
Avec cet air à la fois triste et soulagé
A ce moment précis,
Je t’ai aimé,
C’est pour ça que je m’en souviens mieux qu’hier
Alors, j’ai posé ma bière à coté
Et on s’est embrassé
Et la rue s’est changée en palais
Et le trottoir s’est évanoui sous nos pieds
Et les réverbères se sont tamisés rien que pour nous
Si c’est vrai .
Tout timides et gênés
On s’est sourit comme ça, un moment
Puis après, ben après, c’était hier….
Et hier, j’étais bourrée …
25/06/2017 | Lien permanent | Commentaires (1)
l'oeil & la plume... les pâquerettes des bords de routes
Qu’est ce qu’on n’a pas fait comme cochonneries tous les deux
On pouvait pas s’empêcher
Dans les hautes herbes perdues dans les branches
Contre un mur accroché aux antennes
Au pied d’une poubelle la tête dans les bijoux
Sur un banc gribouillé tout en haut des néons
On s’est rependus un peu partout
On se promenait dans les villes
Les mains sales de délices et les yeux juteux
On s’enveloppait tout le temps comme des nuages
Ton jean en tire bouchon et ma culotte au plafond
C’était rigolo
Dans un lit qui grimpe aux rideaux décoiffés
Contre un pylône les orteils dans les fils électrifiés
Dans un vieux sofa rouge et profond comme la mort des amants
Sur un plancher penché les cheveux mouillés
Dans le sable les doigts salés
On l’a fait mille fois partout
Comme des obsédés qui vont trépasser
On s’est écarquillés, on s’est entremêlés
Comme les derniers dingues d’une dynastie effondrée
On l’a fait
Cachés dans un zoo près des papillons
Dans les toilettes d’un bus bondé
A califourchon dans une forêt poilue
Sur un vieux lavabo qui boitait
Sur une peau de vache dans l’étincelle d’un crépitement
Contre un matelas à poils dans les étoiles
Dans un parking glauque à en péter les vitres
Dans les pâquerettes et les plastiques des bords de routes
On l’a fait partout, tout le temps
Comme des damnés qui vont crever
Comme des gamins déglingués qui se font briller
On l’a fait partout et après on est rentrés chez nous
On s’est évaporés comme ça dans une buée
05/11/2017 | Lien permanent | Commentaires (4)
parution...Petite histoire essentielle de la futilité de Bruno Toméra
Petite histoire essentielle de la futilité de Bruno Toméra
Délit buissonnier n°3, juillet 2018
40 pages agrafées
tirage limité et numéroté
sur papier recyclé
offset 90 gr
couverture calcaire 250 gr
textes de Bruno Toméra
l’auteur présenté par Jean-Louis Millet :
Tom le malgré tout poète
Quelle est cette manie de vouloir coller une bio ? les poèmes se
suffisent, non ? Pour les bios je préfère l'intime à deux, dans un canapé
moelleux, prêts à se défenestrer l'ego et le corps, dans le duel de la
parade séductrice.... (non je rigole)
Mais, faut se méfier des chats acculés dans les coins de murs, balancent
toujours de foutus coups de pattes, enfin... je suis aux aguets des
pulsions de révoltes comme autant de petits espoirs de cette humanité
déchue.
Ce regard entrouvre la porte d'un désir
que nous n'aurons pas le temps de franchir
c'est le cambriolage d'une caresse
qui restera là, dérobée, sans adresse.
… mais, avec le recul, y a de quoi pondre quelques belles foutues
phrases sur le tapis savonneux de l'existence.
Mon rire délivre insolent et joyeux l'impertinence de vivre.
Tom
Ouvrier mécanicien pour la raison sociale, poète essentiellement
chercheur de vie et d’étonnement, chercheur de musicos chanteurs & enchanteurs aussi pour que les mots puissent vaincre les lois de la
gravité.
Bio recomposée par petits prélèvements dans l’œuvre et les échanges épistolaires avec « le malgré tout poète ».
illustrations originales de Jean-Louis Millet
Grand spécialiste en rien mais curieux de tout : dessin, peinture, sculpture, photo, écriture, vidéos, édition virtuelle, chasse aux connivences & alternatives… Ensemble de ‘’propos’’ mis en actes dans l'animation de blogs et de sites dont "Zen-évasion", site cave-grenier aux malles ego-mystérieuses : http://www.zen-evasion.com/. Il a déjà maintes fois illustré la revue ainsi que d’autres publications Nouveaux Délits comme Ailleurs simple ; Claques & boxons ; Guerres et autres gâchis (textes de Cathy Garcia) et ses encres sont à l’origine du livr’art : États du Big Bang. Il a illustré Le poulpe et la pulpe de Cathy Garcia également (Cardère éd., 2010), Cheval rouge de Fanny Sheper (thebookedition.com ) et Des brins et des bribes (éd. Du Cygne, 2011) de Werner Lambersy. Il a exposé ses travaux artistiques, notamment à Perros-Guirec, en Bretagne, sa terre évasion.
« Au retour dans la bagnole, intercalé dans la file des pressurés
l'humanité klaxonnait, gueulait, les bras au ciel, pressés
de se jeter corps et âmes dans d'autres emmerdements.
Le connard de derrière habillé en voiture dernier cri
gesticulait dans le rétro, le poing brandi.
Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur
Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur.
Que je me suis dit. »
Serrant mes mains dans ses mains
elle me dit :
“Gamin, c'est une bulle de savon, la vie,
ça pique les yeux et c'est fini.”
10 €
à commander à
Association Nouveaux délits
Létou
46330 St Cirq-Lapopie
26/06/2018 | Lien permanent
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